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Qui dit "je" ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

Ce type déterminant les individus, il n'y a donc d'identité individuelle que relativement à une "identité collective", et cela par le biais d'une "pression sociale" toute puissante, laquelle s'emploie constamment à la confirmation de cette identité (cf. la notion de "déviance", et les sanctions sociales qu'elle implique). C'est la raison pour laquelle l'individu est un produit intégralement "culturel", et ne saurait donc être considéré comme un sujet au sens classique du concept.             è De ce fait, lorsque je dis « je », ce n'est as ma propre subjectivité qui parle, mais la société telle m'a déterminé.   III/ Le « je » comme conscience habitant le monde :                  Mais ces deux manières de raisonner ne sont pas tout à fait satisfaisantes. Descartes considère la conscience comme une sorte de contenant extérieur au monde, mais censé en recevoir les objets, alors qu'il semble au contraire que la conscience habite le monde. Durkheim quant à lui rend la personnalité individuelle impossible, le « je » n'est que le résultat de pressions sociales ; mais dans ce cas, je n'existe as en tant que tel, et je ne suis as réellement responsable de mes actes dans le monde.             ● C'est ce qu'explique Merleau-Ponty dans la Phénoménologie de la perception. Selon lui, il n'est pas possible de surplomber le monde comme le ferait la conscience de Descartes. Merleau-Ponty part des paradoxes que soulève la perception : elle enseigne à la fois une proximité absolue au monde (je suis du monde, dans le monde) et une distance irrémédiable (je ne puis pas me confondre dans le monde, car j'ai toujours un point de vue sur lui).

Bien définir les termes du sujet :

- « Qui « : Pose la question de la personne, de l’instance à l’origine d’un acte, d’une parole, ou d’une pensée. Il s’agit forcément de quelque chose d’animé.

- « Dit « : verbe qui implique la parole, une instance énonciatrice, et une intention de signifier. En général, on accorde la parole et le langage aux humains seulement. (les animaux sont aussi capables de signifier et de communiquer, mais les hommes sont les seuls à pouvoir faire un récit ; ils ont une capacité narrative à la 3ème personne que n’ont pas les animaux –voir aussi la capacité de raconter des choses imaginaires et impossible.)

- « Je « : pronom personnel de la 1ère personne, c’est le sujet en tant qu’il prend conscience de lui-même, en tant qu’il fait l’unité du déroulement hétérogène de ses états de conscience et de ses actes du moi dans le temps. « En même temps que je pense, j’ai plus ou moins conscience de moi, de mon existence personnelle. Et c’est le Je qui a conscience de ce Moi, si bien que ma personnalité est alors comme double, étant à la fois le sujet connaissant et l’objet connu « W. James. – Il ne faut pas donner de citation dans une introduction de dissertation en philosophie. Ici celle-ci sert simplement à éclairer la définition, et à insister sur le fait que la prononciation du « je « implique une conscience, et un dédoublement.

 

Construction de la problématique :

 

            Le sujet ne remet pas en cause l’idée que le « je « soit l’apanage et le privilège de l’homme. Nous l’avons vu, ce pronom implique une conscience, une capacité de mettre soi et le monde à distance, et seul l’homme le peut. Du fait de cette conscience et de l’indétermination qui lui est consubstantielle, l’homme peut se déterminer de différentes manières. C’est de cette multiplicité dont il s’agit ici.

            Se pose donc la question de savoir qu’est-ce qui en moi ou à travers moi s’exprime. Quelles sont les différentes instances qui peuvent prendre la parole pour s’exprimer en moi ou à travers moi ?