Devoir de Philosophie

La quête du plaisir est-il le but de la vie ?

Publié le 11/03/2004

Extrait du document

Ces désirs ont une particularité importante ; ils sont insatiables, illimités, ils n'ont jamais de fin. Quand je connais un désir naturel, il cesse d'être dès qu'il est satisfait. Une fois que j'ai mangé, je n'ai plus faim. Ces plaisirs sont naturels parce qu'ils sont bornés : ils ont une limite naturelle. A l'inverse, les désirs non naturels peuvent être dits vains parce qu'ils ne seront jamais comblés ; ils résident dans le principe du « toujours plus «, l'illimité. L'homme qui veut être riche, admiré, aimé, n'en a jamais fini de son désir. Il est facile de comprendre que si je veux parvenir au bonheur, à la santé du corps et à la tranquillité de l'âme, je dois éliminer les désirs vains. Le plaisir naît de ce qu'un désir est comblé. Mais les désirs vains sont par définition illimités. Le plaisir que leur satisfaction procure est illusoire et ne sert qu'à les relancer.

  • I) La quête du plaisir est le but de l'existence.

a) La diète-éthique des plaisirs chez Epicure. b) Le plaisir conduit au bonheur. c) Sans plasir, point de salut.

  • II) La quête du plaisir , incapable de fonder l'éthique.

a) Contre l'hédonisme. b) Le souverain bien n'est pas le plasir. c) La morale doit primer sur le plaisir.

..../...

« de l'âme, je dois éliminer les désirs vains.

Le plaisir naît de ce qu'un désir est comblé.

Mais les désirs vainssont par définition illimités.

Le plaisir que leur satisfaction procure est illusoire et ne sert qu'à les relancer.

Apeine comblé, je veux autre chose, je veux plus ; je ne cesse de désirer, donc de manquer, donc de souffrir.L'homme des désirs vains, du « toujours plus », Platon le comparait déjà à un panier percé ; se condamner à ne jamais être comblé. La première et principale leçon d' Epicure est donc celle-ci : ne pas céder aux désirs vains ; se contenter des désirs naturels.

Vivre en accord avec la nature consiste d'abord à ne pas céder au vertiges desdésirs illusoires.

Epicure les nomme vains, notre époque parlerait d'une course à la consommation. Il y a plus.

Certes tout plaisir est un bien en soi.

Mais certains plaisirs peuvent se révéler nuisibles. Certes toute souffrance est un mal, mais endurer certaines douleurs peut se révéler utile.

Il ne faut pasrechercher tout plaisir, ni fuir toute douleur : il faut savoir raisonner, calculer les conséquences.

Il ne faut pascéder à l'attrait de l'immédiat, mais avoir une certaine intelligence du plaisir.

On voit que nous sommes loin del'image du « bon vivant », de celui qui jouit de façon primaire de tous les plaisirs qui s'offrent à lui. Epicure va même jusqu'à prôner une certaine austérité.

Il faut dit-il « savoir se suffire à soi- même » ; cela veut dire savoir se contenter de peu.

Car « Tout ce qui est naturel est aisé à se procurer, mais tout ce qui est vain est difficile à avoir.

» L'habitude de vivre simplement met à l'abri des coups du sort, tandis que l'habitude de vivre richement y rend plus vulnérable.

De plus l'habitude, par exemple, d'une bonne table, de mets précieux, transforme cequi était au départ un plaisir (manger tel plat raffiné) en habitude voire en besoin.

Privé de ce superflu dont jeme suis rendu dépendant, je vais en souffrir par ma propre faute.

Par contre, le sage épicurien se réjouirad'une table somptueuse, mais ne souffrira pas de son absence ; car il a compris que ce n'est pas l'objet quicrée le plaisir, mais la cessation du désir, du manque.

Naturellement, ce n'est pas tel grand vin qui me faitplaisir, mais de ne plus avoir soif.

S'habituer aux grands crus, c'est se condamner et à y trouver moins deplaisir, et à souffrir si pour une raison ou pour une autre on ne peut plus s'offrir ce produit et à ne plus êtrecapable d'apprécier une boisson plus « ordinaire ». Ce souci d'autarcie, d'une vie simple qui nous rende le plus indépendant possible du hasard, des coups du sort, des autres, s'explique en partie par l'époque troublée, instable pendant laquelle Epicure écrit ; une époque où les solidarités traditionnelles de la cité grecque se défont, où la politique est instable, oùl'économie ne l'est pas moins. Mais cela n'invalide en rien le raisonnement d' Epicure , lequel dément l'interprétation déjà présente à son époque de sa doctrine : « Quand nous disons que le plaisir est notre but ultime, nous n'entendons pas par là le plaisir des débauchés ni ceux qui se rattachent à la jouissance matérielle, ainsi que le disent ceux quiignorent notre doctrine, ou qui sont en désaccord avec elle ou qui l'interprètent dans un mauvais sens.

Leplaisir que nous avons en vue est caractérisé par l'absence de souffrances corporelles et de troubles de l'âme.Ce ne sont pas les beuveries et les orgies continuelles des jeunes garçons et des femmes, les poissons et lesautres mets qu'offre une table luxueuse, qui engendrent la vie heureuse, mais la raison vigilante qui rechercheminutieusement les motifs de ce qu'il faut rechercher ou éviter, et qui rejette les vaines opinions grâceauxquelles le plus grand trouble s'empare de l'âme.

» Ceux qui vivent en cédant à l'attrait du plaisir immédiat, qui cultivent les désirs vains, qui accordent uneimportance extrême aux objets de leurs désirs, ceux-là n'ont rien compris au plaisir, et se condamnent à lasouffrance. La vraie philosophie du plaisir est celle, apparemment austère, d' Epicure .

Celle qui prône le plaisir, mais guidé par la raison vigilante.

Si le véritable épicurisme semble austère, proche de l'ascétisme, on conclura par unesentence d' Epicure : « Dans les autres occupations, une fois qu'elles ont été menées à bien avec peine, vient le fruit ; mais, en philosophie, le plaisir va du même pas que la connaissance : car ce n'est pas aprèsavoir appris que l'on jouit du fruit, mais apprendre et jouir vont ensemble. » La prudence, qui est la vertu dont découlent toutes les autres, nous conduit à ne désirer que les plaisirs quine sont pas suivis de souffrances. Qui dit plaisir dit harmonieVivre en harmonie avec soi-même, la nature et autrui est source permanente de plaisir.

Pour qu'autrui ne soitpas un ennemi, pour que l'âme ne désire que ce qui lui est nécessaire, et non ce qui la rend esclave, poursuivre les commandements de la nature, et non s'y opposer, il faut apprendre la sagesse. Une vie sans plaisir est intolérableLes hommes, des plus fourbes aux plus honnêtes, des plus médiocres aux plus géniaux, espèrent toujours tirerplaisir de ce qu'ils font.

Tel prendra plaisir à ruiner son concurrent, tel autre à aider son prochain, tel autreencore à traduire Platon.

Ce qui pousse l'homme à vivre, malgré tous les obstacles qu'il peut rencontrer, c'estle plaisir, et uniquement le plaisir.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles