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En quoi ces trois textes argumentatifs s'appuient-ils sur un registre comique ?

Publié le 22/07/2010

Extrait du document

Le corpus de textes présent nous propose l'étude de trois documents, tous unis par un même but : convaincre et persuader le lecteur. Ces trois textes, un extrait des “ Confessions ”, de Jean- Jacques Rousseau, prestigieux philosophe des Lumières, un autre de “ Jacques et le Fataliste ”, de Denis Diderot, autre philosophe de Lumières, et enfin, un poème de Raymond Queneau, “ Le peuplier et le roseau ”, auteur bien plus moderne, sont en effet des textes argumentatifs, s'appuyant chacun sur un registre comique. On peut retrouver plusieurs similitudes dans les divers procédés utilisés par les auteurs des textes, bien que chaque texte s'appuie plus particulièrement sur un comique différent.

 Le comique employé sans exception dans chacun des textes, dont un plus particulièrement, où il y est poussé de manière fantasmagorique est le comique de langage. On retrouve en effet de nombreux jeux de mots, tel “ Cette personne si dédaigneuse daigna ”, dans le texte de Rousseau ou un niveau de langage familier (voire vulgaire), principalement dans le texte de Queneau : “ l'arbre se casse la gueule ”. Mais, c'est dans le texte de Diderot que ce comique de langage est poussé le plus loin, grâce à son extraordinaire métaphore filée, du début à la fin, pour parler de sexualité. Diderot compare effectivement le “ coutelet ”, se logeant dans la “ gaine ”, aux hommes et aux femmes, de manière parfois peu subtile afin de donner un effet de connivence avec le lecteur., notamment avec la phrase “ Coutelet, ne voyais-tu pas que Dieu te fit pour aller à plusieurs Gaines ; et toi, Gaine, pour recevoir plus d'un Coutelet ”, le sens de “ recevoir ” pouvant être interprété de différentes manières.  Les deux autres textes présentent de plus un comique de situation, très développé dans le premier, l'extrait des “ Confessions ”, où un valet, un serviteur ridiculise de nobles personnages : “ Tout le monde me regardait et se regardait sans rien dire, on ne vit de la vit un pareil étonnement ”, se faisant passer pour cultivés tout en étant très ignorants. Par ce comique de situation, Rousseau dénonce également son mépris pour la société, qui cherche simplement à paraître (“ que toute la table s'empressa de faire chorus ”), pour qui le regard d'autrui compte bien plus que le sien. Le comique de situation est de même très développé au cours du texte, en jouant sur le “ renversement de situation ” et plus tard celui de “ renverser son verre ”. Dans le poème “ Le peuplier et le roseau ”, le comique de situation est développé par le fait qu'il s'agisse d'un réécriture de la très célèbre fable “ Le Chêne et le Roseau ”, de Jean de La Fontaine, qui écrivit d'innombrables apologues, tous plus célèbres les uns que les autres. Dans le poème de Queneau, la morale de la fable de La Fontaine est inversée, le rosant gagnant, mais sans gloire : “ amère amère victoire le roseau qui n'a pas bougé ne retirera aucune gloire de s'être immobilisé ”. La réécriture, qui rappelle tout du long au lecteur la plus célèbre fable et plus encore l'inversion de cette fable fait fort sourire, et on pourrait d'ailleurs même la classer dans un “ comique de réécriture ”.  Ces trois textes s'appuient donc chacun sur un registre comique, le premier utilise principalement un comique de situation, le deuxième de langage et le troisième de situation ou de réécriture.    Dissertation :    L'apologue, discours narratif à visée argumentative et didactique, souvent rédigé en prose ou en vers ne date pas d'hier. On le retrouve en effet jusque dans l'antiquité, sous forme de fables chez les Grecs et de vers chez les Romains. Les apologues sont constitués tout d'abord d'un court récit, très souvent imaginaire et utilisant des allégories pour déboucher ensuite sur la chute de ce récit et une morale. On peut dès lors se demander si, dans un apologue le récit prime sur la morale. C'est à cette interrogation qu'il sera ultérieurement répondu, tout d'abord en démontrant que oui, dans un apologue, le récit prime sur la morale, puis, on argumentera le fait que la morale a une bien plus grande importance que le récit, et enfin, on conclura que le récit n'est ni moins, ni plus important que le récit mais que l'un sert l'autre.    Dans un apologue, le récit prime sur la morale car il sert en effet à l'englober, à lui donner un sens, de l'attention. La petite histoire que développe ce récit attire souvent le lecteur, l'intéresse,le fait venir. Le récit sert à donner du sens à la morale et lui permet de bien se faire remarquer du lecteur, ce qui est un des buts premier des apologues, car, si l'apologue n'est pas lu, il est totalement inutile. Le récit joue également tout du long avec les sentiments du lecteur, l'amusant, le répugnant ou l'horrifiant, pour arriver ensuite, lorsqu'il y est bien préparé à la morale. Le récit donne également du sens à la morale par ce qu'il est : un exemple concret de l'application de la morale ; une morale qui serait tout seule, sans récit préalable pour préparer le lecteur n'aurait aucun impact, ne servirait à rien. Dans la fable “ Le Loup et le Chien ”, de Jean de la Fontaine, on voit en scène un loup, misérable, affamé mais digne, refuser de se laisser enchainer pour une pitance faste et régulière, préférant courir le ventre creux qu'être nourri mais assujettit. Dans ce récit, il est tout du long fait appel à nos sentiments, nous faisant prendre ce pauvre loup affamé en pitié, mais le montrant également noble, lorsqu'il refuse pour sa survie assuré de se laisser captiver. Ainsi, dans cet état d'esprit, la morale, mieux vaut vivre affamé qu'attaché, nous touche bien plus que si elle avait juste été inscrite ainsi. Dans un apologue, le récit prime donc sur la morale car sans lui, elle apparaît plate, dénuée de sens et en touche personne.  Le récit prime sur la morale car c'est également lui, et non pas la morale, qui fait que l'apologue s'enracinera dans les mémoires et que sa diffusion sera assurée. En effet, lorsque l'on lit un apologue, peu importe la morale lors de sa mémorisation : c'est ici le récit qui primera, et de loin : il suffit que le récit soit un tantinet comique, tragique mais surtout inhabituel pour que le lecteur s'en souvienne toute sa vie, amusé par les images utilisées, ému par la tristesse du récit, et qu'il le retransmette alors, voulant faire part au monde de son engouement pour cet apologue. C'est surtout l'inhabituel du récit qui permettra au lecteur de le mémoriser : n'ayant jamais lu rien de pareil, cela le marquera profondément, et les moindres petits signes le rappelleront à son esprit. La Fontaine a notamment abondamment utilisé des allégories pour ses fables, mettant en scène des animaux pour protagonistes, ce qui était alors plutôt insolite ! Ceci explique en grande partie sa renommée ; qui ne connaît pas aujourd'hui encore une de ces fables sur le bout des doigts ? On peut également penser à Denis Diderot, avec “ Jacques le Fataliste et son maître ”, où le récit de Jacques à son maître est le point le plus intéressant de l'apologue : l'allégorie comique du couteau et de la gaine ravit le lecteur et c'est elle qui fait qu'il se souviendra de cet apologue, et donc de sa morale ; c'est le récit qui ancre cet enseignement dans la tête du lecteur et qui fait, qu'ensuite, divertit par ce récit il ira le conter plus loin.    Le récit est donc primordial dans un apologue : il donne de la profondeur à la morale et permet à l'apologue de s'enraciner dans la mémoire de ses lecteurs et ainsi de se diffuser à grande échelle. Cependant, bien que le récit soit important, la morale l'est tout autant, voire plus.    L'élément le plus important d'un apologue est sans nul doute sa morale. Le but de l'apologue est en effet d'avoir une portée morale. Sans sa morale l'apologue perd tout son sens, toute sa beauté. Tout dans un apologue est créé pour la morale ; c'est pour elle que le récit est créé, tout est axé autour d'elle. Par son apologue, c'est une morale que l'auteur veut transmettre, c'est d'elle qu'il veut que l'on se souvienne, et tout est fait dans ce sens, pour ce but. Ainsi, on ne pourrait appeler “ apologue ” un discours narratif ou le récit primerait sur la morale ; c'est parce que la morale prime sur le récit que ce discours devient un apologue. Un des nombreux apologues de Rousseau, se trouvant dans “ Les Confessions ”, démontre bien que, dans un apologue, tout est fait pour la morale : Rousseau nous conte la façon dont il avait brillé devant tous ces prétendus littéraires, puis la grâce dont l'avait honoré Mlle de Breil, mandant à son père de lui donner les louanges qu'il méritait, pour mieux nous montrer le succès qu'il avait obtenu, avant que tout ne s'effondre, que toute la situation se renverse avec le verre d'eau, en venant à la morale : quand on est au sommet de la gloire, on risque toujours de tomber. On voit donc aisément que tout dans cet apologue est écrit afin que la morale soit d'autant plus percutante ; si la montée en gloire de Rousseau est autant décrite, c'est pour que sa chute en est d'autant plus d'impact sur le lecteur. La morale prime donc sur le récit, car le récit est là pour servir cette morale, car l'élément le plus important d'un apologue est bel est bien sa morale.    On a vu que l'on pouvait diviser un apologue en deux parties principales : la récit et la morale. Si l'on se penche plus près sur ces portions, on peut remarquer qu'elles ont également des buts différents : le récit a une portée majoritairement distractive, tandis que la morale a, comme son nom l'indique bien, une portée entièrement morale, on peut en retirer un enseignement. C'est la morale qui rend l'apologue si intéressant ; le récit, lui, le rend simplement distrayant. L'apologue “ Le peuplier et le roseau ”, de Raymond Quenau illustre parfaitement bien ceci : dans ce discours narratif, le côté festif et amusant du récit, mis en œuvre avec le peuplier qui “ caracole ” est bien plus enfantin voire puéril que la morale, expliquant qu'il faut choisir, entre profiter de la vie mais en encourir les risques allant avec ou rester dans son coin, en bonne santé, mais sans rien faire. Après la lecture de cette fable, le lecteur est bien moins guilleret qu'au milieu, alors qu'il lisait que le peuplier gambadait ; la morale lui apporte de nombreuses questions philosophiques, auxquels il s'efforce de trouver une réponse et changera peut-être également son mode de vie : peut-être deviendra-t-il plus téméraire, réalisant qu'il n'y a qu'une seule vie et qu'il faut en profiter ou peut-être calmera-t-il ses ardeurs et s'assagira, prenant conscience qu'il n'y a que prendre trop de risque, que ne vivre qu'au jour le jour peut apporter des ennuis. Le récit n'a donc que peu d'influence sur la vie de tous les jours du lecteur, alors que la morale, elle, a un réel pouvoir et peut changer bien des personnes.    Dans un apologue, la morale prime donc sur le récit car un apologue sans morale n'est pas un apologue, car tout est au service de cette morale, qui a une portée philosophique, dont on peut retirer un enseignement capable de changer profondément notre mode de vie, contrairement au récit. Néanmoins, on ne peut affirmer que la morale prime sur le récit ou vice-versa, on ne peut les comparer puisque l'un sert l'autre : c'est l'association d'un récit est d'une morale qui forme un apologue.    En effet, on peut sans peine affirmer qu'un apologue composé uniquement d'une morale ou d'un récit n'est pas un apologue. C'est seulement leur combinaison qui en donne un. Le récit sans la morale n'a aucun sens, et vice-versa. Plus léger, il prépare le lecteur, le détend ou le tend, insuffle du suspens, pour que la morale ait plus d'emprise sur le lecteur, qu'elle le persuade et le marque plus. C'est l'alternance entre le récit, souvent comique et la morale, plus sérieuse qui est en mesure de remplir les exigences d'un apologue : instruire et persuader, les tendant parfois même jusqu'à leurs plus extrêmes limites. D'un premier abord simple, comique, l'apologue se révèle donc être en réalité un discours narratif pensé dans le moindre de ses détails, précis jusqu'à la maniaquerie, où tout est réfléchi, du début à la fin, afin de convaincre et d'éduquer le lecteur le plus efficacement possible. Pour toucher le lecteur plus encore, de nombreux autres procédés existent, tel le fait de présenter au lecteur un “ miroir ”, lui renvoyant sa propre image, bien qu'un peu déformée, exagérée, afin que se reconnaissant, il soit davantage attentif au déroulement du récit et plus encore à la morale, qu'il prendra très certainement pour lui même. Se reconnaître ainsi dans un de ces discours le fera à la fois sourire mais lui fera également prendre conscience de certains traits de son caractères, de certains défauts dont il ne s'était alors jamais rendu compte. Ainsi, on voit notamment dans une autre des nombreuses fables de Jean de La Fontaine, “ Le Héron ”, où le protagoniste, un héron tarde à se décider de quel poisson il fera son dîner, les trouvant bien trop dédaignables pour un être tel que lui. Mais, le temps passe et chaque poisson faisant son apparition est encore plus rebutant que le premier, et, finalement, “ il fut tout heureux et tout aise de rencontrer un limaçon ”. Cette fable, d'abord fort distrayante par son récit spirituel, où chacun peut se rencontrer, fait également prendre conscience du fait plus profond qu'il vaut mieux saisir ce que l'on peut, tant que l'on le peut encore, pour ne pas avoir à regretter son indifférence passée par la suite. On est donc bien ici dans le cas d'un récit divertissant, contrasté ensuite par une morale tout à fait sérieuse, pour avoir plus de poids, pour instruire par le rire.    On ne peut donc affirmer ni que le récit prime sur la morale dans les apologues, ni que la morale domine le récit mais qu'il en font tout deux parti à parts égales, le récit étant aussi important que la morale, son but étant de préparer le lecteur à son assimilation. On peut néanmoins se pencher sur les divers procédés utilisés dans la morale et dans le récit, afin de les comparer et d'étudier leur impact sur le lecteur et sa mémorisation et acquisition de la morale.

« fables sur le bout des doigts ? On peut également penser à Denis Diderot, avec “ Jacques le Fataliste et sonmaître ”, où le récit de Jacques à son maître est le point le plus intéressant de l'apologue : l'allégorie comique ducouteau et de la gaine ravit le lecteur et c'est elle qui fait qu'il se souviendra de cet apologue, et donc de sa morale; c'est le récit qui ancre cet enseignement dans la tête du lecteur et qui fait, qu'ensuite, divertit par ce récit il ira leconter plus loin. Le récit est donc primordial dans un apologue : il donne de la profondeur à la morale et permet à l'apologue des'enraciner dans la mémoire de ses lecteurs et ainsi de se diffuser à grande échelle.

Cependant, bien que le récitsoit important, la morale l'est tout autant, voire plus. L'élément le plus important d'un apologue est sans nul doute sa morale.

Le but de l'apologue est en effet d'avoir uneportée morale.

Sans sa morale l'apologue perd tout son sens, toute sa beauté.

Tout dans un apologue est créé pourla morale ; c'est pour elle que le récit est créé, tout est axé autour d'elle.

Par son apologue, c'est une morale quel'auteur veut transmettre, c'est d'elle qu'il veut que l'on se souvienne, et tout est fait dans ce sens, pour ce but.Ainsi, on ne pourrait appeler “ apologue ” un discours narratif ou le récit primerait sur la morale ; c'est parce que lamorale prime sur le récit que ce discours devient un apologue.

Un des nombreux apologues de Rousseau, se trouvantdans “ Les Confessions ”, démontre bien que, dans un apologue, tout est fait pour la morale : Rousseau nous contela façon dont il avait brillé devant tous ces prétendus littéraires, puis la grâce dont l'avait honoré Mlle de Breil,mandant à son père de lui donner les louanges qu'il méritait, pour mieux nous montrer le succès qu'il avait obtenu,avant que tout ne s'effondre, que toute la situation se renverse avec le verre d'eau, en venant à la morale : quandon est au sommet de la gloire, on risque toujours de tomber.

On voit donc aisément que tout dans cet apologue estécrit afin que la morale soit d'autant plus percutante ; si la montée en gloire de Rousseau est autant décrite, c'estpour que sa chute en est d'autant plus d'impact sur le lecteur.

La morale prime donc sur le récit, car le récit est làpour servir cette morale, car l'élément le plus important d'un apologue est bel est bien sa morale. On a vu que l'on pouvait diviser un apologue en deux parties principales : la récit et la morale.

Si l'on se penche plusprès sur ces portions, on peut remarquer qu'elles ont également des buts différents : le récit a une portéemajoritairement distractive, tandis que la morale a, comme son nom l'indique bien, une portée entièrement morale,on peut en retirer un enseignement.

C'est la morale qui rend l'apologue si intéressant ; le récit, lui, le rendsimplement distrayant.

L'apologue “ Le peuplier et le roseau ”, de Raymond Quenau illustre parfaitement bien ceci :dans ce discours narratif, le côté festif et amusant du récit, mis en œuvre avec le peuplier qui “ caracole ” est bienplus enfantin voire puéril que la morale, expliquant qu'il faut choisir, entre profiter de la vie mais en encourir lesrisques allant avec ou rester dans son coin, en bonne santé, mais sans rien faire.

Après la lecture de cette fable, lelecteur est bien moins guilleret qu'au milieu, alors qu'il lisait que le peuplier gambadait ; la morale lui apporte denombreuses questions philosophiques, auxquels il s'efforce de trouver une réponse et changera peut-être égalementson mode de vie : peut-être deviendra-t-il plus téméraire, réalisant qu'il n'y a qu'une seule vie et qu'il faut enprofiter ou peut-être calmera-t-il ses ardeurs et s'assagira, prenant conscience qu'il n'y a que prendre trop derisque, que ne vivre qu'au jour le jour peut apporter des ennuis.

Le récit n'a donc que peu d'influence sur la vie detous les jours du lecteur, alors que la morale, elle, a un réel pouvoir et peut changer bien des personnes. Dans un apologue, la morale prime donc sur le récit car un apologue sans morale n'est pas un apologue, car tout estau service de cette morale, qui a une portée philosophique, dont on peut retirer un enseignement capable dechanger profondément notre mode de vie, contrairement au récit.

Néanmoins, on ne peut affirmer que la moraleprime sur le récit ou vice-versa, on ne peut les comparer puisque l'un sert l'autre : c'est l'association d'un récit estd'une morale qui forme un apologue. En effet, on peut sans peine affirmer qu'un apologue composé uniquement d'une morale ou d'un récit n'est pas unapologue.

C'est seulement leur combinaison qui en donne un.

Le récit sans la morale n'a aucun sens, et vice-versa.Plus léger, il prépare le lecteur, le détend ou le tend, insuffle du suspens, pour que la morale ait plus d'emprise sur lelecteur, qu'elle le persuade et le marque plus.

C'est l'alternance entre le récit, souvent comique et la morale, plussérieuse qui est en mesure de remplir les exigences d'un apologue : instruire et persuader, les tendant parfois mêmejusqu'à leurs plus extrêmes limites.

D'un premier abord simple, comique, l'apologue se révèle donc être en réalité undiscours narratif pensé dans le moindre de ses détails, précis jusqu'à la maniaquerie, où tout est réfléchi, du début àla fin, afin de convaincre et d'éduquer le lecteur le plus efficacement possible.

Pour toucher le lecteur plus encore,de nombreux autres procédés existent, tel le fait de présenter au lecteur un “ miroir ”, lui renvoyant sa propreimage, bien qu'un peu déformée, exagérée, afin que se reconnaissant, il soit davantage attentif au déroulement durécit et plus encore à la morale, qu'il prendra très certainement pour lui même.

Se reconnaître ainsi dans un de cesdiscours le fera à la fois sourire mais lui fera également prendre conscience de certains traits de son caractères, decertains défauts dont il ne s'était alors jamais rendu compte.

Ainsi, on voit notamment dans une autre desnombreuses fables de Jean de La Fontaine, “ Le Héron ”, où le protagoniste, un héron tarde à se décider de quelpoisson il fera son dîner, les trouvant bien trop dédaignables pour un être tel que lui.

Mais, le temps passe etchaque poisson faisant son apparition est encore plus rebutant que le premier, et, finalement, “ il fut tout heureuxet tout aise de rencontrer un limaçon ”.

Cette fable, d'abord fort distrayante par son récit spirituel, où chacun peutse rencontrer, fait également prendre conscience du fait plus profond qu'il vaut mieux saisir ce que l'on peut, tantque l'on le peut encore, pour ne pas avoir à regretter son indifférence passée par la suite.

On est donc bien ici dansle cas d'un récit divertissant, contrasté ensuite par une morale tout à fait sérieuse, pour avoir plus de poids, pourinstruire par le rire. On ne peut donc affirmer ni que le récit prime sur la morale dans les apologues, ni que la morale domine le récit mais. »

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