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Quelle égalité peut exiger la justice ?

Publié le 27/03/2004

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justice
Mais les pauvres, désignés par le même terme que le peuple, demos en grec, fondaient leur justice sur un principe égalitaire entre les hommes. c)                  En réalité une telle conception de la justice reste sujette au doute et ne peut se fonder que sur une inégalité naturelle ou un mythe de l'effort. Juger du mérite de quelqu'un est une chose impossible. Le mérite, par exemple l'acte moral, doit certes être encouragé mais cela justifie t-il une inégalité ? d)                 La justice reste fondée sur l'égalité mais pour autant cela ne signifie pas que la justice exige l'égalitarisme. La justice doit rendre possible la vie en communauté, c'est-à-dire satisfaire les sentiments d'injustices. Mais le peut-elle si différentes conceptions s'opposent ? Conclusion :             La justice exige que les hommes se considèrent égaux, et pour cela qu'il n'y ait pas trop d'inégalités. L'inégalité a par ailleurs besoin d'être justifiée pour être acceptée. L'inégalité exige la justice.
justice

« constitué d'égaux prend de l'importance quand on s'intéresse aux conditions de possibilité de l'expression de lajustice.

En effet, et c'est un point crucial, établir la justice sur la seule raison, sur une instance qui a prétention àêtre universelle c'est ne pas voir que la découverte de la justice et son respect tient sur la façon dont les hommesappréhendent ce qui est juste. L'existence d'inégalités peut induire à la formation de deux corps au sein d'une communauté politique, les riches etles pauvres.

Cette distinction est très discutable, mais reste pertinente.

Dans son Second Discours traitant de l'origine de l'inégalité, Rousseau voit dans les sociétés modernes deux factions.

Les riches qui par leur richesse peuvent se soustraire à la loi, et les pauvres qui de par la condition n'ontaucune raison d'obéir.

Autrement dit la nécessité fait loi.

Le pauvre exerce surle riche « de justes représailles ».

Pourtant, Rousseau ne prend pas parti pourles pauvres, ni pour un « égalitarisme » mais pour une égalité suffisante.

Lescités antiques régulaient la richesse de certains de leurs citoyens, la richesseayant toujours été considérée comme une manière d'être injuste sous lesilence de la justice. L'égalité de droit qui est le fondement reconnu de la justice, est encontradiction avec l'inégalité réelle.

La justice exige une relative égalité pourqu'elle puisse émerger, et signifier quelque chose pour le citoyen, pour qu'ellene se réduise pas à une instance impartiale qui soit tout à fait extérieure aucoeur comme à l'esprit des individus. L'extrême inégalité du XIXème, alors que la justice célébrait la fin desprivilèges, fait que la justice institutionnelle ne pouvait être perçue quecomme un instrument de domination.

C'est la critique marxiste des principeségalitaires formels.

La justice ne pouvait être juste, car elle niait la réalité desrapports, même si les lois pouvaient reposer sur des principes d'équité commele droit de propriété.

Le sentiment d'injustice est par ailleurs la cause detroubles sociaux. Faut-il pour autant une égalité absolue pour que la justice règne ? 3.

L'égalité arithmétique et géométrique. a) Est-il juste de donner à chacun la même chose ? A l'égalité arithmétique, Aristote oppose l'égalité géométrique selon lui plus parfaite et qui consiste à donner à chacun selon sonexcellence. La justice selon Aristote. S'il y a lieu de distinguer les vertus morales et les vertusintellectuelles (ou dianoétiques, de discernement), la justices'apparente aux premières (la vertu éthique et la justicesupposent même disposition) et aux secondes (un acte del'intelligence intervient, qui évalue, rectifie, met enrelation).

Elle a trait à notre conduite envers les autreshommes.

On ne saurait être « juste » ou « injuste » enverssoi-même (Éthique à Nicomaque, V, 15, 1138 a 26).

Commel'a vu Platon, c'est la vertu toute entière.

Mais en un sensplus spécial, c'est elle qui préside aux partages (justice «distributive ») ; c'est elle aussi qui redresse (justice «réparatrice ») ce qui a été faussé lorsqu'un tort a été causé; enfin elle intervient pour régler les échanges et lestransactions commerciales.La justice distributive préside à la répartition des charges,des biens et des honneurs dans la cité.

Elle ne procède passelon l'égalité arithmétique, car elle tient compte desinégalités effectives de mérite.

Le juste, alors, estproportionnel aux services rendus et aux qualitésmanifestées par les membres de la communauté politique, àleur degré de participation à la réalisation du bien commun(Éthique à Nicomaque, V, 5, 1130 b 30).En revanche la justice réparatrice ou corrective repose sur la stricte égalité.

On ne demanderapas si l'homme qui a subi un préjudice est un misérable et s'il a été lésé par un homme de bien.

Ici,la justice doit procéder au rétablissement d'une égalité que le délit (vol, coup, meurtre) a rompue; le jugement ne fait pas acception des personnes.

Il ne s'agit pas de considérer la qualité desparties, mais le délit.

Or le code ne s'applique pas tout seul ; il faut, pour appliquer l'universalité dela loi à la singularité du cas, l'acte de juger, de rectifier (selon l'image implicite du droit) en tenantcompte des circonstances, en appréciant.

Aussi, venir devant le juge, est-ce venir devant la. »

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