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En quel sens peut-on dire que percevoir finit par n'être plus qu'une occasion de se souvenir

Publié le 25/06/2004

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Introduction. — Il nous arrive parfois, dans nos lectures, de buter sur un mot — nom propre ou néologisme technique —que nous n'avons jamais rencontré ; nous devons alors l'épeler, comme un écolier débutant. Nos connaissances interviennent donc dans nos perceptions. Mais n'est-il pas paradoxal d'affirmer, comme Bergson, que « percevoir finit par n'être plus qu'une occasion de se souvenir « ? En quel sens la perception se ramène-t-elle au souvenir et en quoi faut-il l'en distinguer ? I. — EN QUOI PERCEVOIR C'EST SE SOUVENIR Le souvenir, c'est-à-dire le pouvoir de conserver et de reconnaître des éléments anciens, apparaît dans les opérations essentielles de la perception. Dans la construction de l'objet la synthèse de sensations qui constitue la construction de l'objet, pour conserver et unir les données des divers sens se rapportant au même tout, l'action d'une mémoire élémentaire n'est pas douteuse ; ces éléments variés : couleurs, sons, odeur, saveur, forme, ne sont pas, en effet, appréhendés au même instant : pour tes grouper, il faut d'abord les conserver. Dans l'interprétation de la sensation qui a pour but d'identifier l'objet, le souvenir joue encore sous forme de mémoire impliquée. Percevoir une maison, une table, n'est-ce pas rapprocher le groupe de sensations actuelles d'une image antérieure déjà connue et classée ? Entre un homme qui comprend une langue et celui qui ne l'entend pas, entre l'enfant qui sait lire et un autre qui ne le peut pas, la seule différence consiste dans une assimilation, possible aux uns, impossible aux autres, de la sensation présente à des images sonores ou visuelles passées dont on connaît le sens. Reconnaître une chambre, un objet comme les miens est un fait de même genre.

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