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A quelles conditions une activité est-elle un travail ?

Publié le 24/01/2004

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travail
En revanche, l'activité libre et absolument féconde pour l'enrichissement de l'homme - enrichissement non pas au sens économique mais au sens d'un accomplissement - ce sera le "loisir". Loisir à ne pas entendre comme divertissement mais comme exercice spirituel dégagé de tout intérêt.
C - On voit que la réflexion se construit, dans la démarche choisie ici, autour des notions de nécessité et de liberté, et que les conditions qui font d'une activité un travail se partagent selon ce clivage : soit le travail est une nécessité aliénante, soit il est une forme d'activité que l'homme crée et développe pour affirmer sa liberté. C'est pourquoi on pourrait proposer encore ceci : pour pouvoir appréhender le travail comme une véritable valeur humaine, il faudrait peut-être lui fixer une autre condition : prendre en compte la nécessité et triompher du risque d'aliénation qui y est lié. Ainsi, non seulement on identifie les conditions qui déterminent une activité comme un travail, mais encore on lie ces conditions à la forme la plus élevée du travail en même temps qu'à sa forme la plus concrète. C'est bien l'objet de l'oeuvre de MARX de déceler les contradictions de l'économie capitaliste à travers, par exemple, la forme du travail salarié. En ce sens, il cherche une rationalité. Le but serait d'aider à la manifestation d'une forme rationalisée du travail qui seule serait libératrice. Cela présuppose de regarder la nécessité non pas comme une contrainte, mais comme la forme suffisante et féconde de ce qui est.
Si la question se pose, c'est parce que le travail accompli permet d'exiger une rémunération, ce qui n'est le cas ni du jeu ni du bricolage ou de la création artistique, ni, souvent, du sport. Cependant ces activités ont malgré tout certaines caractéristiques du travail : on dit : "cela m'a demandé beaucoup de travail".  On peut donc se demander si les caractéristiques du travail se limitent au rapport à la rétribution ou bien si elles dépendent du cadre social et de l'intention dans laquelle le travail est accompli.  On peut d'abord remarquer que le sujet parle d'UN travail, et non DU travail, suggérant l'idée d'une activité relativement finie, limitée, qui évoque par exemple l'activité artisanale.

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« Corrigés envoyé: Si la question se pose, c'est parce que le travail accompli permet d'exiger une rémunération, ce qui n'est le cas ni dujeu ni du bricolage ou de la création artistique, ni, souvent, du sport.Cependant ces activités ont malgré tout certaines caractéristiques du travail : on dit : "cela m'a demandé beaucoupde travail". On peut donc se demander si les caractéristiques du travail se limitent au rapport à la rétribution ou bien si ellesdépendent du cadre social et de l'intention dans laquelle le travail est accompli. On peut d'abord remarquer que le sujet parle d'UN travail, et non DU travail, suggérant l'idée d'une activitérelativement finie, limitée, qui évoque par exemple l'activité artisanale. Aussi le critère le plus évident apparaît-il être celui de la rétribution : l'artisan travaille lorsqu'il réalise des biensutiles et consommables, qui peuvent être vendus.

Le travail est un moyen de gagner sa vie.

En revanche on neconsidèrera pas qu'il travaille lorsqu'il réalise des objets pour son propre usage, bricole ou fait son jardin.La rémunération apparaît ainsi comme un critère sûr du travail : la vie oppose le travail, nécessaire pour gagner savie, et toutes sortes d'autres activités non rémunérées et non nécessaires dans lesquelles les hommes, libérés dusouci financier, expriment leur imagination et leur créativité.Cependant on peut remarquer :- Que ces activités elles-mêmes sont parfois "tout un travail" : un musicien "travaille" son piano, même s'il n'est paspianiste professionnel. - Que réduire le travail à la rétribution n'est sans doute pas la seule façon de le définir : le but financier est souventsecond et s'efface devant l'intérêt du travail, l'investissement personnel que celui-ci suppose, le fait de s'exprimer,voire de se réaliser dans ce qu'on fait : "le travail fait un homme autant qu'une chose".En ce sens le travail est plus noble que le simple fait de vouloir gagner sa vie, il est ce qui permet à l'hommed'exprimer son humanité : comme l'ont montré ARISTOTE et MARX, ce qui distingue l'activité de l'abeille de celle del'architecte, c'est que celui-ci conçoit la maison avant de la réaliser, qu'il inscrit donc son projet dans des buts, desintérêts et des raisons spécifiquement humains : il lui donne un sens, il donne même par là, en tant qu'architecte, unsens à la vie sociale des hommes, ce que ne peut pas faire l'animal. Dans le travail, l'homme par sa réflexion comme par ses efforts "met beaucoup de lui-même", projette son intérioritédans une chose extérieure qu'il va pouvoir contempler. On est donc bien loin du simple critère de la rémunération : est un travail tout ce qui permet à l'homme d'échapper àla tyrannie de la nature comme à celle de l'informulé qu'il abrite en lui, tout ce par quoi il produit lui-même sa proprehumanité.Cependant on peut remarquer que ces caractéristiques sont loin de valoir pour tous les types de travaux : ellesn'ont en gros de valeur que pour les travaux artisanaux ou artistiques, pas pour le travail salarié tel que le décrit parexemple MARX, dans son terrible anonymat une distinction s'impose alors ; celle qu'à la suite de LOCKE effectue H.ARENDT entre l'oeuvre de nos mains et le travail de nos corps.Celui-ci est et reste asservissement à la nécessité vitale, il est sans début ni fin, à la ressemblance du travail quiconstamment se déroule dans notre corps. Dans le travail la noblesse humaine ne s'exprime pas, au contraire de ce qui se passe dans l'oeuvre : c'est de celle-ci que parlaient ARISTOTE et MARX. Elle a un début et une fin, librement décidée par son auteur, qui s'exprime par elle dans sa singularité. Au lieu d'être prédation de la nature, comme le travail, elle ne fait que l'utiliser dans un but précis, sans gaspillage etavec respect. On pourrait donc répondre qu'une activité est du travail lorsqu'elle se contente d'exprimer l'asservissement del'homme à la nécessité, qu'elle est un travail, au sens d'une oeuvre, si elle transcende le but purement utilitaire etsi, sans être peut-être l'expression de l'homme la plus purement humaine, elle lui permet toutefois d'être plus qu'un"animal laborans". Analyse du sujet La question posée porte sur ce qui fait la valeur d'une oeuvre d'art et il s'agit de savoir si elle tire cette valeur de son originalité. Une oeuvre d'art, qu'il s'agisse d'un tableau, d'une composition musicale, d'une oeuvre poétique, d'une sculpture,d'une construction d'une danse ou d'un film - pour s'en tenir à l'inventaire traditionnel des beaux-arts - se singularise, parmi les produits de l'activité productrice de l'homme, par sa valeur singulière, distincte de celle d'unobjet dont la fonction serait purement utilitaire.. »

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