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Qui étaient les cyniques ?

Publié le 18/12/2009

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On le sait Socrate disait: "Je sais que je ne sais rien". Les cyniques appliquent ce programme de façon radicale. En effet, quelles sont nos certitudes, nos vérités ? Que pouvons-nous vraiment savoir ? Pour les philosophes cyniques, l'homme est plein d'incertitude sur lui-même et sur le monde.

 

 

 

 

« n'étais Alexandre, je voudrais être Diogène!» Et le roi de Macédoine était loin d'être le seul à être impressionné parses paroles et attitudes de rustre.Alors qu'un jeune garçon voulait devenir son disciple, Diogène lui demanda de le suivre en tenant un hareng attachéà une ficelle.

Mort de honte, l'apprenti philosophe laissa rapidement le hareng et s'enfuit: «Un hareng a rompu notreamitié», se contenta de constater Diogène. Un philosophe dans le tonneauUn tonneau vide couché, faisant comme une espèce de grotte en bois, une niche de chien, tel était le domicile fixede Diogène.

L'autarcie, l'autosuffisance est un idéal partagé par de nombreux sages et philosophes de l'Antiquité.

Sesuffire à soi-même, ne pas dépendre des autres, même des plus riches et des plus puissants, surtout des plus richeset des plus puissants.Un jour, Diogène vit un enfant boire à une fontaine dans le creux de sa main.

Il jeta alors son écuelle, se rendantcompte qu'il avait encore du superflu avec lui.

Un autre jour, comme il se masturbait dans la rue, il regretta qu'il n'yeût pas de moyen aussi pratique de se faire passer la faim, par simple friction du ventre. Un libre penseur qui n'en parle pas moinsDiogène se moquait de tout et de tous.

Il appelait les concours en l'honneur de Dionysos de grands miracles de fouset les orateurs les valets du peuple.

Un jour où il parlait de sujets importants et n'était pas écouté, il se mit àgazouiller comme un oiseau et il y eut foule autour de lui.

Il injuria alors les badauds en leur disant qu'ils sepressaient pour écouter des sottises mais que les choses sérieuses les laissaient indifférents.Un autre joui; un homme le fit entrer dans une riche maison et lui dit: «Surtout, ne crache pas par terre!» Diogène,qui avait envie de cracher, lui lança son crachat au visage en lui criant que c'était le seul endroit sale qu'il eûttrouvé.

Voyant une femme se prosterner devant les statues des dieux et qui montrait ainsi son derrière, il se moquade sa superstition: «Ne crains-tu pas, ô femme, que le dieu ne soit par hasard derrière toi (puisque tout est plein desa présence) et que tu ne lui montres de cette façon un spectacle très indécent?Si Platon et Aristote ont raison, si la philosophie est fille de l'étonnement, alors Diogène ne cesse de philosopher àtravers ses provocations et ses bons mots.

En voici quelques-uns. À ceux que les songes effrayaient, il disait: «Vous ne vous souciez pas de ce que vous voyez pendant la veille,pourquoi vous inquiéter des choses imaginaires qui vous apparaissent dans le sommeil?»Ayant vu un jour des gardiens d'archives religieuses conduire en prison un homme qui avait volé une coupe autrésor, il s'exclama: «Voilà de grands voleurs qui en emmènent un petit!» Quand il avait besoin d'argent et qu'ils'adressait à ses amis, il ne leur demandait pas de lui en donner mais de lui en rendre.Un jour qu'on écrivit à l'entrée d'une maison cette devise: «Qu'aucun méchant n'entre ici!», il demanda: «Mais lemaître de la maison, par où entrera-t-il?»Diogène assistait à un concours de tir à l'arc.

L'un des candidats était si maladroit que les flèches, au lieud'atteindre la cible, tombaient sur le public.

Alors, suivant le mouvement du mauvais tireur, la foule se déplaçaittantôt à droite tantôt à gauche.

Diogène sortit du groupe et se planta juste devant la cible car c'est encore là,disait-il, qu'il se sentait le plus en sécurité.Il faisait l'éloge d'un fort gaillard qui jouait atrocement de la cithare et dont tout le monde se moquait.

Comme on luien demandait la raison, il la donna: «C'est parce que fort comme il est, pendant qu'il joue de la cithare, il ne songepas à faire le brigand».Fait prisonnier et vendu sur un marché d'esclaves, il répondit à celui qui lui demanda ce qu'il savait faire:«Commander! Qui veut acheter un maître?» La Vanité des philosophesComme les Mégariques, les cyniques pensent que, en matière de jugement, on ne peut pas sortir de la relationd'identité.

Les cyniques se moquent tout particulièrement de l'enseignement de Platon: je vois bien le cheval, disaitAntisthène, je ne vois pas la chevalinité — allusion à la théorie des Idées conçues comme le fondement même deschoses sensibles chez Platon.C'est d'un épisode de la vie de Diogène que nous vient l'expression «prouver le mouvement en marchant».

Un jour oùun disciple de l'école d'Élée se mit à nier la réalité du mouvement à partir des arguments de Zénon, Diogène se levaet se mit à marcher autour de l'imprudent philosophe. La nature, rien que la nature !Le chien n'est pas le seul animal qui joue un rôle chez les cyniques.

Un véritable bestiaire accompagne la vie deDiogène.

Ayant vu un jour une souris qui courait sans se soucier de trouver un gîte, sans crainte de l'obscurité etsans aucun désir de tout ce qui peut rendre la vie plus agréable, il la prit pour modèle et trouva ainsi le remède àson dénuement.

Il marchait pieds nus sur la neige et s'endurcissait dans les canicules d'été.Les circonstances de sa mort ont elles aussi un sens philosophique.

Diogène mourut, dit-on, pour avoir disputé à deschiens un morceau de poulpe cru.

La crudité des propos cyniques répond à celle des aliments consommés: la cuisineest une convention inutile, un luxe superflu. Diogène disait que c'était grâce à l'exil qu'il était devenu philosophe.

L'exil, en effet, donne le sens de la relativité detoutes choses.

Antisthène disait que, si pour être citoyen il faut appartenir à la cité depuis la naissance, alors lesgrenouilles et les sauterelles sont citoyennes.

On attribue à Diogène l'invention de cette formule particulièrementglorieuse: «citoyen du monde». Malgré ses provocations mais aussi surtout à cause d'elles, les Athéniens éprouvaient pour Diogène une certaine. »

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