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Puis-je faire confiance a mes sens ?

Publié le 25/02/2005

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  • Analyse du sujet :

Sens : « Sens « vient du latin sensus, « action de sentir, organe des sens, sensation, manière de penser «. Le terme sens définit la faculté d’éprouver des sensations ou encore l’organe servant à l’exercice de cette faculté. On considère donc que les sens servent à l’individu d’interface entre lui et le monde qui lui est extérieur. Les sens constituent la fonction permettant au corps de percevoir ce qui lui est extérieur. Cette fonction se compose de ce qu’on appelle couramment les cinq sens, qui sont la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût. La question que pose la philosophie classique aux sens s’adresse principalement au lien que ceux-ci entretiennent avec la vérité : nos sens nous trompent-ils ? Les sens semblent en effet en contact avec un monde d’apparences et rien ne nous prouve que ces apparences soient conformes à cette réalité qui est extérieure au corps. Il peut en premier lieu y avoir des erreurs de traduction et le passage du réel à notre entendement peut être modifié par l’interprétation qu’en font les sens. Ainsi, comment se fait-il que je voie un objet d’une telle couleur sous une certaine lumière, et d’une autre couleur sous une autre lumière ? Il se peut que ce soit ma vue qui change l’interprétation qu’elle se fait de l’objet en fonction des circonstances et qu’elle altère ainsi la réalité qui m’est donnée. Puisque du même objet elle peut me donner plusieurs couleurs différentes, comment pourrais-je être sûr qu’elle soit capable de me donner la bonne ? En second lieu, on peut imaginer que nos sens nous trompent totalement, ainsi qu’il en est dans l’hallucination ou dans le rêve. Ici, les sens inventent proprement quelque chose, ils ne donnent pas une mauvaise traduction du réel, ils imaginent un réel qui n’existe pas. Mais dès lors, qu’est-ce qui peut me prouver que toutes mes perceptions ne sont pas de pures hallucinations ? Comment distinguer le rêve de la réalité ? Mes sens inventeraient-ils pour moi un réel qui n’existe pas ? Pour parer à cette éventualité, certains auteurs préconisent de renoncer totalement aux sens et de rechercher la réalité par pure réflexion. Toutefois, bien que cette méfiance à l’égard des sens soit légitime, il n’en reste pas moins qu’elle pose d’autres problèmes. En effet, comment se faire une idée de la réalité autrement que par les sens ? Si ce sont les sens qui nous permettent de nouer un contact avec la réalité extérieure, il apparaît difficile de se départir totalement d’eux et de prétendre ensuite à quelque connaissance que ce soit. Car à bien y regarder, l’intellect est-il plus fiable que les sens ? Alors, puis-je faire confiance a mes sens ?

  • Renoncer aux sens et s’élever au réel par l’intellect.

  • Il est nécessaire de renouer avec les sens.

  • Les sens doivent se soumettre aux critères de l’objectivité.

 

« véritable est à l'ombre perçue par les prisonniers de la caverne, l'idée l'est aux objets sensibles que nous percevonspar nos sens.

Ces Idées sont réelles, uniques et immuables.

Ainsi, les choses belles procèdent toutes d'une seuleréalité qui est l'Idée du beau, et elles n'existent qu'en tant qu'elles participent à cette Idée du beau.

Par ailleurs,pour parvenir à s'élever jusqu'à ces Idées, il faut user de l'intellect mis en acte dans le dialogue, ce que Platonnomme la dialectique.

Si l'on s'en remet à Platon, on peut donc affirmer qu'il ne faut pas faire confiance à ses sens,mais qu'il faut s'en détacher pour accéder à la vérité du réel, car cela ne peut se faire que par l'usage de la raison.

Transition : Toutefois, concevoir un monde idéal accessible uniquement par la raison, n'est-ce pas courir le risque de se perdre dans la raison ? Il est nécessaire de renouer avec les sens.

2. a) Comme le notera Aristote, la doctrine platonicienne pose en fait plus deproblèmes qu'elle n'en résout car elle opère un inutile dédoublement du réel.Avec Platon, non seulement il nous faut rendre compte du monde sensible,mais qui plus est, il faut encore rendre compte du monde intelligible ainsi quedu lien qu'entretient le monde intelligible avec le monde sensible.

Pourrésoudre un problème, Platon en soulève trois.

Ainsi Aristote est-il justifiélorsqu'il avance que : dire « que les Idées sont des paradigmes et que lesautres choses participent d'elles, c'est se payer de mots vides de sens etfaire des métaphores poétiques.

Où travaille-t-on en contemplant les Idées ? » (Aristote , Métaphysique , A, 9, 991a20-23) Platon semble se prendre aux pièges du langage par lequel il invente un « monde des Idées » qui ressembleplutôt à un « monde de mots ».

Fort de cette critique, Aristote va donc fairele pari de comprendre la réalité à partir de la sensation.b) Aristote part d'un constat : « Tous les hommes désirent naturellementsavoir ; ce qui le montre, c'est le plaisir causé par les sensations, car, endehors même de leur utilité, elles nous plaisent par elles-mêmes.

»(Métaphysique , A, 1, 980a21-23) D'autre part, la sensation est définie par lui comme étant une « puissance innée de discrimination » ( Seconds analytiques , II, 19, 99b35) et comme, par ailleurs, « la nature ne fait rien en vain »(Politiques , I, 2, 1253a), il n'est pas concevable que la nature ait cherché à nous tromper en nous donnant les sens.

De tout cela nous pouvons conclure que nous pouvons faire confiance aux sens.

En effet, les sensations procurent du plaisir et ce plaisir est celui de« discriminer ».

Par là nous pouvons en déduire que les sens sont faits pour que nous connaissions le réel.

De cela ildécoule que nous pouvons faire confiance à nos sens qui sont les moyens de connaissance que la nature nous aprocurée.c) Nos sens nous permettent par ailleurs de retrouver l'intelligible.

Pour cela, il convient de partir des sens et des'élever à l'universel.

Il faut donc retrouver ce qui est commun aux multiples objets accessibles par les sens.Contrairement à Platon, pour qui il existe un monde intelligible séparé du monde sensible, Aristote considère quel'universel est ce qui est intelligible dans les choses.

L'intelligible est donc pour lui ce qui est commun à toutes leschoses sensibles, mais on ne peut le connaître qu'en mettant en commun toutes les sensations, car il n'existe pasen dehors d'elles.

Nous sommes donc bien obligé de faire confiance à nos sens, même si le but final est l'usage denotre intellect Transition : Cependant, cette puissance de connaissance accordée au sens ne doit-elle pas être pondérée ? Les sens doivent se soumettre aux critères de l'objectivité.

3. a) La thèse aristotélicienne selon laquelle nous devons mettre en commun les sensations et nous élever ainsi petit àpetit à l'universel prête le flanc à une critique.

Cette critique est celle que formule Hume et d'après qui on ne peuttirer de rapports de causalités de la simple expérience sensible.

Il étaye cette critique d'un exemple : les hommes,constatant que le soleil s'est jusqu'à présent levé tous les matins, en déduisent que le soleil se lèvera tous lesmatins.

D'une multiplicité de répétitions, ils passent ainsi à un jugement à caractère universel.

Mais en réalité, rienne prouve que, parce que jusqu'à maintenant le soleil s'est levé tous les matins, il soit nécessaire qu'il se lève tousles matins.

Les hommes confondent en fait l'habitude (ou la répétition) et les lois de la nature.

Ainsi peut-il en êtrechaque fois que l'on passe des perceptions des sens à une dimension universelle, comme le préconise Aristote.

Onpeut dès lors considérer que la méthode aristotélicienne n'est pas très fiable car, pour ce qu'il en est de la réalité etde la vérité, elle ne fait qu'avaliser des habitudes, et non établir des relations nécessaires.b) C'est Kant qui se chargera de répondre à Hume.

Kant pense que pour tirer des expériences qui nous sont donnéespar les sens quelques lois nécessaires et ainsi parvenir à une véritable connaissance du réel, il faut qu'interviennel'entendement.

C'est ce qui se produit en science physique où les données de l'expérience sont confrontées auxconcepts purs de l'entendement et traduites par ces derniers.

Pour passer de l'observation à la découverte de lavérité, il faut l'initiative de la pensée, il faut que les données des sens concordent avec les plans de l'esprit.

Lessens ne suffisent donc pas à eux seuls.

Les sens nous font parvenir les objets extérieurs sans lesquels il n'y auraitpas de connaissance du tout, mais si quelque chose frappe nos sens, encore faut-il qu'autre chose intervienne pouraboutir à une connaissance vraie.

Comme l'écrit Kant : « les observations faites au hasard, sans un planpréalablement conçu, ne peuvent tenir ensemble dans une loi nécessaire » ( Critique de la raison pure , préface de la. »

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