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Quel sens peut avoir l'égalité dans une société où règne la concurrence ?

Publié le 27/02/2004

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L'extension du suffrage aux femmes a constitué de ce point de vue une étape décisive (cf. Raymond Aron). II. Concurrence et échanges      a. Le libéralisme économique est une doctrine qui prône et justifie la liberté des comportements économiques individuels. Dans un tel système, les inégalités sociales sont compatibles avec l'échange, pourvu que celui-ci ait été conclu en connaissance des règles qui le font fonctionner. Celles-ci se justifient en effet par l'usage différent que les individus choisissent de faire de leur liberté. Si certains choisissent de travailler moins ou répugnent à prendre des risques, personne ne pourra être tenu pour responsable de leurs échecs, sinon eux-mêmes. C'est pourquoi dans l'esprit de Hayek, il serait absurde de vouloir corriger des inégalités qui n'ont été voulues par personne. Cependant cette idée fonctionne bien si un état de concurrence parfaite donne à chacun des chances égales de maximiser ses intérêts.

« comme cette force, plus ou moins omniprésente, et comme la règle de fonctionnement de certaines sociétés quivoient en elle un mécanisme efficace rendant possible la vie en commun.

Ce mécanisme ne va pas sans denombreuses entraves que lui opposent ceux qui tentent de se soustraire à son action ; car, s'il est avantageux devivre dans un environnement concurrentiel, ceux qui peuvent en profiter sans en supporter les coûts n'hésitent pasà le faire.

Il importe donc que la concurrence soit préservée par des institutions adéquates, institutions dont lemoteur d'action s'affirme dans l'égalité. I.

Un droit démocratique à la concurrence On peut dire que la logique de la concurrence, c'est l'égalité entre tous les membres de la société.

Pourtant, sil'on regarde historiquement les démocraties, on constate que ce qui est le plus rare, c'est que cette égalité ait étéaccordée.

Rien n'est plus fréquent, dans l'histoire, que de voir des minorités, à l'intérieur d'une société, accepterpour elles-mêmes ces règles de la concurrence, mais les refuser pour les autres.

On songe aux cités grecques, oùceux qui étaient admis à la concurrence étaient les citoyens, qui constituaient une minorité par rapport auxmétèques et aux esclaves.

Lorsque, en France, on a introduit pour la première fois les méthodes de la concurrenceélectorale, la plupart des révolutionnaires considéraient comme allant de soi la distinction entre citoyens actifs etcitoyens passifs, c'est-à-dire entre ceux qui seraient admis à la concurrence, soit à titre de candidats, soit à titred'électeurs, et ceux qui ne le seraient pas.

A cette époque, on considérait que la ligne de démarcation entre les unset les autres était la possession d'une certaine fortune.

Par conséquent, on peut limiter le bénéfice même de laconcurrence à une fraction de la société.

Seulement, en fait, il y a des difficultés croissantes à le faire parce que lalogique de ce système, c'est que tout le monde soit admis à concourir.

Ou encore, si l'on préfère, cette institutionde la concurrence électorale a été introduite au nom de certaines idées au nombre desquelles figure l'idée del'égalité humaine ou l'idée que les hommes peuvent choisir eux-mêmes leur gouvernement.

En fait, au moins dans lessociétés occidentales, nous avons assisté à une extension continue qui a donné progressivement à tous lesmembres de la communauté le droit de participer à la concurrence, à la fois comme électeurs et comme élus.L'extension du suffrage aux femmes a constitué de ce point de vue une étape décisive (cf.

Raymond Aron). II.

Concurrence et échanges a.

Le libéralisme économique est une doctrine qui prône et justifie la liberté des comportements économiques individuels.

Dans un tel système, les inégalités sociales sont compatibles avec l'échange, pourvu que celui-ci ait étéconclu en connaissance des règles qui le font fonctionner.

Celles-ci se justifient en effet par l'usage différent queles individus choisissent de faire de leur liberté.

Si certains choisissent de travailler moins ou répugnent à prendredes risques, personne ne pourra être tenu pour responsable de leurs échecs, sinon eux-mêmes.

C'est pourquoi dansl'esprit de Hayek, il serait absurde de vouloir corriger des inégalités qui n'ont été voulues par personne.

Cependantcette idée fonctionne bien si un état de concurrence parfaite donne à chacun des chances égales de maximiser sesintérêts.

Mais on peut se demander si la rareté ne fausse pas le mécanisme dans le sens d'un renforcement desinégalités déjà existantes.

Car si un travailleur manuel est théoriquement libre de refuser un emploi qu'il estimeinjustement rémunéré, son refus l'engage plus que l'employeur qui pourra toujours trouver un individu que lanécessité poussera à accepter les conditions qu'un autre aura déclinées.

Si l'employeur peut faire jouer laconcurrence, l'employé est plutôt contraint de la subir. b.

L'harmonie des intérêts dissimule par conséquent un conflit que l'égalité formelle des échanges ne suffit pas à dissiper.

Fondée sur la concurrence, c'est-à-dire sur le conflit, elle ne peut aboutir qu'à la victoire des uns et à ladéfaite des autres.

C'est donc à l'Etat d'intervenir non seulement pour préserver les règles de la concurrence, maisaussi pour corriger les inégalités qui empêchent les plus défavorisés d'y faire face ; car dans un système fondé surl'élimination des plus faibles, personne ne peut affirmer qu'il ne sera pas un jour dans une position de faiblesse.

Ilrevient donc selon Durkheim à la sphère politique (et non seulement économique) d'harmoniser les intérêtsparticuliers, pour les élever, dans la mesure du possible, à l'intérêt général (cf.

De la division du travail social). III.

Une volonté de nivellement a.

Toute la logique de Proudhon se résume en ceci : la concurrence est un rapport social dans lequel nous développons actuellement nos forces productives.

Il donne à cette vérité, non pas des développements logiques,mais des formes souvent très bien développées, en disant que la concurrence est l'émulation industrielle, le modeactuel d'être libre, la responsabilité dans le travail, la constitution de la valeur, une condition pour l'avènement del'égalité, un principe de l'économie sociale, un décret de la destinée, une nécessité de l'âme humaine, une inspirationde la justice éternelle, la liberté dans la division, la division dans la liberté, une catégorie économique.

Laconcurrence et l'association s'appuient l'une sur l'autre.

Bien loin de s'exclure, elles ne sont pas même divergentes.Qui dit concurrence, suppose déjà but commun.

La concurrence n'est donc pas l'égoïsme, et l'erreur la plusdéplorable du socialisme est de l'avoir regardée comme le renversement de la société.

La concurrence seraitessentielle à l'avènement de l'égalité.

On ne peut détruire la concurrence, cela est impossible ; ce serait commevouloir détruire la liberté.

Mais d'autre part la concurrence engendre la misère, elle fomente la guerre civile, elle “change les zones naturelles ”, confond les nationalités, trouble les familles, corrompt la conscience publique, “bouleverse les notions de l'équité, de la justice ”, de la morale, et, ce qui est pire, elle détruit le commerce probe etlibre et ne donne pas même en compensation la valeur synthétique, le prix fixe et honnête.

Elle désenchante tout lemonde, même les économistes.

Elle pousse les choses jusqu'à se détruire elle-même. b. C'est dans sa Théorie de la justice que J.

Rawls élaborera une théorie d'une société juste.

Son œuvre est centrée sur la question de savoir en fonction de quels principes doivent être réglés les droits et les libertés des. »

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