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En quel sens les cadres de la raison théorique dépendent-ils de l'expérience ?

Publié le 26/01/2004

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De surcroît, si elle en avait un, et si celui-ci était lié à l'expérience donc aux sens, ne serait-ce pas l'objectivité de nos connaissances que nous remettrions en question ? Notre enquête s'ouvre donc sur la question suivante : La raison théorique a-t-elle un cadre ?  Proposition de plan : I - Le cadre de la raison théorique  Dans la lettre à la princesse Elisabeth, Leibniz tente d'esquisser une définition de la métaphysique : elle est selon lui « la vraie logique » ou « l'art d'inventer en général ». La connaissance dans son ensemble s'atteint par cet art d'inventer qui égale la logique : toute connaissance s'atteint donc en droit par la logique. Toute connaissance est analytique, c'est-à-dire que nous passons d'un concept à un autre en l'analysant logiquement. Or la raison que nous appelons théorique est bien celle qui vise l'élargissement de nos connaissances : la raison théorique qui vise les connaissances n'a besoin d'entrer en jeu que lorsqu'elle pratique la logique. La raison théorique n'a de limite que celle de la logique. La logique suffit-elle à atteindre toutes connaissance ? Dans la dissertation sur l'art combinatoire, Leibniz propose pour atteindre toute connaissance d'analyser les concepts jusqu'en leur constituants ultimes, puis de combiner ces constituants ultimes pour former tous les concepts possibles. C'est en droit tout le champ de la connaissance possible qui s'offre à nous avec cette méthode, dont l'exercice revient naturellement à la raison théorique.

Le premier problème auquel nous sommes confronté est celui du cadre de la raison : est-ce bien légitime de parler d’un cadre, conçu comme limite, milieu ou fondement, alors que la raison semble jouir d’une autonomie sans laquelle l’expansion de nos connaissances serait limitée. Les progrès scientifiques nous invite au contraire à penser que la raison théorique ne connaît pas de limites. De surcroît, si elle en avait un, et si celui-ci était lié à l’expérience donc aux sens, ne serait-ce pas l’objectivité de nos connaissances que nous remettrions en question ? Notre enquête s’ouvre donc sur la question suivante :

La raison théorique a-t-elle un cadre ?

« Dans la dissertation sur l'art combinatoire , Leibniz propose pour atteindre toute connaissance d'analyser les concepts jusqu'en leur constituants ultimes, puis de combiner cesconstituants ultimes pour former tous les concepts possibles.

C'est en droittout le champ de la connaissance possible qui s'offre à nous avec cetteméthode, dont l'exercice revient naturellement à la raison théorique.

Parconséquent, la limite de nos connaissances disparaissant, l'exercice de la raison théorique n'a pas de cadre .

A fortiori, elle n'est pas dépendante de l'expérience (puisque la logique est la discipline qui est par excellenceindépendante de l'expérience). La raison n'est alors proprement théorique que pour autant qu'elle vise lesconnaissances, donc qu'elle est structurée selon les règles de la logique : la logique est donc également le cadre de la raison dans le sens où elle enconstitue l'armature , ce qui fonde la raison comme telle. Enfin, on pourrait objecter que la connaissance est toujours la connaissancede quelque chose, en particulier des objets du réel.

Comment la raison peut-elle se porter sur ces objets sans en faire l'expérience, au moins les voir ? Laraison théorique doit bien toujours se mouvoir dans le milieu des objets duréel.

Leibniz affirme à ce sujet l'identité de l'ordre du monde et de celui desidées.

Enchaînement des choses et l'enchaînement des idées est le même :l'identité de ces deux enchaînements s'appelle « vérité ».

La logique est doncautant dans la raison théorique que dans le milieu sur lequel elle se porte (le monde baigne dans la logique).

La raison théorique a donc pour milieu la logique elle-même. Que nous comprenions le cadre comme une limite, une armature ou un milieu, celui de la raison théorique est lalogique : la raison théorique a donc bien un cadre, mais qui à aucun moment ne dépend de l'expérience. Cette logique qui ordonne ma raison et le monde, d'où me vient-elle ? N'ai-je pas besoin d'en apprendre les règles ?Même si acceptons avec Leibniz qu'elle structure, limite ma raison, et qu'elle en est le milieu, nous ne pouvonsaffirmer qu'elle se dévoile immédiatement à l'homme, autrement dit qu'elle lui est innée.

Sinon, comment expliquerqu'on ait mis tant de temps à en établir les règles ? Pourquoi le nourrisson n'est-il jamais fin logicien ? Il semble aucontraire qu'il faille nécessairement en faire l'expérience.

Autant dire que ce cadre logique indépendant del'expérience dépend totalement d'elle, c'est-à-dire, est entouré par le cadre plus grand encore de l'expérience.

C'est cette hypothèse qu'il convient maintenant d'évaluer : II – L'expérience n'est-elle pas le préalable de toute connaissance ? Référence : Kant, Critique de la raison pure (esthétique transcendantale) « Si donc l'espace (ainsi que le temps) n'était pas une simple forme de votre intuition, contenant des conditions a priori auxquelles seules les choses doivent être soumises pour être pour vous des objets extérieurs, qui, sans ces conditions subjectives, ne sont rien en soi, vous ne pourriez absolument rien établir a priori et synthétiquement sur les objets externes.

Il est, par suite, indubitablement certain, et non pas simplement possible ou vraisemblable, quel'espace et le temps, en tant que conditions nécessaires de toute expérience (extérieure et intérieure), ne sont quedes conditions simplement subjectives de toute notre intuition ; que, par rapport à ces conditions, tous les objetssont de simples phénomènes et non des choses données en soi sous ce rapport, car, au sujet des phénomènes nouspouvons dire a priori beaucoup de chose qui en concernent la forme, tandis que jamais on ne peut dire la moindre chose de la chose en soi qui peut servir de fondement à ces phénomènes.

». »

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