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Quelles sont les origines de la Première Guerre mondiale ?

Publié le 03/09/2012

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C'est en été 1914 que l'étincelle apparaît dans les Balkans. A ce moment là, tout semble à son apothéose. La course aux armements fait rage entre les alliances et les opinion publiques sont au comble de l'inquiétude. Elles sont alimentées par les gouvernements qui par exemple du côté allemand prônent que l’heure du règlement de comptes a sonné ou du côté français où l'on commence à faire comprendre la nécessité d'un effort du peuple français au service de la patrie. Le 28 juin, l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie François-Ferdinand est assassiné par un nationaliste bosniaque. La responsabilité du crime est de suite attribuée à la Serbie qui représente un « danger permanent « pour l'Autriche (François Joseph, 1914). L'Autriche espère que la guerre restera locale mais s'assure tout de m^me du soutien allemand. Du 20 au 23 juillet, Français et Russes confortent leur confiance en cas de guerre. Le 23 juillet 1914, l'Autriche-Hongrie adresse un ultimatum de 10 points à la Serbie qui souhaite se montrer conciliante et accepte la plupart des points. Edouard Grey propose une conférence à Londres afin de régler le problème pacifiquement mais l'Autriche-Hongrie refuse le dialogue. L'ultimatum n'est que partiellement accepté donc l'Autriche déclare la guerre à la Serbie le 28 juillet 1914. Le 1er août suite à la mobilisation générale russe, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie, alliée de la Serbie. Le 2 août Guillaume II demande une autorisation de passage à la Belgique qui est neutre mais il l'envahit le lendemain et déclare la guerre à la France. Outrés de l'invasion de la Belgique neutre, les Anglais déclarent la guerre à l'Allemagne. La crise de juin 1914 a cristallisé les tensions accumulées depuis le siècle précédent et la déclaration de guerre a semblé alors naturelle, attendue et permet aux peuples européens de « taire la peur de l’autre par les armes « (D. Lejeune; 1992)

« Les systèmes qui au départ sont fait pour d'équilibrer sont de plus en plus perçus comme menaçants de part et d'autre.

Alimentant l'angoisse d'une guerre.

L'Europeest maintenant bipolaire et la moindre des étincelle peut créer le conflit.

C'est la « paix par la menace ».

La paix négative définie comme l'absence de guerre. II.

Une atmosphère suffocante A.

Des opinions publiques malléables et montées des unes contre les autres Outre les dirigeants, - peu nombreux - qui dirigeaient le système Européen il est important de se focaliser sur l'état des représentations, mentalités et opinions despeuples das la période qui a précédé la guerre.

La fin du XIXe siècle semble réunir les conditions d'une diffusion optimale des idées (presse assez bon-marché,pluraliste, éducation) notamment par l'invention de la rotative en 1880.

Si la presse jugée sérieuse traite des affaires internationales et que des journaux sont parfois la« voix des gouvernements » (Le Figaro), la presse populaire et bon-marché s'axe sur le spectaculaire, les fais divers et ne retiennent son attention que les crisescomme l'affaire Schnaebelé (1887) impliquant un agent alsacien à la solde de Bismarck ou la crise de Fachoda (1898).

La presse politique est également dynamiqueet reflète le rapport de force de l'époque entre les pacifistes du camp de Jaurès (L'Humanité) et les nationalistes du côté de Maurras (L'Action Française).

Leur tiragesbien que moins importants que ceux du Petit Journal n'ont pas des répercussions moindres.

L'importance de la presse est capital si bien qu'on l'utilise à des finspolitiques, en effet, la corruption était de mise dans le milieu journalistique.

Un fonctionnaire russe à Paris était chargé de ce travail tandis qu'en 1914, la Francefinançait le Populo d'Italia de Mussolini.

L'éducation et la littérature contribuaient également à la formation des mentalités et des opinions.

Par exemple, la nouvellede Jules Verne Les Cinq Cents Millions de la bégum (1879) est le théâtre d'un conflit sans merci entre les villes oniriques de France-Ville et de Stahlstadt.

