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Puis-je voir clair en moi-même ?

Publié le 14/02/2004

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 Pourtant, le fait d'être un sujet et d'en être conscient ne devrait-il pas me conférer un avantage définitif pour me connaître, par le recours à l'observation directe de ce qui se passe en moi ? En effet, la conscience est d'abord une perception de ce que je vis, et cette perception a ceci de particulier qu'elle est la mienne. Il suffirait, semble-t-il, que je m'observe moi-même pour pouvoir m'analyser et me comprendre. Qui d'autre pourrait le faire mieux que moi ? Ainsi, comme l'écrit Rousseau, « je sens mon coeur ». La confession, le journal intime, ainsi que les mémoires, reposent sur cette idée que la sincérité du sujet envers lui-même est un gage suffisant de vérité. Ne considère-t-on pas en effet l'autobiographie comme supérieure à la biographie, en termes d'authenticité ?Mais regarder en soi, par un effort d'introspection, n'est pas un procédé infaillible : je peux me tromper en interprétant mes sentiments ou mes actes. Car je suis loin d'être un observateur impartial. Derrière l'élan que j'attribue à ma générosité, n'y a-t-il pas un secret désir d'être félicité ou admiré ?

Le fait d'être un sujet et d'en être conscient ne devrait-il pas me conférer un avantage définitif pour me connaître, par le recours à l'observation directe de ce qui se passe en moi ? En effet, la conscience est d'abord une perception de ce que je vis, et cette perception a ceci de particulier qu'elle est la mienne. Il suffirait, semble-t-il, que je m'observe moi-même pour pouvoir m'analyser et me comprendre. Qui d'autre pourrait le faire mieux que moi ? Ainsi, comme l'écrit Rousseau, « je sens mon coeur «. La confession, le journal intime, ainsi que les mémoires, reposent sur cette idée que la sincérité du sujet envers lui-même est un gage suffisant de vérité. Ne considère-t-on pas en effet l'autobiographie comme supérieure à la biographie, en termes d'authenticité ? Mais regarder en soi, par un effort d'introspection, n'est pas un procédé infaillible : je peux me tromper en interprétant mes sentiments ou mes actes. Car je suis loin d'être un observateur impartial. Derrière l'élan que j'attribue à ma générosité, n'y a-t-il pas un secret désir d'être félicité ou admiré ? Derrière mon amour que je crois désintéressé, n'y a-t-il pas le souci égoïste d'être aimé par l'autre ? Je m'aperçois en effet, lorsque je suis emporté par la colère ou par la peur, que l'état affectif dans lequel je me trouve peut altérer la perception de mes propres sentiments. Comment pourrrais-je donc prétendre me connaître alors que je ne peux, à proprement parler, m'observer objectivement ?

 

« d'autres termes il réfléchit et c'est la conscience qu'il a de ses actions et de lui-même qui le lui permet.

Parconséquent, la conscience semble être la condition de la connaissance.

En effet, en tant qu'ouverture au mondeelle permet la perception et en tant que conscience réflexive, Locke le montre au livre de II de l' Essai sur l'entendement humain , elle permet la synthèse de nos perceptions, de nos idées mais aussi la connaissance de nous-mêmes.

Cependant avec l'introduction de la conscience réflexive, une ambiguïté surgit, le sujet est-il à l'originede la connaissance ou son objet ? Peut-il incarner les deux rôles à la fois ? 3.

Les limites des facultés cognitives du sujet Locke établit que la personne, c'est à dire le sujet pris en tant qu'il agit, est un être susceptible d'être jugé (ou dese juger lui-même).

Pour y parvenir, la personne (ou les juges) étale devant elle toute sa vie, c'est à dire ses acteset ses pensées.

Connaître (ou se connaître) c'est donc juger ou (se juger) et donc recenser tout ce que l'on a faitet pensé.

En d'autres termes, c'est prendre un instantané de notre évolution à un moment donné.

Locke, nommecet instantané le « moi » et ce « moi » correspond à la partie consciente du « moi » freudien, c'est à dire au moi quise dévoue à l'adaptation au réel du sujet.

Pourtant, et Locke le remarque, la connaissance du moi semble tributairede l'état du corps du sujet.

En effet, le sujet peut-il se connaître s'il perd la mémoire ou si ses facultés sont altéréespar des psychotropes par exemple ? Nous ne nous attarderons pas sur les conséquences quant à la responsabilitédu sujet de ces deux états, mais force est de reconnaître que si la mémoire est altérée le jugement semble difficile àporter.

Ainsi ne nous connaissons pas nourrissons, en effet nous avons oublié toute la période de notre primeenfance et ne pouvons donc parfaitement nous connaître.

Locke contourne la difficulté en soutenant que dans lescas de défaillance de la mémoire il est possible de recourir au témoignage des autres afin de « compléter lesblancs ».

Ainsi demandons nous à nos parents comment nous étions lorsque nous avions quelques mois seulement.Pourtant, cette solution n'est pas parfaitement satisfaisante dans la mesure où elle rend le sujet et sa connaissancede lui-même tributaire des autres.

Cette connaissance n'est donc plus autonome et par conséquent le sujet n'estplus transparent à lui-même, il cherche juste à éclaircir les zones opaques. Cependant, le sujet n'a pas qu'une signification psychologique, comme nous l'avons vu il faut aussi le prendre danssa dimension métaphysique.

Or, nous l'avons vu la connaissance du sujet suppose que le sujet soit une unitésynthétique et qu'il ait des perceptions.

Si l'existence du moi nous montre que le sujet peut, dans une certainemesure, se percevoir, le fait est que nous ne nous percevons jamais comme unité synthétique.

Qu'on l'appelleconscience comme chez Locke ou sujet transcendantal selon Locke, il nous faut constater que nous ne faisonsjamais que constater les effet de cette instance synthétisante (nous constatons que nous parvenons à constituerdes objets à partir d'une diversité de perceptions) mais nous ne la percevons jamais en tant que telle car elle n'estpas un objet spatio-temporel.

Dès lors on ne peut rien dire du fonctionnement cognitif du sujet.

On sait qu'il opèredes synthèses mais on ne sait comment et même en se repliant sur lui-même, c'est à dire en réfléchissant, le sujetne pourra pas se prendre pour objet et donc ne pourra pas se connaître lui-même. Enfin, sans remonter jusqu'à la dimension métaphysique du sujet, la psychanalyse, grâce à la seconde topique deFreud qui établit l'existence de l'inconscient nous montre que le sujet ne peut se connaître parfaitement.

La plupartdu temps les mécanismes ou les raisons de son action lui sont opaques car ils sont inconscients.

De nombreusespulsions, qui sont censurées, le sont aussi et les rêves, par exemple, sont rapidement oubliés sans possibilité de lesretrouver.

Même si la cure psychanalytique peut permettre de mieux se comprendre ou de retrouver la mémoire decertains éléments elle n'est pas pour autant capable de restituer au sujet la pleine connaissance de lui-même et lecontenu de son inconscient, le laissant ainsi inaccessible même au principal intéressé. Conclusion Une fois passée, ou du moins mise de côté, la difficulté inhérente à la définition du sujet il était tentant, ayantremarqué que le sujet était une instance cognitive de conclure que le sujet se connaissait lui-même.

C'est bel estbien le cas dans la mesure où la réflexion, c'est à dire le « repli » sur lui-même lui permet de contempler ses actionsou de les analyser par exemple.

Pour autant, la mémoire, impliquée dans ce repli, peut lui-faire défaut.

Laconnaissance réflexive du sujet est donc soumise à l'état du corps de ce dernier. Si cette première constatation était insuffisante, il suffirait, pour synthétiser, de montrer qu'il existe des zonesd'ombres dans le sujet qui l'empêchent de se connaître parfaitement.

Kant montre que, dépourvu d'intuitionintellectuelle, le sujet ne peut prendre le sujet transcendantal (qui n'est pas dans le temps et dans l'espace) commeobjet de connaissance.

Le sujet ne peut donc réellement connaître sa structure cognitive.

Enfin, Freud et lescourants psychanalytique qui lui sont postérieurs établissent que l'existence de l'inconscient invalide la possibilitéd'une connaissance exhaustive des motifs de son action.

A la fin de notre réflexion, le sujet apparaît donc opaque.Par essence le sujet semble donc ne pas pouvoir être transparent à lui-même.. »

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