Devoir de Philosophie

Quel est la nature et la tâche de la philosophie ?

Publié le 14/04/2009

Extrait du document

philosophie

Tentons de rappeler leurs conclusions essentielles, et de définir plus exactement la nature et la tâche de la philosophie.

  • A. - Tâche de la philosophie

Dans les sciences, nous l'avons vu, l'esprit est tourné vers l'objet, tente de le connaître. Aussi se confond-il avec l'objet, et ne distingue-t-il pas ce qui vient des choses, ce qui vient de lui-même. Aussi se spécialise-t-il, et ne possède-t-il aucune vue d'ensemble de l'univers. La science constituée apparaît en ce sens comme un ensemble de connaissances mortes: elle tend vers le repos de l'esprit. Mais l'esprit, pour demeurer Esprit, doit être toujours conscient et actif. Aussi la philosophie stimule-t-elle l'esprit, l'empêche-t-elle de s'enfoncer dans le dogmatisme. Elle l'oblige à critiquer ses propres résultats, à douter, à penser effectivement, et donc à s'affirmer en tant qu'esprit. Ici l'esprit se tourne vers soi, et essaie de déterminer sa place dans la nature.

En cette tâche, la philosophie nous paraît user de méthodes qui lui sont propres :

a) La méthode de la philosophie est avant tout critique. Le philosophe ne saurait penser à l'aide de mots, et selon des habitudes, des jugements tout faits. Il doit penser vraiment, par un acte effectif et présent de son esprit. Il doit revenir sur ses propres démarches intellectuelles, examiner ses idées, se demander ce qu'elles contiennent, et si elles ne sont pas des illusions de pensée.

 

philosophie

« aussitôt comme totalité, supposant que le réel tout entier était conscience et esprit.

Mais on peut croire qu'il existeau monde une matière. Enfin, l'esprit lui-même semble devoir se définir non par la conscience, mais par l'ordre, l'unité s'imposant à lamultiplicité.

Dès lors, la vie elle-même, pensée d'un point de vue métaphysique, apparaît comme partiellementspirituelle (il semble qu'en elle l'unité d'une fin s'impose au mécanisme).

On peut donc à la fois expliquer laconscience par la vie, et maintenir le primat de l'esprit.

Il n'en reste pas moins qu'en tout ceci demeure la dualité del'esprit et de la matière, et, dans le plan de la connaissance, celle de l'explication du psychisme par l'objet et de sonexplication par le sujet. b) L'étude de la méthodologie nous a révélé, elle aussi, le rôle de l'esprit.

Les résultats de la science ne s'expliquentque par lui, n'ont de sens que par lui.

Pourtant, il nous a paru que l'esprit connaissant se heurtait à des résistancesqui ne pouvaient avoir leur source dans sa propre activité, et il nous a semblé nécessaire d'admettre une matière. c) L'étude de la morale conduit de même au dualisme.

Ici l'esprit oppose au fait le droit, à ce qui est ce qui devraitêtre.

Il dépasse la nature, la juge, essaie de la transformer, d'instaurer en elle le règne des valeurs que pose etreconnaît la conscience humaine.

Mais il n'y parvient jamais, et, en nous-mêmes, demeure la dualité de laconscience de la valeur et de la conscience des désirs. Il serait aisé de montrer que l'esprit use, en morale, de la critique, de la réflexion et de la synthèse qui sont lepropre de toute méthode philosophique.

C'est par la réflexion critique que l'homme se libère des préjugés moraux,des règles nous imposant, sans le justifier, notre devoir.

L'homme aperçoit la source des valeurs dans sa propreconscience, en tant qu'elle participe à l'esprit.

Alors, examinant les devoirs particuliers que les mœurs lui imposent,étudiant pour connaître la source et la valeur de ces devoirs, la nature de l'homme et la structure des groupessociaux auxquels il appartient, il se fait une idée plus juste de ce que doit être sa conduite.

Sa règle de vie estacceptée par lui librement, et en connaissance de cause.

Elle émane de lui-même. La morale est aussi synthèse et organisation.

Les tendances des hommes s'opposent: il faut, dans le plan social, lesorganiser.

Mais l'organisation des tendances doit se faire aussi dans le plan individuel.

Nous faisant prendreconscience des jugements moraux que nous portons implicitement, nous amenant à nous considérer comme unhomme parmi les hommes, la morale nous révèle les contradictions que nous laissons souvent subsister entre nosdivers jugements de valeur, et entre ceux-ci et notre conduite.

Elle nous amène à agir selon ce que nousconsidérons comme le Bien. En cette tâche pratique, la philosophie nous semble encore et avant tout amener l'esprit à se libérer et à s'affirmer.C'est l'esprit qui critique les règles morales admises, c'est lui qui recherche ce qu'il convient de tenir pour le Bien,c'est au nom de son exigence d'objectivité qu'il déclare que l'homme doit se considérer comme un homme parmi leshommes, et admettre les mêmes règles pour juger sa conduite et celle d'autrui, c'est au nom de son exigence decohérence qu'il affirme que l'unité doit être réalisée en nous, etc.

Mais l'esprit ne s'affirme que contre ce qui n'estpas lui-même : il a à compter avec le cours du monde, qui n'est pas tout entier soumis à la valeur.

Ici se maintientencore la dualité de la matière et de l'esprit. d) Dès lors, quelle solution devions-nous adopter, en métaphysique, au sujet des rapports de l'esprit et du monde,de la situation de l'esprit dans l'univers ? A examiner les doctrines classiques, deux attitudes essentielles s'offraientà nous : celle du réalisme, celle de l'idéalisme.

On peut, en effet, partir de l'objet, déclarer, dès l'abord, que l'objetest.

Ainsi fait le réalisme, ainsi fait la science.

On peut, par la suite, essayer d'expliquer l'esprit à partir de l'objet(ainsi, la psychologie physiologique ne voit dans la vie mentale qu'un résultat de ce qui se passe dans le corps, ainsila sociologie explique les valeurs par la réalité sociale).

Le réalisme est la position de l'esprit désespéré, qui s'oublielui-même, se perd dans l'objet, s'explique par la chose.

Par contre, on peut partir de l'esprit, et montrer que rien nepeut être conçu que donné à l'esprit.

Ainsi fait l'idéalisme.

L'esprit apparaît ici comme constituant la totalité dumonde.

L'idéalisme est l'attitude de l'esprit triomphant, considérant la nature entière comme issue de lui, intérieure àlui, posée par lui. C.

- Situation de l'esprit Nous n'avons pas cru pouvoir adopter l'une ou l'autre de ces attitudes.

Le réalisme oublie sans cesse que son objetn'est qu'objet de l'esprit, la science oublie que les lois qu'elle découvre dans le monde sont celles mêmes de l'espritqui la fonde.

Faut-il donc croire que tout se réduise à l'esprit ? Mais l'idéalisme ne semble pas rendre compte de cequi, dans la nature, résiste à l'esprit : nous pensons donc que l'esprit doit reconnaître que quelque chose, dans lemonde, lui demeure étranger. Une telle attitude est dualiste, et admet l'opposition de la matière et de l'esprit.

On ne peut, à partir de lamultiplicité de la matière, rejoindre l'unité de l'esprit.

On ne peut, à partir de l'unité de l'esprit, retrouver lamultiplicité de la matière.

Ce qui, sans cesse, nous est donné, c'est l'union étroite de l'un et du multiple; laconnaissance, la moralité n'ont de sens que par la lutte de l'esprit et du non-esprit.

Le dualisme nous semble doncexprimer exactement l'expérience dans laquelle nous est donné l'univers. On remarquera sans doute que c'est là poser le problème plus que le résoudre, on prétendra que la tâche de laphilosophie est précisément de nous livrer le sens de ces contradictions où se débat la pensée : contradiction entrel'esprit et la matière, l'un et le multiple, la liberté et le déterminisme, la valeur et l'être, l'Esprit universel et la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles