Quels sont les différences entre personnage de roman et de théâtre ?

« mêmes buts.

Mais a l'inverse du Théâtre, le roman est codifié dans le fond et pas dans la forme, le théâtre lui est structuré dans la forme, avec les actes et les scènes.

Au théâtre tout est amplifié, tout est démesuré pour que le spectateur ressente bien le sentiment que la scène essaye de lui apporter.

Le théâtre, c'est comme la vie mais avec un petit plus.

Ainsi les gestes, mouvements, paroles du théâtre sont exagérés, notamment dans la «Comedia Del Arte» un genre bien spécifique au théâtre qui consiste à allier geste et parole ce qui créé encore plus d'effet à la pièce, un effet très comique et burlesque, un genre très représenté au 17ème siècle.

C'est avec cela que l'on peu confronter le roman qui lui, mettant en scène des personnages un peu plus proches de la réalité dans leurs comportements, notamment les romans réalistes, ou les personnages sont tout à fait rationnels, banals, sans extravagance particulière.

On ne peut imaginer un personnage de roman agissant comme un personnage de théâtre.

Le but n'est pas le même : un personnage de théâtre agira pour se montrer, un personnage de roman ne fera que suivre simplement son intrigue. On peut s'intéresser a la première différence plus qu'essentielle entre un personnage de roman et un personnage de théâtre, c'est que l'un est fait pour être lu et l'autre pour être vu, on peu définir cette différence par «Papier/Réalité».

En effet un personnage de Roman, notamment le héros, va se développer tout au long d'un livre, et donc le lecteur va pouvoir se créer sa propre vision subjective du personnage, chacun ayant sa propre vision.

Au contraire, le personnage de théâtre lui va être joué, incarné cette fois ci par une personne bien réelle, que le spectateur aura en face des yeux.

Prenons pour exemple «Lorenzaccio» de Musset, première pièce de théâtre romantique.

L'auteur voulait que, contrairement a la volonté classique, son personnage soit lu, mais par la suite il fut interprété par quelques acteurs, notamment une femme (Sarah Bernhard) et un homme (Gérard Philippe).

Le personnage ne va pas être incarné et perçu de la même façon en fonction de la personne réelle qui l'interprète.

Ainsi, tous les décors et les indications vont définir le texte et aider à la compréhension. Le lecteur ne va pas s'attendre a la même chose en lisant un roman et en regardant une pièce de théâtre.

Plus encore, il n'aura pas la même vision en lisant une pièce de théâtre et en la regardant.

Pourrait on dire que le théâtre lu serait l'intermédiaire entre roman et théâtre ? Il est vrai que une pièce de théâtre lue sera très incomplète, en terme de décor et de costumes indiqués par les petites didascalies, très brèves.

Le lecteur n'aura pas beaucoup de renseignement et ne pourra se fier qu'au personnages.

A l'inverse le roman lui, généralement, donne une plus forte description, ainsi que des décors plus importants, plus nombreux.

Mais pour se rattraper sur ce manque de décor le théâtre va beaucoup jouer sur les costumes qui identifie souvent le personnage au lieu d'avoir droit à une longue description.

Arlequin, le célèbre personnage de théâtre aura toujours un costume attitré, très coloré qui va en faire sa réputation.

Le lecteur qui choisira de lire un roman privilégiera la grandeur des décors imaginaires plutôt que la pauvreté des décors bien réels de théâtre.

Aussi l'auteur dans son roman voudra donner plus de liberté dans son œuvre, car elle ne respectera pas les unités de lieu, de temps et d'action. Roman serait il synonyme de plus de liberté ? On sait que les romantiques tel Hugo on voulut dénoncer a travers leurs ouvrages, mais serait -ce parce qu'ils considéraient le roman plus apte a la liberté ? En effet le théâtre s'est imposé des règles, ainsi l'action se joue que dans une journée, dans un seul lieu avec un minimum de personnages.

Mais rappelons nous que Molière a voulu dénoncer lui aussi, et il a pu, il ne s'est pas senti gainé par les unités du théâtre, il en a même joué.

Ainsi, on dénonce habituellement par le théâtre des causes plus précises, comme avec «La Dames Savantes», Molière dénonçait les sottises des femmes de la bourgeoisie avide de savoir de son siècle.

Mais on peut ici remarquer une des caractéristiques commune au roman et au théâtre celui de vouloir et de pouvoir dénoncer.. »