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Qui fait l'histoire?

Publié le 19/01/2005

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histoire
2) Une action libre est une action qui sait se servir des déterminations objectives (force ou faiblesse d'une armée, d'une économie, etc.) pour éventuellement peser sur elles.  Dans l' « Idéologie allemande », Marx affirme que le communisme n'est ni « un état qui doit être créé », ni « un idéal sur lequel la réalité devra se régler », mais tout simplement « le mouvement réel qui abolit l'état actuel ». C'est dire que le capitalisme porte en lui des contradictions qui, si elles doivent être résolues, le seront par le communisme. Mais si la révolution communiste répond à une certaine nécessité interne, elle n'est cependant pas inéluctable. Tout dépend en fait du prolétariat, de la classe qui « n'a rien à perdre sinon des chaînes ». Contrairement à Hegel pour lequel l'histoire s'explique sans l'homme réel, en tant que mouvement autonome de l'Esprit, Marx affirme que « l'histoire ne fait rien », que « ce sont les hommes réels qui font l'histoire ». Mais les hommes qui font l'histoire sont eux-mêmes des produits de l'histoire. autrement dit, les homme font eux-mêmes, l'histoire, mais avec des prémisses et dans des conditions historiques et sociales très déterminées. Ainsi si les hommes prennent l'initiative de changer les rapports sociaux, ce n'est pas en vertu d'une volonté créatrice ou d'une liberté transcendante mais parce qu'ils sont contraints à le faire précisément par les contradictions de ces rapports sociaux.
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« Le mot « Histoire » désigne toute connaissance basée sur l'observation, la description de faits advenus dans lepassé.

Il y a lieu de distinguer entre l'histoire, récit véridique du passé, et l'Histoire, comme réalité historique,totalité de ce qui a eu lieu et de ce qui aura lieu dans l'avenir. « Faire l'histoire » peut signifier deux choses bien distinctes, étant donné que le terme « histoire », nous venons dele voir, est susceptible d'être défini de deux manières distinctes.

Nous pouvons faire l'histoire, lorsque nous sommesacteurs d'une partie de la totalité historique, quand notre action sur les hommes et les événements a une influencedéterminante.

Mais nous pouvons également dire que nous faisons histoire lorsque nous l'écrivons, non pas dans unsens métaphorique, mais dans le sens le plus concret qui est celui de l'activité de l'historien. Ces deux acteurs potentiels de l'histoire, l'homme d'action et l'historien, nous invitent en effet à déterminer jusqu'àquel point ils ont une influence déterminante sur l'histoire.

Il se peut en effet que celui qui prétend faire l'histoiren'ait en réalité aucune influence déterminante sur elle ; et que celui qui l'écrit s'efforce de la retranscrire aussifidèlement et complètement que possible, mais se garde autant que possible de la faire, c'est-à-dire d'imprimer sasubjectivité propre aux événements. I.

Un homme peut-il faire l'histoire ? a.

L'influence déterminante d'un individu sur le cours des événements Nous commencerons par dire qu'à la question « Qui fait l'histoire ? » nous pouvons répondre : un hommeexceptionnel.

En effet, des exemples d'individus marquants peuvent nous venir aussitôt à l'esprit : Alexandre,Napoléon, De Gaulle… De tels personnages peuvent être considérés comme acteurs de l'histoire, dans la mesure oùils ont eu une influence déterminante sur le cours des événements, où sans eux, tout eut été entièrement différentà leur époque.

C'est parce qu'un homme peut faire une action aux conséquences décisives sur le mondecontemporain que l'on dit de lui qu'il fait l'histoire. b.

L'influence d'un homme sur l'histoire est doublement partielle Cependant, une telle thèse souffre d'importantes limites.

Hannah Arendt montre bien dans « Condition de l'hommemoderne » que l'on ne fait pas l'histoire comme l'on fait un objet : dans son chapitre « Action » elle montre quel'histoire est le résultat d'une interaction incontrôlable, imprévisible, entre les hommes.

Un homme seul ne peut fairel'histoire car son influence est doublement partielle : ce n'est jamais lui seul qui la change, il lui faut nécessairementle concours ou a minima l'aveu de ses contemporains (Napoléon n'a pas envahi la Russie tout seul !) ; et ce n'estjamais l'histoire elle-même qu'il change, mais une partie limitée de celle-ci.

En tant que continuité temporelle totale,il ne la change pas : il change le présent et en partie l'avenir, jamais le passé et tout l'avenir. II.

Une réalisation de l'histoire par l'histoire elle-même ? a.

Le développement téléologique de l'histoire au cours du temps Nous répondrons donc d'une manière différente à la question qui nous est posée : il apparait que si l'on ne peut direqu'en un sens métaphorique, ou en acceptant d'abuser du langage, que l'homme fait l'histoire, alors il est possibleque l'histoire se fasse elle-même.

La philosophie de Kant et d'Hegel va dans ce sens : ce dernier, dans « La raisondans l'histoire », 1822, écrit ceci : « Dieu gouverne le monde, le contenu de son gouvernement, l'accomplissement de son plan est l'histoireuniverselle.

Saisir ce plan, voilà la tâche de la philosophie de l'histoire, et celle-ci présuppose que l'Idéal se réalise,que seul ce qui est conforme à l'Idée est réel.

A la pure lumière de cette Idée divine, laquelle n'est pas un simpleidéal, s'évanouit l'apparence que le monde est un devenir insensé ». Cet extrait montre que la philosophie est la prise de conscience dans la pensée d'une raison qui s'exprime dansl'histoire.

Il y a une nécessité historique de l'évolution de la liberté et du progrès, même si cette nécessité n'est pasforcément linéaire : on parle en ce sens d'une stagnation de l'histoire.

Malgré ces coups d'arrêts dans l'avancéeorientée de l'histoire, nous dirons donc que celle-ci se fait elle-même. b.

Une génération de l'histoire en fonction du déterminisme causal : l'histoire se fait et n'est pas faite Mais nous pouvons soutenir la même thèse d'un autre point de vue : en disant que l'histoire ne se fait pas elle-. »

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