La prudence est-elle de la lâcheté ?

Nietzsche prend l'exemple des martyrs, ne devrait donc pas se taire pour ses convictions que mourir pour celle des autres? Serait ce là une preuve de lâcheté? Le brave est celui qui affronte la mort pour les conséquences de ses actes tandis que le lâche est celui qui n'agit pas par peur des conséquences de ses actes. Serions-nous devant le dilemme du verre à moitié plein? Ainsi pour traiter ce sujet il faudra donc évaluer la valeur de l'acte et la validité des conséquences pour pouvoir déterminer si la prudence exercée est une preuve d'intelligence ou de couardise, par delà l'instinct de conservation bien sur. On aborde donc le territoire de la légitimité des actes et de leur valeur morale. L'homme qui s'est prudemment rassemblé en société plutôt que d'affronter seul chaque individu pour survivre n'a t il pas justifier la validité la prudence là où le courage de vivre seul aurait été une pure illusion suicidaire? Plutôt que de la lâcheté , la prudence n'est ce pas le courage d'accéder au bonheur?Lectures utilesRousseau, Du contrat socialSartre, L'existentialisme est un humanismeAristote, Éthique à Nicomaque Textes utilesNietzscheQue des martyrs prouvent quelque chose quant à la vérité d'une cause, cela est si peu vrai que je veux montrer qu'aucun martyr n'eut jamais le moindre rapport avec la vérité. Dans la façon qu'a un martyr de jeter sa certitude à la face de l'univers s'exprime un si bas degré d'honnêteté intellectuelle, une telle fermeture d'esprit devant la question de la vérité, que cela ne vaut jamais la peine qu'on le réfute.

Le terme grec sophrosune signifie « prudence ». Il s'agit d'une vertu régulatrice centrale dans l'édifice moral grec et notamment aristotélicien. Si les quatre vertus cardinales s'avèrent essentielles, il n'en demeure pas moins que l'exercice moral devait être encadré par la prudence, seule capable de faire fuir les extrêmes. Comme la vertu est une « médiété », une juste mesure, elle ne peut s'acquérir que par un exercice constant dans lequel la prudence joue un rôle essentiel : celle- ci permet un ajustement perpétuel de la conduite en aidant à fuir tout excès.