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Quels sont les éléments essentiels du bonheur?

Publié le 31/05/2004

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   Comme le note Alain dans Propos sur le bonheur : « Si le bonheur est l’objet d’une recherche, c’est qu’il ne va pas de soi. Plutôt que de se désespérer des malheurs qui nous assaillent, il faut se rappeler que le bonheur se veut et se fait «. Le bonheur est effectivement un but, or pour l’atteindre il faut pouvoir le définir au risque sinon de le laisser s’échapper. Le bonheur ne vient par hasard. Mais qu’est-ce que le bonheur ? C’est bien l’objet de la question puisqu’il s’agit de produire une approche définitionnelle. Savoir quels sont les éléments essentiels du bonheur c’est s’interroger sur l’essence même du bonheur. A minima on peut définir le bonheur comme un état de plénitude, de satisfaction, de joie durable et permanente. Cependant, produire une définition du bonheur a priori est-ce possible ? Mais tel n’est pas le cas comment l’atteindre ? La question semble donc aporétique. Pourtant, sans cette recherche du bonheur, une vie aurait-elle un sens ? Il est donc nécessaire de dépasser cette aporie. Mais est-ce possible de scinder le bonheur entre les éléments les plus essentiels et ceux qui ne le sont pas ? Le bonheur n’est-il pas un tout ?

            S’il est possible de définir le bonheur (1ère partie), comment être sûr d’avoir vu les éléments les plus du bonheur (2nd partie), peut-on seulement dépasser la croyance (3ème partie) ?

« bonheur.b) Or comme le note Kant dans la Critique de la raison pratique : « en effet, ce ne quoi chacun doit placer son bonheur dépend du sentiment particulier de plaisir et de peine qu'il éprouve […] et une loi nécessaire subjectivementest ainsi objectivement un principe pratique tout à fait contingent, qui peut et doit être très différent chezdifférents sujets, et ne peut donc jamais fournir de loi ».

Dès lors, le bonheur semble pouvoir se définit comme suit« la satisfaction de toutes nos inclinations tant en extension, c'est-à-dire en multiplicité, qu'en intensité, c'est-à-dire en degré, et en propension, c'est-à-dire en durée ».

Mais cette définition montre bien l'impossibilité qui est faiteà l'homme d'y atteindre dans la mesure où rien en lui ne saurait durer.c) Pourtant, « Etre heureux est nécessairement ce que réclame tout être raisonnable mais fini ; c'est donc aussi unmotif déterminant inévitable de la faculté de désirer » ( Kant , Critique de la raison pratique ).

Le bonheur semble donc lier à la faculté de désirer.

Dans ce cas, pour savoir ce qui ferait notre bonheur, il nous faudrait faire la listedes choses que nous désirons et chercher à les réaliser par tous les moyens possibles.

Une fois tous réalisés nousserions heureux car nous aurions réalisés tous nos désirs, nous serions comblés.

Et c'est pourquoi, chez Kant commeil le développe dans la Critique de la raison pratique , l'impératif de prudence qui commande le bonheur prend la forme : « si… alors… ».

Il s'agit de trouver le moyen d'obtenir ce que l'on désire.

Transition : Or puisque le bonheur se définit comme un idéal de l'imagination il semble impossible de déterminer ce que sont leséléments principaux du bonheur de façon : a priori et impersonnel.

Dès lors si la réponse à la question paraîtimpossible mais que le bonheur est bien ce que tout le monde rechercher, comme sortir de l'aporie ? III – Solution provisoire a) S'il est impossible de connaître a priori les éléments principaux en vue du bonheur, nous pouvons savoir par contre comment nous rendre digne d'un tel bonheur.

Et c'est bien ce que développe Kant dans la Critique de la raison pratique .

En effet, c'est par la morale, en tant que doctrine éthique nous enseigne à devenir vertueux, que nous pouvons nous rendre digne du bonheur.

Le bonheur ou « la loi pratique qui a pour mobile le bonheur » est uneloi « pragmatique », une « règle de prudence » ; tandis que la loi morale « n'a d'autre mobile que celui-ci : mériter lebonheur » ( Critique de la raison pure ).

