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Qu'est-ce qui rend l'objectivité difficile dans les sciences humaines ?

Publié le 03/01/2004

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Termes du sujet: SCIENCE : Ensemble des connaissances portant sur le donné, permettant la prévision et l'action efficace. Corps de connaissances constituées, articulées par déduction logique et susceptibles d'être vérifiées par l'expérience. OBJECTIF / OBJECTIVITE: Caractère de ce qui existe indépendamment de la conscience. Caractère de ce qui est établi sans aucun jugement de valeur. Dans le domaine de la connaissance, l'objectivité est réalisée quand l'esprit constitue un objet de pensée pouvant en droit faire l'accord des esprits (universalité). En ce sens, la notion est synonyme de rationalité. Opposée à la subjectivité, elle requiert l'impartialité du sujet connaissant et exige la mise en oeuvre de procédures d'observation et d'expérimentation garantissant la validité des opérations relevant de l'investigation scientifique dont l'objectivité ne sera précisément méritée qu'à ce prix. Un tel sujet exige d'abord une idée claire de l'exigence d'objectivité poursuivie par toute discipline à prétention scientifique. On ne saurait se limiter à une revue des diverses « sciences humaines «, revue qui permettrait de juger chacune d'entre elles à l'aune de cette exigence.Bien que l'examen du problème suppose naturellement la référence à des questions précises des sciences humaines particulières (histoire, psychologie, sociologie.

Pourquoi est-il si difficile d'étudier scientifiquement l'homme en effet les sciences humaines sont ces sciences qui prennent l'homme pour objet d'études. En effet dans les sciences humaines il semble y avoir un irréductible coefficient de subjectivité qui empêche l'homme de se connaître lui-même.

« 1.

Dans l'excellent cours de M.

Maurice Merleau-Ponty, paru au C.D.U.

en1950 sous le titre « Les Sciences de l'Homme et la Phénoménologie », onrelèverait cette idée neuve et féconde, sauf à être contestable, que laPhénoménologie finira par englober toutes les autres disciplines humaines.2.

La science de l'homme est une science, c'est une « recherche progressived'un ordre universel général et nécessaire au moyen de la mesure ».

Si lesinstruments sont limités, les lois n'en existent pas moins.

Elle est uneconnaissance approchée.3.

La science de l'homme est un ensemble de notions systématisées, mais cetensemble de connaissances est finalisé vers un dépassement de l'homme etde la science par un courant métaphysique.

La science de l'homme doit êtrehumaine. II.

— SCIENCE DE L'HOMME ET SCIENCE DE LA NATURE 1.

Les sciences naturelles sont fondées sur des connaissances palpables, surdes données réelles, sensibles, concrètes : l'expérience externe est saprincipale source d'information.

La science humaine tire au contraire tout cequ'elle peut savoir de la notion d'expérience interne.

Les unes sontobjectives, les autres subjectives.2.

La science de la nature comporte une sorte d'unité fondamentale qui résideessentiellement dans l'objet qui la constitue : il s'agit d'expliquer la structure, la constitution, la formation ou le mécanisme du monde extérieur.

La méthode expérimentale est la seule méthodevalable en l'occurrence.

Au contraire, la science de l'homme ne saurait se réduire à cet objet ondoyant et divers,tantôt ici et tantôt absent dont on ne peut se représenter exactement ni le présent immédiat, ni le passé qui,dépassé, n'est plus, ni l'avenir incertain, indéterminé.

La méthode oscille entre deux procédés : celui de la biologie etcelui de la statistique ; la « première personne », la « troisième » (ou la « seconde »).3.

Enfin s'il n'est pas de science « que du général », pour parler comme Aristote, il n'est d'homme que particulier etl'on ne peut pas poser absolument que les sciences humaines satisfassent à cette condition.

Ainsi l'étudescientifique totale de l'homme devrait apparaître comme impossible : il ne s'agira jamais que d'esquisser des travauxd'approche, des connaissances relatives.

L'anthropologie n'est pas une science. III.

- SCIENCE DE L'HOMME ET SCIENCES HUMAINES 1.

L'homme est un tout et la science décompose : l'étude scientifique de l'homme ne peut se faire que sur une baserigoureusement concrète et complète, synthétique et globale.

En elles-mêmes, les sciences morales n'ont aucuneunité.

Elles s'exercent à un certain nombre de travaux qui les font tendre vers l'unité.2.

La méthode fondamentale des sciences de l'homme est incontestablement la connaissance par compréhensiondirecte, intuitive et sympathisante: Cf.

Bachelard (Préface à la Psychanalyse du Feu) : « Quand il s'agit d'examiner des hommes, des égaux, des frères, la sympathie doit être le fond de laméthode.

»3.

Si l'histoire forme une science d'un caractère très douteux, car cette étudedu singulier, du contingent n'est pas exclusive d'autres descriptions plusrigoureuses, la sociologie est si proche des mathématiques, la psychologie dela biologie et telles autres sciences comme la linguistique, l'économie politiqueou la géographie, nous écartent de tout élément commun.

Tout ce que l'onpourrait dire d'elles, c'est que leur caractère scientifique est tout aussidouteux.

Renan disait de l'une d'elles que ce n'était pas une science mais bien« une petite science conjecturale ». CONCLUSION. - Depuis le début de ce siècle et à la suite des travaux de Dilthey, on a pu proclamer qu'il fallait expliquer la nature, mais que l'on devaitcomprendre l'homme.

S'il y a bien des manières d'expliquer une machine, il estinfiniment plus complexe de comprendre les délicats ressorts de l'âme.Psychologie ou histoire, ethnographie ou biographie n'aboutiront jamais au-delà d'une explication fragmentaire du réel...

Quant à cette science del'Homme en soi, la phénoménologie et l'anthropologie se la disputent.

Pour lorsces multiples disciplines humaines ne font pas perdre de vue l'idée de l'unitéabsolue de la science.

La connaissance, à ce niveau, ne peut plus secontenter de la simple intelligibilité.. »

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