Devoir de Philosophie

Quelles sont les limites de la connaissance humaine ?

Publié le 09/12/2009

Extrait du document

Les connaissances dites scientifiques sont censées être certaines. La science ne traite pas de l’opinion ou de la croyance, mais de la vérité. Elle doit démontrer, expérimenter. Pourtant, le progrès des sciences manifeste bien leur incomplétude : si nous en savons plus aujourd'hui que nous n’en savions hier, c'est que les théories élaborées hier étaient soit fausses, soit, et c'est ce qui arrive la plupart du temps, incomplètes. Mais ce progrès effectivement constatable de la science n'est-il pas en contradiction avec sa visée première, qui est d’atteindre la vérité ? Ces deux caractéristiques sont-elles compatibles ? On pourrait alors répondre au paradoxe en disant qu’une connaissance scientifique a effectivement des limites, puisqu’elle n'est valable qu’au regard de ce qui est connu au moment où elle est tenue pour vraie, et dépend également des observations ou expérimentations que l’on est en mesure de faire. Autrement dit, une connaissance est toujours lacunaire ou imparfaite parce qu’elle est relative aux données qui sont à sa disposition, et qu’elle ne peut se donner pour vraie indépendamment de ces données. Pour autant, le progrès nous montre que les connaissances scientifiques en tant que telles se perfectionnent : ne faut-il donc pas entendre alors le terme limite en un sens mathématique, auquel cas les connaissances scientifiques tendraient à la vérité sans jamais pouvoir l’atteindre définitivement ?

« utile en tant qu'elle limite le pouvoir de notre entendement, les concepts qui en sont issus ne devant pas êtreutilisés au-delà de l'expérience sensible.

« Ainsi notre déduction critique n'exclut-elle en aucune façon de telsêtres ; bien plutôt elle limite les principes de l'Esthétique en telle sorte qu'ils n'aillent pas s'étendre à toutes choses,ce qui aurait pour résultat de tout transformer en simple phénomène, mais qu'ils soient seulement valables pour lesobjets d'une expérience possible.

Nous admettons donc par là des êtres d'entendement pur, mais en insistant surcette règle qui ne souffre absolument aucune exception : nous ne savons, ni ne pouvons savoir absolument rien dedéterminé sur ces êtres d'entendement pur, parce que nos concepts purs de l'entendement, aussi bien que cesintuitions pures, ne concernent que des objets d'expérience possible, donc uniquement des êtres sensibles et parceque, sitôt qu'on s'en écarte, ces concepts ne conservent plus la moindre signification.

» ( Prolégomènes à toute métaphysique future , §32).

Le premier écueil est lié à cette définition du réel qui l'identifie à une réalité en soi inconnaissable pour l'homme. Si nous adoptons une autre définition de la réalité qui la restreint au domaine de l'expérience, aux faits, nous sommes confrontés à un deuxième écueil.

En effet, les faits étant par nature contingents, changeantperpétuellement, comment peut-on les connaître ? Selon la définition aristotélicienne de la connaissance, il n'y aconnaissance que de l'universel et du nécessaire.

Si les faits sont accessibles à l'homme, leur caractère contingentremet en cause la possibilité pour eux d'être l'objet d'une connaissance scientifique. Cette deuxième partie a mis en lumière deux choses : la difficulté inhérente à la définition de la réalité et les conséquences de cette difficulté pour la connaissance humaine.

Il s'agit à présent de repenser la connaissancescientifique et la réalité pour résoudre cette impasse. Troisième partie : Les progrès de la connaissance scientifique et l'affinement de la notion de réalité. Jusqu'à maintenant nous avons examiné la connaissance et la réalité comme étant des notions extérieures l'une à l'autre.

La réalité qui est l'objet de la science n'est pas indépendante de celle-ci dans la mesure où la scienceconstruit la réalité qu'elle prend pour objet.

Le scientifique ne se retrouve pas face à un objet donné, le réel.

L'objetdu scientifique est élaboré par lui.

C'est pourquoi Bachelard en vient à l'affirmation suivante : « La science réaliseses objets, sans jamais les trouver tout faits » ( La Formation de l'esprit scientifique ).

Suivant sa discipline de prédilection le scientifique ne verra pas un être de la même manière. La pensée scientifique moderne considère primordiale la délimitation précise de ses objets.

« Un savant moderne cherche plutôt à limiter son domaine expérimental qu'à multiplier les instances.

[…] La pensée scientifiquemoderne s'acharne à préciser, à limiter, à purifier les substances et leurs phénomènes.

» ( Id.) Les progrès de la connaissance scientifique vont de pair avec la complexification de la réalité, ce qui rend cette précisionindispensable, sans quoi la probabilité de faire des erreurs s'accroît. La définition du réel évolue en fonction des progrès de la science, puisqu'il est construit par elle.

Les limites de la connaissance, elles aussi, évoluent, elles tendent à se déplacer.

Loin d'être un défaut, elles dynamisent lascience et rend possible son progrès.

« Ce qui limite une connaissance est souvent plus important, pour les progrèsde la pensée, que ce qui étend vaguement la connaissance.

» ( Id.) La pensée scientifique s'affirme toujours contre une pensée antérieure.

C'est le caractère limité d'un paradigme, le fait qu'il ne réponde pas à tel problème, qui rendpossible le passage à un autre paradigme plus performant.

Les calculs newtoniens, par exemple, concernant lepérihélie de Mercure ne correspondaient pas à ce qui était observé et cette faille était une limite à la théorienewtonienne que celui-ci a eu le réflexe naturel d'occulter.

C'est pourtant la prise en considération de cette faillequi a invité les scientifiques à réinterroger la physique newtonienne et a permis à la théorie de relativité d'Einsteinde se déployer. Conclusion Il existe des limites à la connaissance scientifique du réel.

Loin d'être réductibles à une imperfection de l'entendement humain, elles sont ce qui dynamise la science et rend possible son progrès.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles