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En quoi la conscience est-elle temporelle ?

Publié le 11/02/2004

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conscience
(Aristote, Physique) III - Le temps, marque de mon impuissance : irréversibilité Dès lors, le temps, non-être et privation, me révèle peut-être mon impuissance et mes limites. C'est ce qu'affirmait le philosophe Lagneau, en une formule célèbre : «Temps, marque de mon impuissance. Étendue, de ma puissance.» Si le temps me signale mes manques et mon impuissance, n'est-ce point, fondamentalement, en raison de l'irréversibilité qui est sienne? Si l'espace est réversible (je vais de A en B et de B en A), le temps, lui, est changement irréversible. Tout s'écoule, tout passe : telle est une des premières constatations humaines. Ceux qui descendent dans le même fleuve, se baignent dans le courant d'une eau toujours nouvelle, disait Héraclite.   On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. HÉRACLITE Héraclite défend une conception du monde selon laquelle le monde est en éternel devenir, en éternel changement et; pour nous le faire comprendre, prend l'image du fleuve toujours changeant. «Le temps se manifeste à moi dans l'irréversibilité des changements : il est le caractère qu'ont les changements d'être irréversibles.

La conscience est un critère qui permet de distinguer l'homme de l'animal. Si l'animal agit instinctivement,  l'homme prend conscience de la situation avant d'agir. Étymologiquement, la conscience se définit comme présence à mon savoir : cum scienta( avec savoir). La conscience peut dès lors se définir comme la connaissance qu'a l'homme de ses pensées, de ses actes. On distingue généralement la conscience immédiate qui renvoie à la simple présence de l'homme à lui-même au moment où il pense, agit,... et la conscience réfléchie, dans laquelle le sujet se ressaisit lui-même comme conscience.  La première distinction de la conscience est la séparation entre objet et sujet. Ce qui de prime introduit plutôt un ordre spatial. Pourtant la conscience n'a-t-elle pas plutôt comme base le temps, puisque les pensées s'enchaînent? La conscience n'est-elle pas toute entière durée ?

conscience

« le philosophe Lagneau, en une formule célèbre : «Temps, marque de mon impuissance.

Étendue, de ma puissance.»Si le temps me signale mes manques et mon impuissance, n'est-ce point, fondamentalement, en raison del'irréversibilité qui est sienne? Si l'espace est réversible (je vais de A en B et de B en A), le temps, lui, estchangement irréversible.

Tout s'écoule, tout passe : telle est une des premières constatations humaines.

Ceux quidescendent dans le même fleuve, se baignent dans le courant d'une eau toujours nouvelle, disait Héraclite. On ne se baigne jamaisdeux fois dans le mêmefleuve.

HÉRACLITE Héraclite défend une conception du monde selonlaquelle le monde est en éternel devenir, en éternelchangement et; pour nous le faire comprendre, prendl'image du fleuve toujours changeant. «Le temps se manifeste à moi dans l'irréversibilité des changements : il est le caractère qu'ont les changementsd'être irréversibles.

» (F.

Alquié, le Désir d'éternité, PUF, 1960) IV — Le temps, marque de mon impuissance : la mort Mais le temps consacre aussi mon impuissance par la mort qu'il contient en lui.

Car l'irréversibilité du temps n'estsans doute que l'autre face de la mort.

Tout le mystère de l'irréversible renvoie à cette corruption temporelle quifrappa si profondément les Grecs.

La temporalité, en me séparant de moi-même, en me divisant, fait pénétrer ladissolution au plus profond du coeur de l'homme.

La mort est, par le temps, au centre de la vie même. V — Le désir d'éternité Ainsi le temps est-il saisi comme principe de corruption et de mort.

Qui plus est, il semble s'opposer à toute forme deconnaissance réelle, comme le remarquait Platon dans le Cratyle, car ce qui s'écoule sans cesse ne saurait êtreappréhendé par la pensée.Au spectacle de cette fugacité décevante, la pensée humaine va, dès lors, aspirer à l'éternité.

Or, cette notion serévèle double.

L'éternité, ce peut être d'abord une durée indéfiniment continuée, un temps sans fin et sans limite.En un deuxième sens, l'éternité est intemporalité absolue.

Ainsi le rationalisme platonicien s'est-il précisémentconstitué en opposant à la dissolution du sensible l'éternité de l'immuable Idée'.

Si les apparences changent,l'Essence, ou Idée, est éternellement identique, donc hors du temps. VI — Le temps, milieu indéfini analogue à l'espace A côté du temps irréversible, lié à la condition précaire de l'homme, il est un temps objectif, conçu comme milieuindéfini analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements.

Le temps est alors une forme divisible,appréhendée sur le modèle de l'espace.

C'est le temps spatialisé.

Dans une analyse célèbre, Bergson a montré que letemps spatialisé n'a rien à voir avec la durée concrète de notre existence.

C'est un temps abstrait et homogène,alors que notre durée concrète est hétérogène.

Elle représente la succession qualitative de nos états deconscience. VII — Le temps chez Kant Le temps kantien est, lui aussi, un milieu homogène, une forme pure, la formede toute expérience possible : c'est une forme a priori de la sensibilité, qui nesaurait être tirée de l'expérience.

Selon Kant, le temps est, avec l'espace, uncadre nécessaire et a priori, qui sert à structurer l'expérience sensible.

C'estune sorte de prisme à travers lequel se donnent à nous les choses.

Notonsque le temps kantien, forme pure, n'inclut pas l'irréversibilité, puisque c'estsimplement un milieu homogène.« Le temps n'est pas un concept empirique ou qui dérive de quelqueexpérience...

Le temps est une représentation nécessaire qui sert defondement à toutes les intuitions.

On ne saurait supprimer le temps lui-mêmepar rapport aux phénomènes en général, quoique l'on puisse bien lesretrancher du temps par la pensée.

Le temps est donc donné a priori.

Sanslui, toute réalité des phénomènes est impossible.

On peut les supprimer tous,mais lui-même (comme condition générale de leur possibilité) ne peut êtresupprimé.» (Kant, Critique de la raison pure). Le temps n'est pas un concept qui dérive de l'expérience.

Nous ne pourrionsen effet saisir la succession ou la simultanéité en tant que telles, si nousn'avions au préalable la représentation du temps antérieure à touteexpérience possible.

Le temps sert donc de fondement a priori à la perception des phénomènes.

Il constitue le fondement transcendantal de toutes les intuitions, tant externes qu'internes.

On nepeut considérer les phénomènes en dehors d'un temps donné, mais il est en revanche possible de produire uneintuition du temps, abstraction faite des phénomènes qui s'y déroulent.

Le temps est donc donné a priori, il est lacondition de possibilité de l'expérience des phénomènes qui peuvent disparaître sans que le temps lui-même soit. »

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