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Quelles sont les sources de la passion ?

Publié le 10/01/2004

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     INTRODUCTION

La passion peut-être définie comme un affection durable de la conscience, assez puissante pour donner la vie de l'esprit.

C'est une disposition affective qui s'installe en permanence, d'une manière stable, et se fait le centre de tout, entraînant à sa suite les autre mouvements affectifs et désirs. L'intilulé du sujet pose la question de ses sources, c'est-à-dire de ses causes et de ses origines.

Le problème posé derrière la question immédiate est en fait celui de savoir si les sources ambiguës et multiples de la passion se trouvent dans l'objet, dans la réalité en tant que telle indépendante de nous, ou bien en nous, c'est-à-dire au sein de notre intériorité profonde et de notre avenir.

 

                 DEVELOPPEMENT

 

La première des passions, nous pouvons la discerner au sein de l'histoire et de la société. Il y'a des causes historiques hic et nunc, ici et maintenant, aux passions. Leur objet dépend étroitement du substrat historique, qui les modèle et leur donne forme.

Hegel, pour donner un exemple de cette élucidation historique, est allé très loin dans ce type de recherche causale. Ainsi analyse t-il l'ambition du grand homme. Jules césar ou napoléon, en le rattachement de la raison historique.

En poursuivant leurs passions, les hommes sont l'instrument de quelque chose de plus grand qui les dépasse. La raison universelle utilise les passions pour se produire dans le monde.

 

                  CONCLUSION

 

Ainsi, les sources de la passion sont essentiellement internes au sujet prisonnier au temps et de son passé.

Elles se trouvent plus en lui-même que dans l'histoire ou dans la société.

Sujet désiré en échange :

la démocratie permet-elle à l'homme d'être libre ?

« Aussi, les stoïciens font résider le mal dans la passion.

Comme thérapie à cette funeste maladie de l'âme,Zénon prescrit la « résistance passive » à l'encontre de l'extériorité, autrement dit un refus péremptoire de l'éclosion des mouvements corporels.Descartes , d'une manière similaire, explique , à partir d'un postulat physique, l'émergence de la passion, rejaillissant sur les mouvements de l'âme.La passion n'est pas nuisible par essence, car elle obéit au principe de plaisir qui consiste en une recherche del'agréable et une fuite du nuisible.

Ce qu'il nous faut craindre, c'est seulement « leur mauvais usage ou leur excès », parce que c'est à la raison que revient le soin de juger le convenable.

Et de le juger objectivement.

Aussi, ne faut-il pas laisser le tumulte du corps envahir l'esprit.

L'« orthopédie » cartésienne d'inspiration stoïcienne, consistera en l'omnipotence redonner à la raison et à lavolonté, qui par son infinité nous rapproche du pur esprit qu'est Dieu.Mais, le dualisme de Descartes , expliquant « esprits animaux » dans et par la chose étendue, ne saurait rendre compte de l'infinie plasticité de l'âme humaine en proie à la passion, de même que la multiplicité et complexité dudiscours amoureux.

Selon Freud , la passion ressort du domaine de l'imaginaire, du fantasme qui trouve sa racine dans les émotions infantiles, suffisamment prégnantes pour laisser un frayage préférentiel à l'âge adulte.

La passion n'estdonc que la réactivation de « traces mnésiques » stratifiées des relations originaires avec la première représentation de l'objet-amour.

Et, toutes les relations ultérieures seront conditionnées par la jouissance à jamaisperdue de ce premier rapport à l'Autre maternelle.

Aussi, pour Lacan , le discours passionnel est comme la réactivation à jamais déchue de la mort imaginaire de la mère.

Et, cette activité discursive tente vainement par des signifiants de faire advenir, de nouveau, ce besoinoriginel d'amour.

Mais, cette demande est le produit d'une déperdition, d'une re-couvrance par le langage.

Aussi,l'objet de la demande (d'amour) n'est plus l'objet complémentaire du besoin, mais celui qui est supposé de me ledonner.

Ce qui explique que le passionné se fixe sur un être, une cause, un projet qui fantastiquement seraientdétenteurs du manque originel.

Mais, l'objet passionnel promet plus qu'il ne peut tenir.

Aussi, éternellement, voué àl'insatisfaction d'objets partiels, le passionné diffère l'appropriation afin de rester dans les doux atermoiements dudésir.

La passion, c'est le refus du vouloir avoir.

Le tort de la psychanalyse est d'opérer une désacralisation du monde, un renforcement du profane, au nomd'une pseudo-scientificité.Aussi, la passion dans son dire hyperbolique, semble échapper aux catégorisations logiques.

Holderlin disait: « Plein de mérite, pourtant c'est poétiquement que l'homme demeure sur cette terre ».

Aussi, la passion n'est pas seulement une modalité des affects humains, elle fait partie de l'essence humaine.

Songeons aux tragédies de Sophocle , d' Euripide qui émouvaient les Dieux.

La passion, fait de langage, implique qu'il y ait comme un reflet du monde infini dans le monde fini qu'elle englobe et dépasse.

Il semble que lediscours de la passion soit dans son essence même poétique comme écho de l'infini dans le fini.

Cette hypothèse estd'ailleurs étayée par le fait que toute communauté humaine trouve sa spiritualité dans la passion: pour les chrétiensla passion du Christ , rappelant par là même la souffrance intimement liée à cette dernière.

On peut penser que le passionné accomplit l'acte premier, celui qui par son dynamisme rend l'action possible, l'acte d'engendrer le sens, leréel, de révéler la profondeur du monde...

L'homme est passion, c'est-à-dire révélation de l'infini.

Les philosophes ont vu aux sources de la passion des instances sociales, corporelles, ou inconscientes.Mais, ne peut-on pas y voir la représentation symbolique de l'élan créateur divin.

Le passionné transfigure le réelcomme Dieu a transfiguré le chaos en monde.... »

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