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Quand pouvons-nous dire que notre vouloir est libre ?

Publié le 26/08/2004

Extrait du document

C'est un sujet sur l'absence de contraintes physiques, morales, politiques... Relisez bien le texte de  Leibniz et l'analyse que vous venez d'en faire.Vous y avez de nombreux éléments de réponse.* Soulignez que la volonté est le fait d'un être libre.* Analyse cartésienne : la volonté est infinie, elle est ma ressemblance à Dieu. Mon vouloir est libre quand je ne suis pas prisonnier des sens, des préjugés et qu'il s'accorde avec mon entendement fini. « Si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en peine de délibérer quel jugement et quel choix je devrais faire, et ainsi je serais entièrement libre, sans jamais être indifférent «, (Médiations métaphysiques).* Mon vouloir s'oppose toujours au désir. Désirer c'est souvent imaginer. Vouloir c'est réaliser, d'où contraintes (ex.

Analyse:

Le vouloir est l’action de la volonté, faculté du choix. Si nous définissons la liberté comme une capacité de faire ce que nous voulons, alors la formulation du sujet semble paradoxale. En effet, le vouloir est toujours libre, c’est même la capacité d’agir en fonction de celui-ci que nous appelons liberté. La question de la liberté ne se pose donc jamais au niveau du vouloir mais au-delà, dans son application concrète: a-t-on les moyens ou le droit d’agir selon notre propre volonté? Cependant, le sujet suppose que le vouloir lui-même puisse être susceptible de servitude, et qu’ainsi on puisse définir à ce niveau les conditions d’une liberté. L’enjeu du sujet est donc de redéfinir la liberté, afin qu’elle puisse s’appliquer comme qualificatif à la volonté elle-même.

Problématique:

Le vouloir est-il ce qui, par définition, est toujours libre? Ou bien peut-on penser des contraintes qui s’appliqueraient sur le vouloir lui-même? Au quel cas il ne suffirait pas d’avoir une volonté pour être libre et il nous faudra déterminer à quelles conditions le vouloir peut-il être dit véritablement libre.

 

« l'effectuation concrète du vouloir.

Hobbes définit la volonté au chapitre 14 du Leviathan comme « l'absence d'entraves extérieures ».

Ainsi nous ne sommes pas toujours libres parce quecertains obstacles nous empêchent parfois de réaliser notre volonté dans lemonde (capacités physiques, moyens, droit).

Par exemple, je suis toujourslibre de vouloir être milliardaire ou président de la république, mais je ne suispas entièrement libre de réussir à accomplir ces volontés.

Le vouloir estabsolument libre mais nos actes les sont plus ou moins en fonction desmoyens et des forces dont nous disposons pour œuvrer concrètement àl'impression de notre volonté dans le cours des choses. - Ainsi, si certaines contraintes peuvent nous empêcher d'imprimer notrevolonté dans le monde, aucune ne peut pourtant faire que ma volonté soitautre qu'elle-même.

La liberté de la volonté est inébranlable.

Spinoza, auchapitre XX du Traité théologico-politique, nous donne l'exemple de la contrainte politique.

Celle-ci peut s'appliquer sur nos actes: l'état peut nousinterdire de faire telle ou telle chose.

Mais elle ne peut en aucun casprétendre s'appliquer à l'âme.

En effet, « il ne peut se faire que l'âme d'unhomme appartienne à un autre »et « personne ne peut renoncer à la libertéde juger et d'opiner comme il veut ».

L'état peut, par exemple, mecontraindre à m'incliner devant le Roi, mais rien ne pourra jamais fairequ'intérieurement, je continue à ne pas vouloir me soumettre à son pouvoir et que je le méprise.

Seuls nos actes sont donc soumis à la contrainte, le vouloir est toujours absolument libre. Transition : Nous pouvons donc toujours dire que notre vouloir est libre.

Si nos actions sont parfois contraintes, cettedétermination ne s'effectue pas au niveau du vouloir lui-même mais en aval, dans la manière dont ce vouloir parvientou non à s'incarner dans le monde.

Ces analyses rendent compte de la manière dont nous ressentonssubjectivement notre liberté et ses entraves.

Cependant, le fait que nous sentions toujours notre vouloir commelibre, est-il une preuve suffisante qu'il l'est effectivement toujours? Peut-être certaines contraintes sont-ellessusceptibles d'agir à notre insu sur le vouloir.

Elles provoqueraient alors une servitude encore plus profonde, puisquenous ne la ressentirions pas comme telle. II) Nous ne pouvons dire du vouloir qu'il est libre que lorsque notre volonté est autonome.

Cet état ne peuts'acquérir qu'au prix d'un effort difficile et continu d'arrachement à tout ce qui détermine spontanémentnotre volonté. - Nous avons l'impression que notre vouloir est absolument libre.

Cependant, il semble que nous puissions parfoisassigner des causes extérieures à notre volonté.

Ainsi la manière dont nous sentons subjectivement notre vouloir neserait pas adéquate à son statut objectif.

Nous serions ainsi victime d'une « ruse »: une instance supérieure nousgouvernerait qui, en s'appliquant sur le vouloir lui-même, nous laisserait l'illusion d'agir librement.

Schopenhauer, au chapitre 44 des Suppléments au Monde comme volonté et comme représentation , applique ce genre d'explication au domaine de l'amour.

Nous avons, certes, l'impression d'être absolument libre lorsque nous rencontronsl'élu de notre cœur.

Cependant, notre choix est en fait déterminé par uneforce qui nous dépasse et à laquelle nous sommes soumis.

Dans l'amour, nousoeuvrons à notre insu pour la Volonté: là où nous croyons choisir librement unpartenaire, c'est en fait le Vouloir vivre du nouvel individu qui naîtra de notreunion qui parle à travers nous.

Ce n'est donc pas parce que le vouloir paraittoujours libre qu'il l'est toujours effectivement. - Le vouloir n'est pas libre lorsqu'il est déterminé par une cause extérieure àlui, comme la Volonté schopenhauerienne.

Il doit donc acquérir sa liberté enrompant avec tout ce qui le détermine spontanément.

Parmi cesdéterminations, la plus puissante semble être le désir, avec lequel nousconfondons d'ailleurs souvent le vouloir.

Ainsi, quand nous voulons dire que levouloir est libre, déjà faut-il savoir de quoi nous parlons.

Nous appelonsvolonté la capacité que nous avons de choisir en fonction du bien.

La volontéporte toujours son choix vers le meilleur.

Au contraire, le désir nous fait opterpour le plus agréable.

Selon l'exemple que donne Socrate dans le Gorgias : nous pouvons vouloir la santé et donc vouloir suivre les prescriptions dumédecin, parce que nous considérons que cela constitue le bien, et en mêmetemps nous pouvons désirer manger des bonbons parce que leur goût est plusagréable que celui des médicaments.

Dans cette situation, si notre volonté penche du côté des bonbons, elle n'estpas libre puisqu'elle est déterminée par un désir.

Un vouloir libre est donc un vouloir qui ne se confond pas avec ledésir, et même un vouloir qui ne se confond avec rien d'autre (désir, intérêt,…).

Nous pouvons donc dire qu'unvouloir est libre quand ce vouloir ne choisit qu'en fonction de lui-même. - C'est exactement ce que nous appelons une volonté « autonome ».

Être autonome signifie avoir la capacité de se. »

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