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A quelles conditions une expérience peut-elle être considérée comme scientifique ?

Publié le 11/01/2004

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b) Les « canons » de J. S. Mill et leur valeur.c) L'extension des mesures : interpolation et extrapolation.C - Le niveau supérieur de l'expérience scientifique et le recours aux théories.a) Premier exemple : passage de la loi de Boyle-Mariotte à la loi de Van der Waals.b) Deuxième exemple : le « bouillant de Franklin.c) Le pouvoir heuristique (ou de découverte) des théories scientifiques. Exemples. De la théorie à l'expérience sensible.
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« Analyse du sujet: Il faut commencer par définir ce qu'est l'expérience, et réfléchir dans quels domaines le terme s'applique: L'expérience d'un hom me a lieu tout au long de sa vie, on fait tous l'expérience du monde qui nous entoure.

Mais, l'expérience doit aussiproduire une modification dans le sujet de l'expérience de telle manière que l'expérience produit une sorte de savoir qui reste à définir.Une grande expérience permet d'ajuster plus justement son comportement en vue d'une certaine fin.

Mais dans le champ de la science, l'expérience est quelque chose de plus précis, de plus défini.

Toute expérience, en effet ne présente pas larigueur méthodique adéquate pour en déduire une loi scientifique.

Elle doit présenter pour être validée en tant qu'expérience scientifiquecertains critères.

Ainsi, le sujet pose la question de la scientificité d'une expérience et plus précisément ce qui différencie l'expérience scientifique del'expérience de tous les jours.

Or, la difficulté réside dans l'existence de critères objectifs qui nous permet avec certitude de qualifier une expérience de scientifique.

Le problème est, par ailleurs, d'autant plus complexe qu'il n'existe peut-être pas un seul modèle de l'expérience scientifique selon lascience dont il est question.

Si, par exemple, l'expérience scientifique doit supposer une activité de l'expérimentateur et un contrôlecertains sur tout ce qui entre en jeu dans l'expérience, y a-t-il des expériences scientifiques possibles pour les sciences humaines ? Problématisation: Le critère de scientificité de l'expérience est susceptible de varier.

Telle expérience validée à une certaine époque ne l'est plus aujourd'hui.En quoi l'expérience scientifique doit-elle présenter certains critères que l'expérience banale et quotidienne n'a pas? 1.

La place de l'expérience dans la science. a) L'expérience occupe dans la philosophie de la connaissance une place centrale.

Pour la tradition empiriste, représenté par Locke puispar Hume, tout nous vient de l'expérience.

Il n'y a pas de connaissance innée.

Pour Hume, les lois que l'on découvre sont inférées de larépétition d'une même expérience.

De l'habitude de voir le soleil se lever chaque jour j'en infère que le soleil se lèvera toujours.

Ceprocessus est l'induction.

L'observation du monde me fait penser l'existence d'un rapport entre deux faits, mais je n'ai aucune certitudequand à la véracité de ce rapport.

C'est de cette incertitude que naît le scepticisme de Hume.

Dans le cas de l'observation, l'expériencevient avant l'émission d'hypothèses, j'émets des hypothèses qui correspondent à l'ordre du monde.b) L'observation est donc fondamentale pour découvrir les lois de la nature.

Comment, en effet, si je n'observe pas la nature pourrais-jeen découvrir les lois? Cela ne serait possible que si je les connaissais de façon innée.

Or, si cela était vrai, il n' y aurait pas de recherchescientifique.c) L'expérience quotidienne présente néanmoins un défaut fondamental: Si je vois un évènement B à la suite d'un évènement A, je peuxen induire un rapport de causalité entre les deux sans qu'objectivement il y en ait un.

Par exemple le fait de voir une fois la pluie succéderau chant, ne permet pas d'affirmer de façon sérieuse un quelconque rapport de causalité entre les deux.

Par contre, la répétition de cetévènement peut m'amener à douter et à croire à ce rapport causal du fait de l'expérience.

L'expérience quotidienne peut corroborer descroyances car il se peut qu'à plusieurs reprises se répète une correspondance qui ne tient qu'au hasard.

