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A quelles conditions une autorité est-elle légitime ?

Publié le 27/02/2008

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    III.     Dans sa nature-même, l'autorité, en-soi, est juste, conforme à la raison, puisqu'elle réclame le consentement de celui qui lui obéit, idée qui est en accord de la définition du juste d'Emmanuel Kant, (Doctrine du droit, 1797) : « Toute action est juste qui peut faire coexister le libre arbitre de chacun avec la liberté de tout autre selon une loi universelle. »  La seule chose qui puisse être injuste, c'est-à-dire ici incorrect, c'est le choix de ce à quoi il se soumet par celui qui se soumet.  =======================================================================================================                    Qu'est ce qu'un pouvoir légitime ?   La notion de pouvoir désigne en général la faculté d?agir propre à l?être humain : détenir un pouvoir, c?est être capable d?agir sur les êtres et les choses. Le pouvoir, aptitude à entreprendre des actions efficaces, confère à l?individu ou au groupe qui le détient une maîtrise, qui s?exerce aussi bien sur autrui que sur soi. Le pouvoir existe dans tous les groupes humains organisés, dans la mesure où le fonctionnement du groupe suppose que des décisions y soient prises : on parlera donc avec la même justesse de pouvoir économique, religieux ou administratif selon la nature du groupe où s?exerce la domination. Dans un sens plus restreint, le pouvoir est une domination qui s?exerce dans la sphère sociale : le pouvoir est alors dit politique. Nous pouvons donc le définir comme le processus plus ou moins complexe par lequel des décisions sont prises au sein d?un groupe donné. Lorsque nous nous demandons si un pouvoir est légitime, nous nous demandons s?il existe une raison qui justifie la domination exercée par autrui sur moi-même, sur moi-même sur autrui.

Il n 'est pas question ici de savoir s'il existe ou non des autorités légitimes et lesquelles. Il s'agit de savoir « quelles conditions « doivent être remplies pour qu'on puisse dire qu'une autorité (quelconque) « est légitime «. Il convient de s'interroger sur ce qui peut fonder la légitimité d'une autorité et conjointement déterminer ses conditions d'exercice « légitimes «.

« par un être hors du commun.

b.

Les dangers d'un tel fondement de la légitimité du pouvoir Cependant, cette seconde définition, au même titre que la première, ne saurait nous convaincre pleinement.

En effet, si nous fondons lalégitimité du pouvoir sur le charisme du leader, nous risquons à terme de détruire la liberté des hommes sur qui s'exerce sa domination.C'est le risque dont l'ouvrage d'Hannah Arendt (« Le système totalitaire ») nous fait prendre conscience.

Pensons à Hitler, dont le pouvoirétait fondé sur la proclamation de ses qualités exceptionnelles (Jonathan Little, dans son roman «Les Bienveillantes » rappelle que lepeuple allemand le considérait comme un véritable génie).

Ce pouvoir, loin de garantir la liberté individuelle, tend à l'élimination de toutespontanéité humaine en général, et non simplement à une restriction.

Or, un tel pouvoir ne saurait être dit légitime.

III.

La légitimité du pouvoir fondée sur la rationalité a.

Solutions et apories de la démocratie Ultime fondement de la légitimité, la « raison » peut justifier la domination selon Max Weber dans l'ouvrage cité plus haut.

Dans ce cas, lepouvoir repose sur la croyance en la légalité des règlements arrêtés et du droit de donner des directives de ceux qui exercent ladomination.

Cette croyance peut trouver son propre fondement dans l'expression de la volonté générale qu'est le vote.

Ainsi, nouspouvons dire qu'un pouvoir légitime est celui qui est fondé sur l'expression de la volonté générale.

Mais cette solution a ses limites.Schumpeter (dans « Socialisme, capitalisme et démocratie ») développe l'idée que la volonté générale finit par n'être la volonté depersonne, en raison de l'extrême complication des problèmes proposés à l'appréciation collective, que seuls les spécialistes maîtrisentvraiment, et non le plus grand nombre.

Si l'expression même de volonté générale est contestable, nous ne pouvons en faire defondement de la légitimité du pouvoir.

b.

La légitimité du pouvoir : l'adéquation entre son action et sa finalitépropre ? Nous proposerons une dernière solution à la question posée, en disant qu'un pouvoir légitime est un pouvoir dont l'action est conformeaux buts qui lui sont propres.

Dans le cas d'un pouvoir politique, sa légitimité consiste à permettre aux hommes à vivre en bonneharmonie (puisque d'après Aristote, dans « La politique », la cité à pour fonction essentielle de faire régner la justice, la paix et lasécurité).

La conformité de l'action du pouvoir avec les buts qui lui sont propre est donc la pierre de touche de la légitimité.

Conclusion : Nous ne pouvons dire qu'un pouvoir légitime se fonde sur lui-même : car la pérennité n'est pas une cause suffisante pour justifier sonétablissement.De même, nous ne pouvons dire qu'un pouvoir est légitime, parce qu'il est détenu par un être exceptionnel : ce pouvoir peut en effet êtreliberticide et foncièrement inacceptable.

A l'équivalence de la légitimité et de l'expression de la volonté générale, nous pouvons préférerdéfinir la légitimité du pouvoir comme une conformité entre son action et la finalité qui lui est propre.. »

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