Comme le note Kant dans la Critique de la raison pratique : « Ce qui en toi tend au bonheur, c'est le penchant, ce qui restreint ce penchant à la condition d'être préalablement digne de cebonheur c'est ta raison, et que tu puisses limiter et dominer ton penchant par la raison, c'est là la liberté de tavolonté […] Afin de savoir comment tu dois t'y prendre pour participer au bonheur et aussi pour ne pas t'en rendreindigne, c'est dans ta raison que tu trouveras la règle et l'initiation, ce qui signifie qu'il n'est pas nécessaire dedégager cette règle de ta conduite de l'expérience ou de l'apprendre par l'enseignement des autres, ta propre raisont'enseigne et t'ordonne exactement ce que tu as faire .

Par exemple si un cas survient en lequel tu peux te procurerà toi ou à un de tes amis un grand avantage grâce à un mensonge finement médité, qui même ne t'oblige pas à fairetort à qui que soit, que te dit ta raison ? Je ne dois pas mentir, si grand puisse être l'avantage qui peut être le mienou celui de mon ami.

Mentir est avilissant et rend l'homme indigne d'être heureux.

»b) Cependant, la doctrine kantienne est lourde de conséquent et nécessité la croyance en un au-delà avec lespostulats de la raison pure pratique que sont Dieu, l'âme et la liberté.

Plus simplement, ne sachant pas ce qu'est lebonheur et ce que doit être la vie la plus parfaite à suivre ne faut-il pas à la manière de Descartes dans le Discours de la méthode suivre une « morale provisoire » ? En effet, la solution la plus simple et la plus est vde faire preuve de prudence.

Celle-ci s'établit en quatre points : « d'obéir aux lois et aux coutumes de mon pays » ; « d'être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais, et de ne suivre pas moins constamment les opinions les plusdouteuses lorsque je m'y serais une fois déterminé, que si elles eussent été très assurées : imitant en ceci lesvoyageurs, qui, se trouvant égarés en quelque forêt, ne doivent pas errer en tournoyant tantôt d'un côté tantôtd'un autre, ni encore moins s'arrêter en une place, mais marcher toujours le plus droit qu'ils peuvent vers un mêmecôté, et ne le changer point pour de faibles raisons, encore que ce n'ait peut-être été au commencement que lehasard seul qui les ait déterminés à le choisir ; car, par ce moyen, s'ils ne vont justement où ils désirent, ilsarriveront au moins à la fin quelque part où vraisemblablement ils seront mieux que dans le milieu d'une forêt.

Et ainsiles actions de la vie ne souffrant souvent aucun délai, c'est une vérité très certaine que, lorsqu'il n'est pas en notrepouvoir de discerner les plus vraies opinions, nous devons suivre les plus probables ; et même qu'encore que nousne remarquions point davantage de probabilité aux unes qu'aux autres, nous devons néanmoins nous déterminer àquelques unes, et les considérer après, non plus comme douteuses en tant qu'elles se rapportent à la pratique, maiscomme très vraies et très certaines, à cause que la raison qui nous y a fait déterminer se trouve telle.

Et ceci futcapable dès lors de me délivrer de tous les repentirs et les remords qui ont coutume d'agiter les consciences de cesesprits faibles et chancelants qui se laissent aller inconstamment à pratiquer comme bonnes les choses qu'ils jugentaprès être mauvaises » ; « de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs quel'ordre du monde, et généralement de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir quenos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux touchant les choses qui nous sont extérieures, toutce qui manque de nous réussir est au regard de nous absolument impossible » ; enfin « de faire une revue sur lesdiverses occupations qu'ont les hommes en cette vie, pour tâcher à faire choix de la meilleure ; et, sans que jeveuille rien dire de celles des autres, je pensai que je ne pouvais mieux que de continuer en celle-là même où je metrouvais, c'est-à-dire que d'employer toute ma vie à cultiver ma raison, et m'avancer autant que je pourrais en laconnaissance de la vérité, suivant la méthode que je m'étais prescrite ».

Ainsi cette morale est-elle très largementinspirée des morales stoïciennes.c) Dès lors les éléments essentiels du bonheur semblent pouvoir se définir simplement comme la paix de l'âme(ataraxie) et l'absence de trouble du corps (aponie).

Ainsi le tetrapharmacon présent dans la lettre à Ménécée d'Epicure semble pouvoir nous fournir en dernier lieu la possibilité d'une connaissance des éléments les plus. »

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