Le premier défaut de l'expérienceest que les facteurs présumés ne sont pas naturellement isolés.d) Faut-il abandonner alors la science au scepticisme? Kant dans la préface de la critique de la raison pure reconnaît la possibilité d'unjugement synthétique a priori pour la science.

Or, qu'est-ce qu'un jugement synthétique a priori ? Il est à distinguer de deux autres typesde jugement, le jugement analytique et le jugement synthétique a posteriori c'est-à-dire qui vient après l'expérience.

Le jugement est iciun prédicat: "un sujet a la propriété p".

Quand j'affirme: un carré a quatre angles droits, j'émets un jugement analytique parce que, pardéfinition, un carré a quatre angles droits.

Mais si je dis : un objet pèse, il faudra que je fasse l'expérience d'un objet pour savoir qu'ilpèse, je ne peux le déduire de façon a priori, sans en passer par l'expérience: c'est ce que Kant appelle un jugement synthétique.

Lejugement synthétique a priori est ce qui permet d'émettre un jugement synthétique c'est-à-dire qui n'est pas contenu dans le conceptsans en passer par l'expérience, dans ce cas l'homme n'est pas un simple réceptacle à expériences, l'expérience peut être une« mise enforme du donné sensible par les principes de l'esprit ».

2.

L'expérimentation scientifique a) L'expérience scientifique isole les composants d'une expérience.

En effet, certaines expériences scientifiques ont pu faire penser à demauvaises théories parce qu'elles n'isolaient pas suffisamment les éléments qui pouvaient entrer en jeu, influencer le cours del'expérience.

On a pu en effet croire à la génération spontanée d'espèce parce que l'on observait que certaines espèces: les micro-organismes semblaient apparaître d'elles-mêmes.

Pasteur a montré par expérience que cette théorie s'avérait fausse en isolant etstérélisant un milieu, aucune vie n'apparaît d'elle-même.b) Mais ce que nous montre l'expérience de Pasteur, c'est qu'elle s'avère une expérience plus élaborée, plus parfaite qu'une expérienceantérieure qui pouvait s'avérer comme scientifique.

Si je prend une bouteille vide et que je la ferme sans la stériliser, de la vie émerge.

Jepeux alors en déduire que du rien naît quelque chose contre une théorie qui prétendrait qu'il est nécessaire d'avoir un mâle et unefemelle pour donner la vie et qui viendrait aussi de l'expérience.

L'élaboration d'un expérience plus fine plus rigoureuse est motivée par laremise en cause d'une théorie antérieure.

L'expérience scientifique ne fait avancer la science que quand elle substitue à une théoriefausse une théorie moins fausse et ainsi de suite.

Une telle conception envisage dans la science un progrès par la multiplication desexpériences.c) Enfin, l'expérience scientifique est-elle possible en science humaine? On ne peut pas en science humaine manipuler aussi simplementles données de l'expérience.

La sociologie, par exemple, s'est construite par l'observation qui est une forme de l'expérience sansintervention.

Ce qui s'avérait un défaut pour les sciences de la nature s'avère ici une nécessité.

Parce qu'ici, plus que dans les sciencesdures, l'objectivité est précieuse et difficile.

En effet, si j'observe des rapports humains en les mettant dans des conditions d'expérience jerisque de ne pas saisir la complexité des rapports.

Ce n'est qu'en recoupant plusieurs observations que je parviens à isoler.

Néanmoins,certains sociologues prétendent que l'observation pure est un idéal impossible de l'expérience car toute étude sociologique implique uneconstruction de l'expérience.

Conclusion: Ainsi, si l'expérience scientifique se définit par sa qualité, sa perfectibilité, l'expérience est alors en constant progrès avec la techniquescientifique et l'expérience scientifique est de plus en plus réservé à l'expérimentation technique.

Mais, il s'avère que pour certainessciences, la scientificité d'une expérience n'est peut-être pas tout à fait la même.

Il n'y a pas dans les sciences humaines d'expérience quivalent de façon isolée, elle est une découverte des lois sociales par l'observation de ce qui n'est pas expérimentable.. »

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