Devoir de Philosophie

Quelles sont les vertus et les limites du langage ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

langage
Comme le note A. Martinet, dans ses Eléments de linguistique générale : « Dans le parler ordinaire, « le langage » désigne proprement la faculté qu'ont les hommes de s'entendre au moyen des signes vocaux… les signes du langage humain sont en priorité vocaux… Aujourd'hui encore, les êtres humains ne majorité savent parler sans savoir lire. » Mais le langage ne se réduit pas à la parole. Dès lors le langage est une fonction générale de communication c'est-à-dire la faculté d'exprimer verbalement sa pensée, comme un pouvoir d'expression verbale. Ce n'est pas la langue qui est un système particulier de mots, un ensemble linguistique fixé dans une société donnée, un produit sociale ; ni la parole qui est un acte individuel par lequel s'exerce la fonction du langage. En ce sens, le propre du langage serait bien d'être moyen de communication, de manifester la penser, donc de rendre possible un tout social. Or dire que c'est le propre du langage, c'est bien dire qu'il s'agit des vertus du langage, en tant que le « propre » est l'excellence d'une chose. Pourtant, ces vertus ne sont-elles pas les limites du langage en tant que ce dernier s'il est social est conventionnel et introduit un saut ontologique entre le sensible et l'intelligible, c'est-à-dire alors une imperfection, une imprécision voire la présence d'un ineffable. Mais n'est-ce se faire une conception réduite du langage en faisant simplement référence à la parole ? En effet, le langage excède la parole, il est aussi artistique, poétique etc. Dès lors les limites d'une partie du langage sont-elles comblées alors par une autre partie. Est-ce à dire que le langage n'aurait pas de limites ? Et c'est bien suivant ces trois moments que nous entendons déterminer la valeur en tant que vertu (1ère partie), les limites (2nd partie) et pourquoi pas envisager le dépassement de ces limites par une conception plus large c'est-à-dire plus complète du langage (3ème partie).
langage

« l'âme.

Le langage, adapté à la pratique ne peut exprimer la vie intérieure, pensée pure, réalité concrète et fluide.

Ilexiste donc, aux yeux de Bergson , un au-delà du langage, un ineffable objet d'intuition.

Le langage et la parole déforment notre vraie vie spirituelle en tant qu'il y aurait comme un « tradutore, traditore ».

Et c'est bien ce que l'on peut voir dans la Pensée et le Mouvant .

Le langage n'est qu'un outil, qu'une traduction.

Et c'est pour que le langage n'a rien à voir avec le domaine de la connaissance pure, science ou philosophie.

Il n'est que d'un usagepratique, il n'est pas apte à rendre correctement les spécificités de la vie psychique.

En d'autres termes c'est direqu'il y a irrémédiablement un saut entre la pensée et le langage dans lequel il s'incarne.

Il y a nécessairement uneperte.

Et cela peut se comprendre en raison du fait qu'il y a un saut qualitatif voire ontologique entre la matérialitédu langage et la pensée.

Autrement dit c'est rejouer la différence entre le sensible et l'intelligible.b) Or si l'âme peut se manifester dans le sensible c'est bien comme le dit le Timée de Platon que l'âme est un mixte d'intelligible et de sensible, c'est-à-dire qu'elle est d'une nature telle qu'elle peut se tourner vers l'un ou l'autre selonla direction que prend l'attelage ailé à la manière dont le mythe du Phèdre le met en exergue.

Mais l'essentiel est alors de voir que derrière ce problème se joue en fait l'une des limites du langage qui est le problème de sa naturalitéou de sa conventionalité.

Il s'agit d'un débat qui anime depuis toujours linguistique dont Platon avait déjà mis enexergue l'antinomie si l'on peut dire dans le Cratyle entre le personnage de Cratyle défendant la thèse suivant laquelle les mots imitent les choses et sont justes par nature ; et Hermogène soutenant que le langage estconventionnel : « Je me suis souvent, pour ma part, entretenu (avec Cratyle)… sans pouvoir me persuader que lanature du nom soit autre chose qu'un accord et un convention.

A mon avis, le nom qu'on assigne à un objet est lenom juste ; le change-t-on ensuite en un autre, en abandonnant celui-là, le second n'est pas moins juste que lepremier… Car la nature n'assigne aucun nom en propre à aucun objet.

».

Mais quand bien même, on arriverait àtrouver une solution (notamment dans la mixité des thèses) il n'est resterait pas moins que le langage éprouve unedouble limite qui se trouve bien dans le rapport corps – âme.

En effet, l'âme ne peut signifier que par le corps àtravers le langage, donc trouve déjà un obstacle dans la formulation qui peut induire une déformation, mais il y aune autre barrière à franchir qui est le corps de l'autre homme, de l'interlocuteur afin d'accéder à son âme.

Il s'agitdonc ici d'une double limite.

Dès lors le langage est flou ou fluctuant, non sûr.c) Et si l'on suit une telle interprétation, il est alors nécessaire que l'on trouve que le langage ne remplisse pasadéquatement sa fonction essentielle de communication comme le dit Husserl : « la plupart des expressions de la vie courante sont vagues.

» Dès lors, si l'on veut une pensée précise et scientifique, on ne peut se satisfaire dulangage et c'est bien pour cela que l'usage sémantique, la définition et la recherche du terme adéquat dans l'œuvred'Husserl, comme on peut le voir dans ses Idées directrices pour une phénoménologie , est si important.

Et c'est pour cela que des penseurs comme Frege, correspondant d'Husserl notamment, exiger que « la logique [devienne]législatrice pour la langue » et en cherchant une élucidation définitive des termes employés.

Et c'est pourquoi lapensée devenant ce manque de clarté et de scientificité des mots doit abandonner le l'usage des mots et deslangues et se tourner comme le propose Frege dans ses Ecrits logiques et philosophiques vers une « écriture conceptuelle », c'est-à-dire à une symbolisme logique.

Or si le langage ne s'y prête pas c'est plus simplement que làn'est pas sa fonction essentielle.

Transition : Ainsi si le langage possède deux vertus essentielles qui sont la manifestation de la pensée et la socialisation il n'enreste pas moins que c'est par ces mêmes vertus que le langage est confronté à ses propres limites en tant que lepassage sensible intelligible ou corps – âme ou inversement introduit une perte de sens, une imperfection, unmanque de précision et gêne alors la communication possible, c'est-à-dire la socialisation de l'individu.

Cependant,n'est pas réduire la portée du langage en introduisant une rupture radicale entre sensible et l'intelligible ? III – Dépassement : puissance & poésie, retour à l'Etre a) Dire qu'il y a une séparation irrémédiable entre le langage et la pensée comme relevant de deux ordres différents,n'est-ce pas reprendre la dichotomie entre être et apparaître, et dès lors faire une classification ontologique etscientifique des usages de la pensée et des mots.

Or si le langage n'introduit qu'une image de la pensée, force estde constater que ce dernier est nécessaire afin que cette dernière prenne forme.

Et bien ce que dit Hegel dans l'introduction de l' Esthétique si l'on veut bien suivre l'analogie entre le langage et la pensée et l'idée et l'image.

On peut même dire que si le mot est l'apparaître de la pensée, l'image est aussi l'apparaître de l'idée.

Or comme ill'exprime très bien, pour être, il faut apparaître, c'est-à-dire avoir une existence phénoménale.

Dès lors il n'y a paslieu de disqualifier l'un ou l'autre : « On dit que l'art est le règne de l'apparence, de l'illusion.

Le beau ne seraitqu'illusoire.

Rien de plus exact : « l'art crée des apparences et vit des apparences.

» Qu'est-ce que l'apparence ?[…] Tout essence doit apparaître pour ne pas rester une abstraction pure.

» Et de ce point de vue, il est alorsintéressant de s'attacher la valeur du symbole et à sa théorisation comme le fait Hegel dans l' Esthétique en tant que le langage peut faire signe vers autre chose que lui et c'est bien là sa fonction ; il est symbole donc vise autrechose que lui-même : « Le symbole est d'abord un signe.

Mais, dans le signe proprement dit, le rapport qui unit lesigne à la chose signifiée est arbitraire… Il en est tout autrement du signe particulier qui constitue le symbole.

Lelien, par exemple, sera employé comme symbole de la magnanimité ; le renard, de la ruse ; le cercle, comme symbolede l'éternité.

Mais le lion, le renard possèdent en eux-mêmes les qualités dont ils doivent exprimer les sens… Ainsi,dans ces sortes de symboles, l'objet extérieur referme déjà en lui-même le sens à la représentation duquel il estemployé.

» Il n'y a pas de rupture alors ni d'ineffable.

L'ineffable c'est l'indétermination, le flou, l'imprécis, l'obscur :« Ce qu'on nomme l'ineffable n'est autre chose que le non-vrai, l'irrationnel, ce que simplement on s'imagine.

»Hegel, Phénoménologie de l'esprit §463 . b) Or c'est justement à travers le langage artistique que l'on peut dépasser justement par le langage ce qui estapparemment indicible, non conceptualisable, ou non connaissable.

Si paradoxal que cela puisse paraître, l'œuvre. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles