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Quelle place l'État laisse-t-il à la liberté individuelle ?

Publié le 13/02/2004

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1) Dans le passé, il y a eu des sociétés sans Etat.2) L'Etat apparaît historiquement, en liaison avec un certain stade de développement économique.3) Prochainement, l'Etat doit disparaître, en fonction d'un autre stade de développement.4) Une société nouvelle se débarrassera nécessairement de l'Etat, en le reléguant « au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de bronze ». 1) Au terme d'un raisonnement antérieur (« donc »), Engels expose sa thèse : celle du caractère historique de l'Etat. A sa prétendue éternité, Engels oppose l'aspect relatif de cette institution. Il s'appuie, pour ce faire, sur l'ethnologie qui prouve (« il y a eu ») que dans le passé des sociétés ont fonctionné sans Etat.On devine la thèse de ses adversaires : en aucun cas aujourd'hui une société ne pourrait fonctionner sans Etat, donc il est impossible que demain une telle société puisse exister. Donc l'Etat doit exister pour l'éternité.Engels, en se référant aux faits dont témoigne l'ethnologie, science nouvelle à l'époque, ruine scientifiquement les positions qui lui sont hostiles.

Les hommes ne se réalisent librement qu'en tant que citoyens. L'Etat incarne le droit, et donc la liberté. Il est l'expression concrète de la Raison universelle. MAIS, l'Etat nie la liberté de l'individu. Il entérine la domination d'une partie de la population sur une autre. C'est un organisme parasitaire qui porte en germe le totalitarisme.

« Introduction. Le texte porte sur le caractère historique de l'Etat.1) Dans le passé, il y a eu des sociétés sans Etat.2) L'Etat apparaît historiquement, en liaison avec un certain stade de développement économique.3) Prochainement, l'Etat doit disparaître, en fonction d'un autre stade de développement.4) Une société nouvelle se débarrassera nécessairement de l'Etat, en le reléguant « au musée des antiquités, à côtédu rouet et de la hache de bronze ». 1) Au terme d'un raisonnement antérieur (« donc »), Engels expose sa thèse : celle du caractère historique del'Etat.

A sa prétendue éternité, Engels oppose l'aspect relatif de cette institution.

Il s'appuie, pour ce faire, surl'ethnologie qui prouve (« il y a eu ») que dans le passé des sociétés ont fonctionné sans Etat.On devine la thèse de ses adversaires : en aucun cas aujourd'hui une société ne pourrait fonctionner sans Etat,donc il est impossible que demain une telle société puisse exister.

Donc l'Etat doit exister pour l'éternité.Engels, en se référant aux faits dont témoigne l'ethnologie, science nouvelle à l'époque, ruine scientifiquement lespositions qui lui sont hostiles.

Si l'Etat n'existe pas de toute éternité, il n'a aucune chance d'exister pour l'éternité,dans le futur. 2) Reste à expliquer le rapport entre société & Etat, puisque aujourd'hui, au contraire, la société semble bien nepouvoir se passer de l'Etat et de son pouvoir.

Idée tellement forte que l'Etat est vu comme quelque chose d'éternel,et son pouvoir comme totalement légitime.C'est ce rapport historique qui est pensé par Engels, selon la démarche classique du matérialisme historique.

C'estune situation historique nouvelle qui explique l'apparition de l'Etat.

L'histoire des sociétés est scandée par desstades de développement économique.

Autrement dit il y a des étapes repérables (des stades, des situationsrelativement stables) dans un processus continu (qu'il soit régulier ou irrégulier) de « développement » del'économie.A chacun de ces stades correspond une division de la société en classes (antagonistes), sans que soit élucidée icila question de la primauté éventuelle de l'économie sur le politique.

Engels se contente de repérer unecorrespondance, un lien « nécessaire ».

Ce qui suggère que la société sas Etat dont témoignent les ethnologues estune société sans classes.Mais la nécessité de l'Etat, à distinguer de son éternité –dans une société divisée en classes- est fortementaffirmée par Engels : #cette division fit de l'Etat une nécessité ».

Mais en même temps, dans la mesure oùl'existence de l'Etat est rapportée à la division en classes, il suffirait que cette division vienne à disparaître pour quel'Etat vienne à disparaître.

Autrement dit cette nécessité (à un moment donné) est relative (à la situationhistorique).. 3) Engels considère son temps comme l'époque imminente (« nous nous rapprochons maintenant à pas rapides »)d'un nouveau stade de développement économique.

Ce stade lui paraît nécessaire, il semble d'ailleurs déjà inscrit,puisque nous nous en « rapprochons ».

C'est comme s'il existait déjà.L'histoire ne se répète pas.

Elle est marquée par le développement économique.

Et, si dans un temps historique, quiappartient aujourd'hui plutôt au passé, les classes sociales antagonistes étaient nécessaires, aujourd'hui, cesclasses sociales ne le sont plus.

Leur nécessité est relative (comme l'était tout à l'heure la nécessité de l'Etat).

Onpeut donc, à partir de ce texte, imaginer deux fonctions successivement contraires des classes sociales.

Toutd'abord, une fonction d'accélération du développement historique.

Ensuite une fonction de frein : elles deviennent «un obstacle positif à la production ».

C'est donc l'auto-dépassement de la production elle-même qui fera « sauter »l'obstacle.

Toute naissance (les classes « ont surgi autrefois ») implique une mort (« les classes tomberont »).Et le sort de l'Etat est lié à l'existence même des classes.

Pas de classes, pas encore d'Etat (les sociétésprimitives), plus de classes, plus d'Etat (les sociétés sans classes, hautement développées économiquement). 4) C'est d'une société imminente, mais encore à venir qu'Engels nous parle, au futur : « réorganisera ».

Pourtant,Engels en prédit le fonctionnement.Jusqu'à maintenant, ce sont les classes sociales qui sont organisatrices de la production –sans doute en rapportavec la fonction politique qu'assure à leur compte l'Etat.

La disparition des classes sociales implique donc,explicitement, une « réorganisation ».

Elle se fera sans la médiation de l'Etat, mais directement par l' « associationlibre et égalitaire des producteurs ».

Mais cette vision d'Engels suggère implicitement ce qu'il en est aujourd'hui del'Etat.

Pas d'association, mais un conflit ; pas de liberté, mais l'oppression ; pas d'égalité, mais l'inégalité, maisl'inégalité.

autant de termes qui qualifient L'Etat qui, selon la thèse de Engels, représente les intérêts particuliersd'une des deux classes qui interviennent dans la production : celle qui est propriétaire des moyens de la production,contre les intérêts de ceux qui mettent en oeuvre la production.L'Etat est donc une machine, comme on parle de machine dans l'économie.

Mais c'est une machine politique.

En tantque telle, elle n'est qu'un outil, un outil complexe certes, mais un moyen, un intermédiaire dont la société a besoin àun moment donné, devenu inutile à un autre moment.

Une machine liée à un stade de développement économique,comme le suggère la métaphorique et ironique référence au musée.Les sociétés anciennes –celles-là même qui n'avaient pas encore besoin d'Etat- nous ont légué comme témoignagela hache de bronze.

Les sociétés féodales, plus récentes, où l'Etat est déjà constitué, nous ont légué commetémoignage le rouet.

Les sociétés d'aujourd'hui, mais dont le règne est finissant, nous légueront, à titre detémoignage, l'Etat.. »

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