De quelles servitudes l'homme souffre-t-il ?
Publié le 03/02/2004
Extrait du document
«
Les servitudes naturelles
1) Ce que la métaphysique appelle finitude correspond à deux choses : l'homme est un être de besoin promis à lamort.
Donc, non seulement il n'est pas parfait (besoin), mais de plus il n'est pas immortel (mort) ; c'est un êtresoumis au temps.
Par contrecoup, l'homme projette dans la transcendance des dieux ce double désir qu'il necomblera pas : un dieu est sans besoin et immortel.2) Le besoin implique directement toute une série de servitudes : le travail et la dépendance à l'égard du groupe (lesdeux sont liés).
Le besoin est besoin de l'autre : il n'y a de travail que social.Les servitudes naturelles débouchent sur les servitudes sociales — car elles impliquent une organisation, des règles,des lois.
Il en va de même avec les contraintes du milieu qu'A.
Toynbee considérait comme le défi (challenge) auquella civilisation ripostait (l'igloo est la riposte au défi que constitue le milieu polaire pour le peuple inuit).En fait, il n'y a pas de servitude naturelle qui le reste purement et simplement.
Soit la mort.
En tant que trépas, elleest la cessation de la vie — c'est un événement physique qui advient au corps.
Mais la mort n'est pas que cela : on(c'est-à-dire la société) lui donne tel ou tel sens (est-elle définitive ou provisoire ? libératrice ou douloureuse ?), onl'entoure de croyances et de pratiques rituelles pour l'apprivoiser et s'en débarrasser soi-même.
Et puis, la morttémoigne aussi de la condition du vivant (car, contrairement à ce que laisse à penser l'antique lieu commun del'égalité de tous devant la mort, l'espérance de vie est fort inégale selon que l'on est puissant ou misérable).
Enfin,la science et la technique modernes paraissent de plus en plus être en mesure de prendre sur elles l'héritagereligieux : traiter la vieillesse comme une maladie, et la mort comme un accident, non seulement repousser la mortmais la vaincre, de plus en plus de gens croient aujourd'hui la médecine capable de ce miracle.
Synthèse
« L'homme fait l'histoire qui le fait.
» (K.
Marx)1) Une action libre s'inscrit toujours dans une situation qui n'a pas été choisie.
Un chef suit autant qu'il précède,obéit autant qu'il commande.2) Une action libre est une action qui sait se servir des déterminations objectives (force ou faiblesse d'une armée,d'une économie, etc.) pour éventuellement peser sur elles.
Conclusion : F.
Bacon disait — faisant allusion à la science et à la technique : on ne commande à la nature qu'en luiobéissant.
On ne commandeà la nature qu'enlui obéissant.BACON (NovumOrganum)
Les lois de la nature sont strictement déterminées.
Il n'estpas possible de les enfreindre.
Nous ne pouvons qu'y obéir.Cela ne signifie néanmoins pas que nous soyons soumis à lanature.
Le projet technique consiste à utiliser les lois de lanature pour notre utilité.
Ainsi, en obéissant aux lois de lanature, on peut la commander.
La liberté n'est pas dansl'absence de contrainte mais dans l'utilisation raisonnée deces contraintes.
C'est, par exemple, en connaissant les lois de la pesanteur qu'on a construit des avions.
De même en histoire :l'homme fait l'histoire, mais à partir de l'histoire elle-même.
L'histoire est une synthèse de liberté et de nécessité..
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