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Qui suis-je ?

Publié le 03/04/2013

Extrait du document

Qui suis-je ?     1ère réponse : je sais immédiatement que je suis moi par la simple conscience de mon existence. L’intuition immédiate de notre existence nous permet de nous percevoir comme ayant une certaine identité. Il s’agit de la certitude absolue d’être un individu singulier distinct des autres individus. C’est une connaissance de soi qui est essentiellement négative. En effet elle ne suppose aucun autre contenu que la pure identité : moi est moi. Ce qui signifie également : moi n’est pas toi. Cette égalité avec soi-même ne m’apprend rien sur moi sinon que j’existe indépendamment de tout autre (elle est négative). L’intuition de moi-même désigne une pure position par laquelle mon existence se définit comme une position distincte de celle des autres (elle est oppositive). Cette connaissance est très bien établie mais très pauvre. Un amnésique, qui ne sait plus qui il est, la possède encore. Sa perte de mémoire, si profonde soit-elle apparemment, ne la lui a pas retirée. L’amnésique sait sans aucun doute qu’il est un individu distinct des autres, et de plus il sait qu’il a une identité par ailleurs, et qu’il ne s’en souvient plus. Pourquoi ne s’en souvient-il plus ? Parce qu’il a perdu la mémoire. C’est dire alors que notre identité ne serait essentiellement pas dans l’intuition que nous avons de notre existence, mais dans notre mémoire. Or que recèle notre mémoire ? Notre histoire. 2ème réponse : Je suis une histoire, telle que ma mémoire peut m’en restituer les différents éléments. Je suis né tel jour, de tel et tel parents, en telle ville etc. Mes parents mon attribué tel prénom, qui s’est ajouté au nom qu’eux-mêmes portaient. Tous les éléments qui composent mon histoire, s’ajoutant les uns aux autres tendent à déterminer mon existence d’une façon toujours plus singulière, jusqu’à me singulariser absolument. L’histoire donne un contenu à mon identité (ce que ne faisait pas la simple intuition de mon existence (thèse 1). Cependant, si mon histoire permet de donner un contenu à mon identité, ce contenu n’est fait que de circonstances relativement extérieures à mon être, au sens ou aucune n’est essentiellement un effet de mes choix, c'est-à-dire une expression de ma personnalité. Ainsi par exemple, mon prénom et mon nom, auxquels je m’identifie, ne renvoient pas à un concept, ou à une définition, permettant de comprendre qui je suis. Ce ne sont que des conventions (sociales) par lesquelles on me désigne usuellement. De sorte qu’il apparaît que dans mon histoire tout est contingent (non nécessaire). Tout ce qui est, aurait pu être autrement qu’il ne l’est. Or, si je suis ce que je suis ce ne peut être qu’un effet des circonstances qui ne sont pas de moi, qui m’affecte et autour desquelles je me détermine, mais qui à cause de leur extériorité ce sauraient absolument me signifier. Nous apportons donc à une nouvelle réponse à la question qui suis-je ?   3ème réponse : Je suis une personne. La médiation qui rend simultanément possible dans le même sujet une connaissance nécessaire et vide et une connaissance contingente mais pleine est la personnalité. En effet, que je me considère dans l’intuition immédiate de moi-même telle qu’elle m’est donnée dans l’instant présent ou en me référant à mon histoire passée, ma personnalité détermine les modalités selon lesquels je m’implique dans l’histoire présente en me projetant selon des fins dont l’accomplissement m’apparaît comme avenir. Mais comme l’avenir reste indéterminé à cause des innombrables contingences qui le rendent imprévisible, il apparaît que'étant une personne,  je ne m’affirme que par l’usage que je fais de ma liberté. Ainsi, mon être demeure indéterminé, aussi il convient de dire quej'ai à être, plutôt que je ne suis. Mon être est cette existence paradoxale pour laquelle, "il est dans son être question de son être."