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Quand peut-on dire qu'une croyance est évidente ?

Publié le 27/02/2005

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ÉVIDENCE (lat. evidentia, clarté)

L'évidence sensible se distingue d'abord de l'évidence rationnelle : ce qui peut sembler immédiatement évident selon les seules données de l'Expérience ou le témoignage des sens (illusion d'optique) peut se révéler douteux, puis faux après examen. La certitude n'est donc pas un critère suffisant de vérité. C'est pourquoi Descartes définit comme vrai ce dont je ne puis douter : non pas ce dont je suis spontanément certain, mais ce qui se présente si clairement et distinctement à mon esprit attentif que je ne puis suspecter qu'il s'agit d'une pseudo-évidence. Le critère de la vérité est la résistance au doute. Ainsi, le doute permet de séparer les évidences de la raison des pseudo-évidences qui ne sont que l'éloquence de nos désirs. Le lien de l'évidence au doute est ici aussi consubstantiel que celui de la vérité à la vérification. On distinguera donc l'évidence, propriété intrinsèque de l'idée claire et distincte, et la certitude, propriété psychologigue du sujet, intimement liées quand l'évidence de l'idée provoque la certitude du sujet.

Croire, Croyance. - Psycho. Ces termes peuvent s'appliquer : 1. à une opinion fondée sur une simple probabilité : « Je ne croyais pas que tout fût perdu » (Sévigné) ; « Deux sortes d'hommes : les uns justes qui se croient pécheurs, les autres pécheurs qui se croient justes » (Pascal, 534) ; en ce sens, qqfs. opp. à savoir: «Nous ne pouvons pas croire ce que nous savons, et nous ne pouvons pas savoir ce que nous croyons » (Pradines) ; - 2. (syn. : foi) à une certitude qui ne résulte pas uniquement d'une démonstration rationnelle, soit qu'elle se fonde sur l'autorité et le témoignage, soit qu'elle repose sur des motifs affectifs (sentiments) et actifs (aspirations, inclinations, désirs) ou qu'elle relève des exigences de la « raison pratique », soit enfin (foi religieuse) qu'elle dépasse la raison : « Elle croit, elle qui jugeait la foi impossible » (Bossuet) ; « Il me fallut abolir le savoir [Wissen] afin d'obtenir une place pour la croyance » (Kant, R. pure, préf. éd.) ; « Une religion est d'autant plus crue qu'elle suscite davantage les sentiments profonds » (Delacroix) ; « On croit en Dieu plus qu'on ne le prouve » (Le Roy) ; - 3. Lato : à l'assentiment en gén. : « Nier, croire et douter bien sont à l'homme ce que courir est au cheval » (Pascal, 259) ; « Toute aperception suppose affirmation implicite, au sens de croyance, même si elle était unique, simple... Si elle est multiple, elle est croyance à la liaison de ses parties » (Lagneau) ; « La croyance est un genre dont la certitude est une espèce » (Brochard).- 4. Objet de la croyance aux sens 1, 2 ou 3 : « Les croyances religieuses » ; « La croyance à la liberté ».

PEUT-ON : Ce genre de sujet interroge sur la capacité, la faculté, la possibilité de faire ou de ne pas faire quelque chose, d'être ou de ne pas être. Il faudra distinguer la possibilité technique et la possibilité morale.

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