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Puis-je avoir pleinement conscience de ce que je suis ?

Publié le 27/02/2005

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conscience
La conscience me fait connaître que j'existe (« je pense donc je suis ») et ce que je suis : une chose pensante, distincte d'un corps et plus aisée à connaître que celui-ci. Kant est proche de cette position lorsqu'il énonce que « le je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations ». En effet, de même que chez Descartes, la pensée en première personne prime et rend possible la connaissance. Si le je pense accompagne toutes mes représentations, cela signifie qu'à tout moment, je suis conscient. Je suis conscient de ce que je suis c'est-à-dire un je, une personne. Ainsi, dans L'Anthropologie du point de vue pragmatique, Kant affirme : « Posséder le je dans sa représentation, ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre. Par là, il est une personne ; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne ». Selon Descartes et Kant, j'ai donc toujours pleinement conscience de ce que je suis : une chose pensante et une personne. Or cela qualifie en droit tous les hommes et ne permet pas de saisir chacun dans sa singularité.   II-                Je peux avoir pleinement conscience que je suis               Il semble plus approprié de dire que les positions de Kant et de Descartes permettent d'affirmer la pleine conscience que l'on est et non de ce que l'on est.

Dans le Vocabulaire technique et critique de la philosophie d’André Lalande, on peut lire que la conscience est une « intuition (plus ou moins complète, plus ou moins claire) qu’a l’esprit de ses actes «. Cette définition nie implicitement la possibilité ou la capacité d’une pleine prise de conscience. Qu’en est-il exactement ? La conscience de ce que je suis ne peut-elle être qu’incomplète ? Ne puis-je pas être transparent à moi-même ? On peut affirmer avec Descartes et Kant que l’on peut avoir pleinement conscience de ce que l’on est, c’est-à-dire une chose pensante et un ego, une personne. Or, ces qualifications sont générales. Elles nous indiquent plutôt que l’on peut avoir pleinement conscience que l’on est, d’exister. Il est en effet difficile d’être pleinement conscient de ce que l’on est, cette conscience est toujours partielle.

conscience

« synthèse.

Cette opération est le fait d'une fonction active de l'esprit à laquelle Kant donne le nom d'aperceptionoriginaire ou aperception pure.

C'est le « Je pense ».

Kant montre dans le texte qui suit comment elle est unecondition nécessaire de mes représentations, un requisit fondamental.

Toute représentation suppose la conscience,car autrement elle ne serait rien pour moi.

Ainsi non seulement le je pense doit accompagner toutes mesreprésentations, mais il faut encore, pour qu'elles soient bien mes représentations, que ce je pense demeure lemême quand ces représentations se succèdent.

Sinon, au lieu d'une conscience identique, j'aurais « un moi aussidivers et bigarré que j'ai de représentations dont j'aie conscience ».

Toutes nos représentations supposent cetterelation à une conscience identique, même si celle-ci est plus souvent implicite qu'explicite.

Cette conscience pure,originaire, ce je pense qui accompagne toutes mes représentations est en même temps ce qui les rend possibles parl'unification et la liaison du divers.

L'aperception rend possible par là même non seulement la connaissance de l'objet(qui sans elle ne serait qu'une diversité), mais aussi la conscience du moi comme telle : cette puissance d'unificationne devient consciente que quand elle entre en fonction.

C'est seulement dans l'exercice de sa fonction de synthèseque le moi peut se saisir identique à lui-même dans cette activité de liaison.

Kant donne aussi à cette activité lenom d'aperception transcendantale, pour bien marquer qu'elle est la condition a priori de possibilité de laconnaissance.

Par elle se trouve posée l'unité de la conscience à travers ses représentations et déterminée par làl'unité de l'objet représenté.

Sans cette unité originairement synthétique de l'aperception, aucune représentation neserait possible.

C'est pourquoi Kant la considère comme le point de vue le plus élevé de toute la philosophietranscendantale.ll faut toutefois remarquer que l'unité synthétique de l'aperception est rendue nécessaire pour un entendement quireçoit de l'extérieur, au moyen de la sensibilité, le divers à penser.

Elle n'est donc pas le fait de tout être pensanten général : un entendement divin qui produit lui-même le divers qu'il unifie n'en aurait nul besoin.

C'est le caractèrenon lié de l'intuition humaine sensible qui rend nécessaire un acte particulier de la synthèse.Pour résumer ce qui vient d'être dit : toute synthèse d'une diversité suppose un acte conscient d'unification.

Cetacte est l'aperception pure et conditionne a priori l'identité de la conscience dans le temps et l'unité de l'objetreprésenté.

Kant nous conduit ainsi à une théorie originale de l'objet.

Bien loin que l'objet soit ce sur quoi laconnaissance doit se régler (philosophie précritique), les objets sont réglés par notre pouvoir de connaître.

Nousvoyons bien ici ce que Kant entend quand il considère qu'il opère en philosophie une révolution copernicienne.

Alorsqu'ordinairement on tient l'objet pour la source de la connaissance et la cause de ses caractéristiques, c'est pourKant le sujet (sujet universel et non empirique) qui constitue l'objet.

L'objet est en réalité construit par le moitranscendantal, lequel est au-delà du divers sensible dont il conditionne la synthèse.On peut donc voir dans ce texte essentiel l'affirmation capitale d'un pouvoir constitutif du sujet et dans laphilosophie de Kant une philosophie de la conscience et du sujet.

"Le Je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations; car, sinon, quelque chose serait représenté enmoi qui ne pourrait pas du tout être pensé, ce qui revient à dire que la représentation serait impossible, ou, dumoins, qu'elle ne serait rien pour moi.

Une telle représentation, qui peut être donnée avant toute pensée (Denken),s'appelle intuition.Donc tout divers de l'intuition a un rapport nécessaire au Je pense dans ce même sujet où ce divers se rencontre.Mais cette représentation est un acte de la spontanéité, c'est-à-dire qu'elle ne peut être considérée commeappartenant à la sensibilité.

Je l'appelle l'aperception pure, pour la distinguer de l'aperception empirique, ou encorel'aperception originaire, parce qu'elle est cette conscience de soi qui, tout en produisant la représentation Je pense,doit pouvoir accompagner toutes les autres représentations, et qui, une et identique en toute conscience, ne peutêtre accompagnée au-delà (weiterbegleitet) d'aucune.

J'appelle aussi l'unité des représentations l'unitétranscendantale' de la conscience de soi, pour désigner la possibilité, à partir d'elle, de la connaissance a priori.

Eneffet, les diverses représentations qui sont données dans une certaine intuition ne seraient pas toutes ensemblemes représentations si elles n'appartenaient pas toutes ensemble à une conscience de soi, c'est-à-dire qu'en tantqu'elles sont mes représentations (bien que je n'en aie pas conscience comme telles), elles doivent néanmoins êtrenécessairement conformes à la condition sous laquelle seulement elles peuvent être réunies dans une conscienceuniverselle de soi puisqu'autrement elles ne m'appartiendraient pas généralement.

De cette liaison originaire on peutdéduire bien des choses.Notamment, cette identité générale de l'aperception du divers donné dans l'intuition comprend une synthèse desreprésentations, et elle n'est possible que par la conscience de cette synthèse.

En effet, la conscience empirique,qui accompagne différentes représentations, est, en soi, dispersée et sans relation avec l'identité du sujet.

Cetterelation donc n'advient pas encore du fait que j'accompagne de conscience chaque représentation, mais par cecique j'ajoute une représentation à l'autre et que j'ai conscience de leur synthèse.

Donc c'est seulement du fait queje puis lier le divers des représentations données dans une conscience qu'il est possible que je me représentel'identité de /a conscience dans ces représentations mêmes, c'est-à-dire que l'unité analytique de la perceptionn'est possible que sous la supposition de quelque unité synthétique'.

Cette pensée : ces représentations donnéesdans l'intuition m'appartiennent dans leur totalité, revient à dire en conséquence que je les unis en une consciencede soi, ou que je puis du moins les y unir; et bien qu'elle ne soit pas encore elle-même la conscience de la synthèsedes représentations, elle en présuppose néanmoins la possibilité; c'est-à-dire que c'est uniquement du fait que jepuis saisir le divers de celles-ci dans une conscience que je les appelle dans leur totalité mes représentations, car,sinon, j'aurais un Moi aussi divers et bigarré que j'ai de représentations dont j'aie conscience.

L'unité synthétique dudivers des intuitions, en tant que donnée a priori, est donc le principe de l'identité' de l'aperception même, laquelleprécède a priori toute ma pensée (Denken) déterminée.

Toutefois la liaison ne réside pas dans les objets et n'enpeut être en quelque sorte empruntée par la perception, puis, en étant extraite en tout premier lieu par celle-ci,passer à l'entendement, mais elle est uniquement une.

opération de l'entendement, qui lui-même n'est rien de plusque la faculté de lier a priori et de ramener le divers des représentations données sous l'unité de l'aperception, et. »

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