Cettenouvelle concentre stéréotypes nationalistes de haine envers l'autre (supériorité de la « race » latine sur la race germanique) mais également racistes (mépris deshommes de couleur).

Ainsi, la presse et la littérature parviennent à diffuser l'idée nationale. B.

Nationalismes antagonistes La nation est « l'acteur ultime » au nom duquel sont prises toutes les décisions politiques et au nom duquel on entend combattre.

Touchard explique que « l'idée denation conjugue l'idée moderne d'Etat et celle de conscience politique ».

On ajoute en effet la souveraineté comme constituante de l'Etat moderne.

Le terme de nationest interprété de différentes façons qui reflèetnt les conflits territoriaux.

La nation peut être basée sur des critères ethniques, linguistiques ou coutumiers commel'entend Theodor Mommsen.

Ainsi, « on naît Allemand », ce qui permet de justifier l'appartenance de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne.

Au contraire selon Renand,c'est la volonté de vivre ensemble qui forme la nation si bien que si les Alsaciens se sentent Français, ils le sont.

Parfois et même souvent, la nation est exaltée enopposition aux autres nations.

Ce nationalisme est considéré comme une des forces profondes qui menèrent à la guerre par Pierre Renouvin.

A la fin du XIXe siècleexistent un nationalisme d'existence qui prend de l'ampleur en Autriche-Hongrie, en Allemagne et dans le Royaume-Uni et a pour caractéristique de causerl'affaiblissement de ces Etats.

Quant au nationalisme de puissance, il est utilisé via la propagande afin de contribuer à l'expansion des Etats.

L'Allemagne est forte del'enseignement de Bismarck qui a inculqué à son peuple la croyance en la supériorité du germanisme.

Une ligue pangermaniste est formée en 1891 menée par Hassequi publie son livre Welpolitik où il prétend que « l'expansion est une éape nécessaire du développement d'un organisme vivant et sain ».

La ligue germanique n'ayantpas un succès énorme reste cependant dans la ligne du mire du gouvernement et compte maintenir l'opinion publique en « état d'alerte ».

La Russie connaît quant àelle un mouvement panslaviste qui trouve son renouveau lors d'un congrès à Moscou où siègent Polonais, Bulgares, Tchèques, Ruthènes et Croates.

On y discute decoopération intellectuelle et économique mais l'expansion allemande est affirmée comme un danger.

Ainsi par ces deux seuls exemples (on pourrait aussi évoquer laFrance, l'Italie ou la Grande-Bretagne) on peut voir combien les idées nationales peuvent s'opposer et éveiller l'animosité des peuples. C.

Rivalités économiques : protectionnisme, course aux armements Les rivalités nationales sont incarnées par les nationalismes, les opinions publiques mais aussi l'économie.

Les grandes puissances industrielles ne s'orientent pasforcément vers le libre-échange puisque le protectionnisme est plutôt de mise et on s'efforce d'obtenir le plus de marchés extérieurs de sortes à installer un monopoledes débouchés et du contrôle des matières premières.

Le but est de trouver une zone d'influence où seront construites voies de chemin de fer ainsi que prospectionsminières.

La Chine, par exemple, est partagée en diverses zones d'influence (japonaise et russe).

Les Etats ont un grand rôle dans cette concurrence économiquepuisqu'il intervient massivement dans le domaine.

Soit militairement afin de protéger les colons et les infrastructures soit par la diplomatie pour négocier les traités decommerce ou concessions ou même par une action financière en autorisant les émissions d'emprunts étrangers ou en faisant pression sur leurs débiteurs.

L'Etat decette sort espère que l'influence financière se transformera en influence politique et on désigne souvent la finance comme une arme.

Ces rivalités économiquesfonctionnent sur le même schéma que la course aux armements entreprise par les alliances, on a peur que le voisin ne devienne trop important et entraîne une crisesociale.

Contrairement à ce que pensent les historiens marxistes, la plupart des historiens s'accordent à dire que les facteurs économiques sont secondaires car ils sontle reflet de la rivalité entre nations.

Cependant, on peut assister à la matérialisation des tensions en une course aux armements qui prend sa source dans lareconstitution de l'armée française par la conscription (1872) et la loi augmentant de 25% le nombre de cadres (1876).

Cette course se décline en trois catégories.D'une part l'accroissement des effectifs (loi des Trois ans de 1913) mais aussi de la puissance de feu et des flottes navales. III.

Des réactions en chaîne de crises : concrétisation du climat de tensions A.

Crises marocaines de 1905 et 1911 Les crises marocaines ouvrent une période de surenchère politiques et militaires qui témoignent de l'inévitabilité d'un conflit futur.

La France dans le cadre de sapolitique colonial étend son influence sur la Maroc qui est une colonie également briguée par l'Allemagne.

Un prêt de 62 millions est contracté par le Maroc avec laFrance ce qui établit une relation de quasi protectorat.

La crise commence lorsque l'Empereur Guillaume II déclare en 1905 à Tanger que le Sultan est un « souverainabsolument libre » et qu'il se destine à préserver les intérêts allemands au Maroc.

On redoute une guerre, le Sultan convoque une conférence internationale qui se tienten 1906 à Algérisas en Espagne.

L'Allemagne s'y trouve isolée et est confrontée à la solidité de la Triple Entente.

La France obtient le protectorat du Maroc.

Lecontentieux asiatique de la Grande-Bretagne et de la Russie est réglé lors de la signature d'un accord colonial dans le cadre de l'Entente cordiale le 31 août 1907.

Laquestion du Maroc rebondit en 1911.

Entre 1906 et 1911, le pays est en effet en proie à une anarchie qui pousse l'armée française à intervenir contrairement auxdispositions de l'accord d'Algérisas.

L'Allemagne envoie un bombardier face au port d'Agadir sous prétexte de l'occupation de Fez par les Français.

On est au bord dela guerre, en effet, les réservistes sont appelés et la Grande-Bretagne met sa flotte en alerte.

Malgré cela, les pays ne sont pas prêts à faire la guerre.

Le Président duConseil français, Caillaux, qui est familier avec les milieux bancaire provoque une panique financière à Francfort qui contraint Guillaume II à négocier.

Leprotectorat français sur le Maroc est alors reconnu par l'Allemagne qui obtient en échange des territoires français du Congo.Ces crises sont représentatives des tensions entre puissances qui sont maintenant prêtes à faire la guerre pour régler leurs querelles.

La course aux armementss'accélère à partir de ce moment et le centre de gravité du conflit se déplace vers les Balkans. B.

Problèmes des Balkans réveillé en 1908 : réveil des blocs La région des Balkans se caractérise par une forte diversité ethnique ainsi que des groupements nationalistes très actifs.

La puissance régionale contestée estl'Autriche-Hongrie, un Etat multiculturel et autoritaire qui mène une politique assez répressive à l'encontre de l'aspiration de ses peuples à disposer d'eux-mêmes.

LeCongrès de Berlin de 1878 a tourné les ambition russes vers l'Asie mais la défaite de Saint-Pétersbourg face au Japon en 1905 pousse le Tsar à tourner son regard surles Balkans.

En 1903, Pierre Ier est couronnée roi de Serbie.

Il est francophile et extrêmement slavophile.

L'Autriche-Hongrie annexe la Bosnie-Herzégovine en 1908et envoie un ultimatum à la Serbie la poussant à reconnaître cette annexion.

Vienne est soutenue par Berlin qui tient la Russie affaiblie par l'échec de sa révolution de1905 ainsi que sa défaite militaire et dépourvue de l'aide de la France et de la Grande-Bretagne.

Le nationalisme dans les Balkans s'étend de plus en plus notammenten Bosnie, pays nouvellement annexée avec le groupe Jeune Bosnie.

La Turquie, furieuse de la perte de la Bosnie entreprend une politique de turquification forcéequi pousse les Etats chrétiens de la zone (Grèce, Bulgarie, Serbie et Roumanie) à se tourner vers la Russie.

En 1912, la Serbie crée - avec la Bulgarie, la Grèce et le. »

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