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Quel rôle jouent les hypothèses dans la recherche de la vérité ?

Publié le 20/01/2004

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Parler d'un recherche de vérité, n'est-ce pas reconnaître son caractère hypothétique primordial ? N'est-ce pas, contradictoirement, reconnaître simultanément le caractère éminemment relatif et subjectif du fondement de toute recherche de vérité ? I. Le fondement hypothétique de la recherche de vérité Si l'on en croit Platon, la vérité n'est pas accessible directement. Bien qu'elle soit présente en chacun de nous, celle-ci fait l'objet d'un oubli. L'homme ignore qu'il sait déjà. La vérité est alors présente de manière latente chez tout individu. Seul un acte de « réminiscence » (ressouvenir) préside au passage d'une vérité latente à une vérité manifeste. Le dialogue de Socrate avec Ménon (Cf. Ménon 86 a-87 b) est l'illustration des discussions d'hypothèses comme base de la réflexion « dialectique » (accès à la vérité par confrontation des arguments antagonistes) jusqu'à son accès à la vérité.

« Parler d'un recherche de vérité, n'est-ce pas reconnaître son caractère hypothétique primordial ? N'est-ce pas, contradictoirement, reconnaître simultanément le caractère éminemment relatif et subjectif dufondement de toute recherche de vérité ? I.

Le fondement hypothétique de la recherche de vérité Si l'on en croit Platon, la vérité n'est pas accessible directement.

Bien qu'elle soit présente en chacun de nous,celle-ci fait l'objet d'un oubli.

L'homme ignore qu'il sait déjà.

La vérité est alors présente de manière latente cheztout individu.

Seul un acte de « réminiscence » (ressouvenir) préside au passage d'une vérité latente à une véritémanifeste.

Le dialogue de Socrate avec Ménon (Cf.

Ménon 86 a-87 b) est l'illustration des discussions d'hypothèses comme base de la réflexion « dialectique » (accès à la vérité par confrontation des arguments antagonistes) jusqu'àson accès à la vérité.

L'hypothèse (du grec upothesis , de thesis : « action de poser » et de upo : « dessous ».

Le latin transcrit ceci en suppositio : « positionné en dessous, supposition ») est conçue comme une proposition admise au préalable, sans que sa vérité (ou sa fausseté) soit démontrée.

Elle est le point de départ aux déductionssuivantes.

La nature oubliée de la vérité fonde donc le rôle nécessaire et primordial de l'hypothèse comme point dedépart à sa recherche. C'est dans le cadre d'une théorie de la connaissance que Kant sera amené àdéfinir le statut et le rôle de l'hypothèse dans le cadre d'un jugement« apodictique » (d'une vérité nécessaire) : Elle « est un assentiment dujugement à la vérité d'un principe, en considération du caractère suffisant deses conséquences ».

(Cf.

Logique , introduction) Ce que Kant définit ici aura une portée majeure pour l'approche scientifique.

En effet Kant désigne lavaleur « heuristique » (propice à la découverte, à l'apprentissage, à uneconnaissance progressant vers la vérité) de l'hypothèse.

L' « hypothèseheuristique » est donc une hypothèse de travail servant à l'idée directriced'une recherche de vérité.

C'est proprement le « jugement de finalité »kantien (et plus particulièrement le « jugement réfléchissant ») qui affirme lecaractère fondamentalement nécessaire de l'hypothèse dans la recherche duvrai.

Ce jugement s'établit à partir de l'observation du particulier donné (ledivers sensible, tous les phénomènes observables), l'universel étant àdécouvrir (lois générales, vérités universelles).

La réflexion confrontée à ladiversité sensible va inférer des hypothèses en vue de découvrir le lien« interpropositionnel » (la loi générale qui relie ces cas particuliers).L'hypothèse sert donc de point de départ à la réflexion dans sa volonté dedécouvrir les lois, les vérités, les liens qui relient le divers.

Ainsi est postuléeune vérité de l'unité du divers que seule l'hypothèse peut dévoiler. La science va confirmer (pour une part) ce statut heuristique de l'hypothèse.Tout d'abord l'épistémologie qui va considérer l'hypothèse comme une explication plausible que l'esprit imagine (voireinvente !) afin de comprendre un certain nombre de faits.

Cette hypothèse est particulièrement nécessaire àl'extension de nos connaissances se heurtant aux limites de l'expérience.

En effet, la méthode « hypothético-déductive » désigne, dans les sciences expérimentales, cette formulation d'hypothèses qui permet de déduire desconséquences que l'on pourra ensuite tester expérimentalement.

L'hypothèse sert à sa propre vérification.

Sera jugévraie une hypothèse confirmée par les expériences (empiriques) réalisées sur les conséquences logiques qu'elleinduit.

L'hypothèse newtonienne de la gravitation terrestre permit d'en vérifier, par des expériences conduites dansdes contextes empiriques spécifiques (scientifiques, dans des « laboratoires »), la validité concrète. L'hypothèse est-elle alors le fondement nécessaire et suffisant de la science comme recherche effective de vérité ? II.

La crise des fondements de vérité Popper donnera son assentiment à cette méthode hypothético-déductive.

Il le fera d'ailleurs aux dépends de laméthode inductive, qu'il juge comme un « mythe » : « Les théories universelles ne sont pas déductibles d'énoncés singuliers [...] Nous n'argumentons jamais des faitsaux théories, si ce n'est par le truchement de la réfutation ou de la falsification.

» (Cf.

La Quête inachevée , chapitre XXXII).

Popper affirme donc la prééminence exclusive du rôle de l'hypothèse, invention rationnelle seule capabled'émettre une proposition vérifiable empiriquement.

L'idée d'une vérité immédiate, visible empiriquement et propre àcatégoriser directement chaque cas particulier en son sein (Kant dit « subsumer ») est donc, selon lui, illusoire.Seule préside à toute recherche de vérité le caractère rationnel et inventif de l'humain formulant une hypothèse dedépart.. »

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