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La Pulsion de mort

Publié le 04/01/2004

Extrait du document

Notre perspective, en tant qu'elle se doit d'être philosophique, doit être celle à la fois d'une explicitation d'une telle hypothèse mais aussi et surtout, voire plus profondément, d'une recherche de signification. Il faut ainsi comprendre ce que signifie, ce que traduit de manière profonde et essentielle, cette hypothèse freudienne d'une pulsion de mort (celle qui témoigne de Thanatos).  

Problématique              

Il s'agit donc de se demander pourquoi et comment une telle hypothèse de la pulsion de mort comme appartenant au domaine de la psychologie - et a fortiori de la psychanalyse - peut être intéressante et féconde pour une recherche philosophique portant sur la nature de l'homme ? Comment définir une telle pulsion, quel en est le mécanisme, et a fortiori, quelle signification proprement philosophique accordé à une telle hypothèse psychologique ?  

Plan  

I-                   L'explicitation du concept hypothétique de pulsion de mort     ·         Dans la première topique freudienne, la violence est expliquée à partir de la théorie du refoulement. Si les conflits psychiques sont liés à l'affrontement entre la volonté consciente et les tendances inconscientes, le fait de refouler un désir dans l'inconscient créé de la répression. Or la ré-pression du désir n'est pas entièrement résolue par son ex-pression dans le rêve. Nous savons que les réactions émotionnelles de l'état de veille ex-priment souvent de manière violente ce qui est réprimé, mais d'une manière si inconsciente que cela ne suffit pas à déloger la racine de la frustration. Il y a une relation intime entre la violence et la frustration. L'explosion émotionnelle de la violence manifeste brutalement la frustration.

 

Du latin pulsio, « action de pousser «. Chez Freud, poussée, force à la limite du somatique et du psy­chique, faisant tendre l'organisme vers un but et exigeant satisfaction.

Freud pose l'existence de pulsions de vie (pulsions sexuelles et d'autoconservation) et de pulsions de mort.

 

« · Or, Freud vers la fin de sa vie, dans ce qu'il est convenu d'appeler la seconde topique, radicalise son interprétation de laviolence.

Au lieu de raisonner à partir de lathéorie du refoulement, il imagine unaffrontement entre deux pulsionsfondamentales, la pulsion de vie Eros, et lapulsion de mort, Thanatos.

La pulsion de vietend à la conservation de soi, elle oriente lalibido, et promeut la sexualité.

La pulsion demort elle, tend vers la destruction, ou àramener vers l'inerte ce qui est vivant.

« Lebut de l'Eros est d'établir de toujours plusgrandes unités, donc de conserver : c'est laliaison.

Le but de l'autre pulsion, c'est aucontraire de briser les rapports, donc dedétruire les choses.

Il nous est permis depenser de la pulsion de destruction que sonbut final est de ramener ce qui vit à l'étatinorganique et c'est pourquoi nous l'appelonsaussi pulsion de mort » (Abrégé depsychanalyse).

La pulsion de mort n'est pas leproduit d'un refoulement, elle ne saurait êtredélogée.

Le point de vue de Freud devientpessimiste.

La vie psychique de l'homme n'est qu'une oscillation perpétuelle entreces deux pulsions et toutes les conduites humaines comportent cette ambiguïté.

Lesadisme par exemple contient à la fois la pulsion de vie (recherche du plaisir) et lapulsion du mort (volonté de négation, de destruction).

Le masochisme de même, està la fois recherche du plaisir et volonté de destruction.

Si on généralise en disantque tous les modes de comportement humains sont réductibles à ce modèle, on doitalors dire que la violence dans l'homme ne peut pas être éradiquée.

Son siège estbiologique, elle est consubstantielle à la vie psychique, elle a sa racine dans uninstinct primitif et tout ce que nous pouvons faire, c'est de tenter de la maîtriser del'extérieur.

L'homme ne peut pas être libéré de la violence qu'il porte en lui. · La pulsion de mort voue le vivant à retourner vers l'inerte, tandis que l'instinct de vie fait que la vie tend à s'auto perpétuer.

La vie est négentropie, entropiedécroissante, elle sait par des moyens sophistiqués maintenir l'ordre complexe ducorps.

Pour Freud, dans la dernière partie de son œuvre (la seconde topiquefreudienne), les processus psychiques sont ambivalents.

D'un côté la vie estdominée par la tendance à rechercher le plaisir, l'instinct de vie, Eros, mais cettetendance est contrebalancée par la pulsion destructrice, Thanatos qui ramène versla mort.

Freud prétend trouver une sorte de base biologique derrière la pulsion demort.

Mais, même dans ce cas, la notion de pulsion de mort n'a rien à voir avec unesorte de connaissance telle que l'instinct de mort chez l'animal.

Invoquer la pulsionde mort est un virage théorique dans la doctrine freudienne, c'est une manière derendre compte de l'agressivité autrement que par le refoulement. II- Le jeu des pulsions : l'ambiguïté du sujet · Cette orientation théorique permet de comprendre les formules les plus sombres de Malaise dans la civilisation.

« L'homme n'est point cet être débonnaire, au cœurassoiffé d'amour, dont on dit qu'il ne se défend quand on l'attaque, mais un être, aucontraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives une bonne sommed'agressivité.

Pour lui, par conséquent, le prochain n'est pas seulement un auxiliaireet un objet sexuel possible, mais aussi un objet de tentation.

» Le rôle de lacivilisation est de tenir l'homme en respect, de détourner la pulsion sexuelle vers desmotivations altruistes, de la sublimer.

L'altruisme, c'est, de ce point de vue, lapulsion sexuelle détournée de son but primitif.

Mais il ne faut pas croire que lapulsion de mort, qui est liée à l'expression de l'instinct sexuel, en soit pour autantéliminée.

Il y a en l'homme, selon Freud, un « besoin inné d'agression », qui chercheà se satisfaire d'une manière ou d'une autre, un besoin d'agression qui est liée à lapulsion de mort.

« L'homme est, en effet, tenté de satisfaire son besoin d'agressionaux dépens de son prochain, d'exploiter son travail sans dédommagements, del'utiliser sexuellement sans son consentement, de s'approprier ses biens, del'humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer ».

Aussi Freud. »

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