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Qui suis-je, moi qui dis "je" ?

Publié le 10/01/2004

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L'unité de la conscience" (aperception transcendantale), c'est le pouvoir de réaliser la synthèse de la diversité, de lier les éléments divers de la représentation. "Les choses" sont tout ce qui relève du règne de la nature (donc aussi les animaux). "L'entendement" est la faculté des concepts, faculté qui légifère dans le domaine de la connaissance et qui permet d'unifier le divers donné dans l'intuition sensible. "Se sentir" signifie se saisir de manière concrète, sensible & immédiate. "Se penser", c'est avoir conscience de soi comme sujet pensant. Je suis, moi en qui tout me paraît clair, sans dessous, mais pourquoi suis-je né, pourquoi suis-je là ? Sans conteste, je suis l'effet d'une union, celle de mes parents, et j'en résulte, comme une séparation. Certes, la conscience d'être un être distinct, autonome, n'est pas immédiate. On sait que l'enfant commence par parler de lui à la troisième personne. Mais lorsqu'il commence à dire « je » dans l'opposition à autrui, il ne revient jamais à l'autre manière de parler « Auparavant il ne faisait que se sentir; maintenant il pense » (Kant).

« Je suis, moi en qui tout me paraît clair, sans dessous, mais pourquoi suis-je né, pourquoi suis-je là ? Sans conteste,je suis l'effet d'une union, celle de mes parents, et j'en résulte, comme une séparation.

Certes, la conscience d'êtreun être distinct, autonome, n'est pas immédiate.

On sait que l'enfant commence par parler de lui à la troisièmepersonne.

Mais lorsqu'il commence à dire « je » dans l'opposition à autrui, il ne revient jamais à l'autre manière deparler « Auparavant il ne faisait que se sentir; maintenant il pense » (Kant).

Il discernerait ainsi qu'il est lui-même etnon un autre.

Il me semble donc bien que moi qui dis « je », je suis une conscience souveraine, une personneautonome, distincte d'autrui et du monde.Mais suis-je vraiment ce que j'ai conscience d'être ? Est-ce vraiment par manque de maturation que l'enfant parled'abord de lui à la troisième personne ou bien est-ce parce que le vocable « je » lui paraît trop ambigu, trop fuyantpour rendre compte de sa réalité profonde ?J'ai immédiatement conscience des sentiments que j'éprouve, des pensées que j'ai, de ce que je veux, désire et fais.Je crois me connaître.

Mais ma conscience est-elle bien la cause première de mes pensées et de mes actions ?Nietzsche montre que la conscience n'est qu'une illusion, car, derrière elle, se trouve le soi.

Zarathoustra leproclame ; Il Derrière tes pensées et tes sentiments, mon frère, se tient un maître plus puissant, un sage inconnuqui a nom "soi", Il habite ton corps, il est ton corps.

» Et ce soi véritablement créateur rit du « moi » et de sesbonds prétentieux, car c'est lui seul le corps qui fait la souffrance ou la réjouissance, l'estime ou le mépris, c'estmême lui qui a créé pour lui-même la petite raison de l'esprit « comme une main de sa volonté ».

La conscience desoi, loin d'être connaissance de soi, n'est au fond qu'un épiphénomène (quelque chose de secondaire).

J'aiconscience de mes pensées, de mes jugements, de mes sentiments, mais j'ignore que ceux-ci ont, en fait, leurgenèse dans mes instincts, mes répugnances et mes penchants les plus profonds.

Aussi devrais-je plutôt dire : « çapense » en moi plutôt que « je pense ».La découverte de l'inconscient par Freud donne un contenu plus objectif à ce que Nietzsche avait pressenti et metdéfinitivement fin à l'illusion que je suis celui que je crois être quand je dis « je ».

L'inconscient me découvre que jesuis autre.

Il y a, au-delà de la conscience claire, une instance où règnent les représentations psychiques (pensées,fantasmes, images) de pulsions sexuelles et agressives.A la dépendance de la conscience à l'égard de l'inconscient, s'ajoute la dépendance à l'égard du langage et de lasociété.

Les mots sont déjà là avant que je naisse et c'est en eux, dans l'esprit d'une langue particulière, que mapensée personnelle se forme.

Ma conscience est aussi modelée par mon appartenance à un groupe social.

Est-cebien moi qui parle quand je dis « je » ou bien, à travers moi, la société ?Je ne suis donc pas celui que je crois être.

Si j'ai conscience de mes sentiments, de mes désirs, de mes actions, j'enignore la source et je leur attribue une signification le plus souvent erronée.

Je crois penser, mais je suis pensé, jecrois agir, mais je suis agi.

C'est aussi ce que Rimbaud nous dit : « C'est faux de dire : je pense; on devrait dire onme pense.

Pardon du jeu de mots.

Je est un autre » (Lettre à George Izambard, 13 mai 1871).

Freud ira: « Tu crois savoir tout ce qui se passe dans ton âme, dès que c'est suffisamment important, parce que taconscience te l'apprendrait alors.

Et quand tu restes sans nouvelles d'une chose qui est dans ton âme, tu admets,avec une parfaite assurance, que cela e s'y trouve pas.

Tu vas même jusqu'à tenir « psychique » pour identique à «conscient », c'est-à-dire connu de toi, et cela malgré les preuves les plus évidentes qu'il doit sans cesse se passerdans ta vie psychique bien plus de choses qu'il ne peut s'en révéler à ta conscience.

Tu te comportes comme unmonarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descendpas vers le peuple pour entendre sa voix.

Rentre en toi-même profondément et apprends d'abord à te connaître,alors tu comprendras pourquoi tu vas tomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir.

C'est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le moi.

Mais les deux clartés qu'elle nous apporte :savoir, que la vie instinctive de la sexualité ne saurait être complètement domptée en nous et que les processuspsychiques sont en eux-mêmes inconscients, et ne deviennent accessibles et subordonnés au moi que par uneperception incomplète et incertaine, équivalent à affirmer que le moi n'est pas maître dans sa propre maison ». FREUD, « Essais de psychanalyse appliquée ».. »

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