Devoir de Philosophie

A quelle condition la loi est-elle condition de la liberté?

Publié le 29/01/2005

Extrait du document

Mais en revanche qu'est-ce qui limite la liberté du souverain ? Suis-je libre dans une société despotique où le pouvoir est incarné par un seul homme ?   C : Pour Rousseau le citoyen ne se soumet pas à un seul homme mais à la Loi qu'il s'est prescrite lui-même lorsqu'il entre dans l'état civil pour former la volonté générale. Dans l'état civil le citoyen obéit aux lois de la volonté générale qui exprime les intérêts communs. La volonté générale n'est pas incarnée par un homme mais elle est celle de tous les hommes et elle incarne la Loi. Voir Contrat Social livre I chap 6 à 8 ).   III La liberté morale   A : Chez Kant, la véritable liberté est morale. Pour Kant être libre c'est obéir à la loi du devoir qui provient de ma raison pure pratique. La contrainte exercée par la loi morale est intérieure et non pas extérieure comme avec le droit. Cela revient à distinguer ce qui relève de la moralité et de la légalité.

Etre libre c’est de prime abord ne pas dépendre dans ses actions d’une quelconque force extérieure. La liberté est communément définie comme absence de contrainte. Par conséquent en quel sens peut-on affirmer que la loi soit condition de la liberté ? La loi est une règle qui contraint nos actes à obéir à ce qu’elle prescrit. Dans notre vie quotidienne, nous sommes tous soumis aux mêmes lois civiles qui régulent nos actions. Or comment pouvons-nous prétendre être encore libre, alors que nous sommes contraints d’obéir aux lois. Est-il possible de concilier loi et liberté ou sommes-nous définitivement en face de deux termes inconciliables ? En quel sens la liberté et la loi peuvent-elles être compatibles ?

« société se ramène à une guerre perpétuelle ; · la paix entre les hommes ne peut être obtenue que si tout le monde se soumet à une autorité (« un pouvoir commun ») qui contraint (« les tient en respect ») les hommes à ne plus attenter à la vie d'autrui. Le passage de l'état de nature à la société se présente comme le remplacement d'une crainte par une autre.

Dansl'état de nature, l'homme craint son semblable qui peut à chaque instant le tuer ou le déposséder.

Dans la vie ensociété, l'individu craint un pouvoir fort qui garantit sa sécurité mais qui lui demande une obéissance quasi absolue.Pour que ce passage de l'état de nature à la société puisse avoir lieu, il est donc nécessaire que soit mis fin à « la guerre de chacun contre chacun » par un contrat « de chacun avec chacun ». Dans le système de Hobbes , comme cela se trouve chez certains prédécesseurs de Hobbes ou comme chez Rousseau , un contrat liant gouvernant et gouvernés.

Le contrat Hobbes ien est un contrat qui ne lie que les gouvernés entre eux.

Chacun de ceux-ci dit à l'autre en substance : j'accepte de ne pas attenter à ta vie et, enéchange, tu t'engages à faire de même.

Pour garantir cet accord, nous acceptons d'obéir à une autorité dont lafonction sera d'imposer le respect des termes du contrat.La seule limite de cette autorité, et en même temps de cette obéissance, va découler de la « fin » de cette convention, c'est-à-dire de son objectif.

Chacun abandonne l'essentiel de sa liberté au profit de sa sécurité.

Chacunréfrène sa volonté de puissance (Freud dirait ses pulsions agressives) pour ne pas être tué ou blessé par autrui.

Enconséquence pour Hobbes , si le pouvoir souverain veut attenter à ma vie (ou me blesser, m'emprisonner et autres actions qui peuvent entraîner la mort), je me trouve en état de légitime défense et j'ai le droit de résister.

Certainesnuances sont apportées à ce droit de résistance ; ainsi, s'il y a promesse de pardon, je dois m'incliner.

De plus, sesmodalités de mise en œuvre pourraient être mieux précisées.

Mais l'essentiel est qu'il demeure un droit de résistancese rattachant à l'idée que l'organisation sociale a pour but de protéger le corps de l'homme et qu'elle perd son senssi, portant atteinte à ce corps, elle recrée la situation de l'état de nature qu'elle avait pour mission de supprimer.L'individu concerné pourra alors protéger sa vie de la même manière qu'il l'aurait fait à l'état de nature.Nous ne sommes pas dans un système totalitaire qui exige l'anéantissement de l'individu au profit de la collectivité.L'organisation sociale a pour but de protéger l'individu.

Le pouvoir qui fait régner l'ordre est quasi absolu à seule find'éviter la guerre civile qui n'est, en fait, qu'un retour à l'état de nature.

Mais quasi absolu seulement, car cepouvoir souverain est limité par un principe de cohérence qui veut qu'il ne fasse pas ce qu'il a pour fonctiond'empêcher.On voit donc apparaître ici, conjointement au souhait d'un pouvoir concentré et fort, l'idée de droits inaliénables del'être humain, la nécessité d'un respect de l'individu dans son corps, éléments qui peuvent être perçus comme lesprémisses des droits de l'homme.

Le meilleur résumé de la façon dont s'établit le contrat est à chercher dans « Léviathan », l'œuvre majeure du philosophe.

Au chapitre 17, celui-ci écrit : « La seule façon d'ériger un tel pouvoir commun, apte à défendre les gens de l'attaque des étrangers, et des torts qu'ils pourraient se faire les uns aux autres, et ainsi à lesprotéger de telle sorte que par leur industrie et par les productions de la terre, ils puissent se nourrir et vivresatisfaits, c'est de confier tout leur pouvoir et toute leur force à un seul homme, ou à une assemblée, qui puisseréduire toutes leurs volontés, par la règle de la majorité, en une seule volonté.

» Cela revient à dire : désigner un homme, ou une assemblée, pour assumer leur personnalité ; et que chacun s'avoueet se reconnaisse comme l'auteur de tout ce qu'aura fait ou fait faire, quant aux choses qui concernent la paix et lasécurité commune, celui qui a ainsi assumé leur personnalité, que chacun, par conséquent, soumette sa vol et sonjugement à la volonté et au jugement de cet homme ou de cette assemblée. Cela va plus loin que le consensus ou concorde : il s'agit d'une unité réelle de tous en une seule et même personne, unité réalisée par une convention de chacun avec chacun passée de telle sorte que c'est comme sichacun disait à chacun : « J'autorise cet homme ou cette assemblée, et je lui abandonne le droit de me gouverner moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit et que tu autorises toutes se actions de la mêmemanière. »Cela fait la multitude ainsi unie en une seule personne est appelée une RÉPUBLIQUE , en latin CIVITAS .

Telle est la génération de ce grand LÉVIATHAN , ou plutôt, pour en parler avec plus de révérence, de ce « dieu mortel, auquel nous devons, sous le Dieu immortel, notre paix et notre protection. » Pour Hobbes , le propre de cette souveraineté est qu'elle est indivisible.

Sur ce point, il s'oppose aux tendances, défendues à son époque, qui aboutiront à cette distribution des pouvoirs mise en œuvre dans laconstitution anglaise et dont Montesquieu s'inspirera. Hobbes refuse que le parlement détienne une partie de la souveraineté.

Ce parlement est seulement auprès du roi pour un rôle de conseil.

Lui allouer ne serait-ce qu'une parcelle de pouvoir reviendrait à introduire le germe dela guerre civile dans l'Etat. Il importe avant tout que la souveraineté ne soit pas divisée, car les troubles commencent quand le citoyen « voit double ».

Le guerre civile naît lorsque les gouvernés ne savent pas à qui obéir. Les préférences de Hobbes vont à la monarchie absolue (la souveraineté dans la main d'un seul), mais elles vont, d'une manière plus générale, à un pouvoir concentré et fort.

A choisir entre une monarchie parlementaire, oùla souveraineté est partagée entre le parlement et le roi, et une démocratie dans laquelle la souveraineté seraiteffectivement et uniquement détenue par l'ensemble du peuple, il opterait pour ce dernier système. Le contrat social, qui, avant lui, était présenté comme une convention entre gouvernant et gouvernés pour mettre en cause une monarchie défaillante ou le principe même de la monarchie absolue, devient un contrat entregouvernés qui sert à conforter la monarchie absolue et tout spécialement la monarchie anglaise menacée par leparlementarisme. Ce contrat implique une égalité de droit.

Il existait, dans l'état de nature, une égalité devant la mort parce que le plus fort pouvait toujours être tué par le plus faible.

Il subsiste dans l'organisation sociale une égalité des. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles