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En quoi la notion de personne vous semble-t-elle se distinguer de celle d'individu

Publié le 21/03/2004

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individu
De là Kant tire aussitôt la maxime de l'impératif moral qui doit commander toute notre conduite, aussi bien individuelle que collective, qui prescrit à la fois le respect de soi et le respect des autres : Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen. La division sociale du travail implique que chaque homme exerce une fonction utile au sein de la société. La vie sociale est fondée sur cette réciprocité des services et en ce sens tout homme est moyen pour les autres hommes. Par exemple, le médecin, appelé la nuit au chevet d'un malade, n'a pas le droit de refuser son secours, mais il ne devient pas pour autant l'esclave du patient qui le rétribue. Sa dignité de personne n'en est nullement affectée et il doit en être ainsi pour tout métier, toute fonction, tout travail. On n'a pas le droit moral d'imposer à un homme une tâche qui puisse aliéner sa valeur d'homme. On n'a pas le droit moral de se servir d'un être humain pour son plaisir ou son intérêt de manière telle qu'on l'abaisse ou l'avilisse, ce qui est aussi s'abaisser ou s'avilir soi-même. On n'a pas le droit moral de se traiter soi-même comme une chose, ce qui définit le vice sous toutes ses formes. C'est manquer au respect de soi, de même que toute forme d'injustice ou d'oppression est un manquement au respect des autres.On aperçoit que ce qu'il est convenu d'appeler la civilisation occidentale vit sur cette éthique de la personne dont Kant a jeté les bases, qu'ont reprise ou développée la Déclaration des droits de 1789 et la Déclaration des droits universels de l'homme de 1948 et qu'il reste à réaliser pleinement dans les faits et les institutions.
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« textes du christianisme et en particulier sur la Bible, mais son but n'en a pas moins été de constituer une moralerationnelle indépendante de la religion.

C'est dans ses Fondements de la métaphysique des moeurs, ouvrage paru en1785, que sont énoncés pour la première fois les principes fondamentaux que l'homme est une fin en soi, qu'il estune personne et qu'il se distingue des choses.

« L'homme, et en général tout être raisonnable, existe comme fin ensoi, et non pas simplement comme moyen dont telle ou telle volonté puisse user à son gré ; dans toutes sesactions, aussi bien dans celles qui le concernent lui-même que dans celles qui concernent d'autres êtresraisonnables, il doit toujours être considéré en même temps comme fin...

Les êtres, dont l'existence dépend, à vraidire, non pas de notre volonté, mais de la nature, n'ont cependant, quand ce sont des êtres dépourvus de raison,qu'une valeur relative, celle des moyens, et voilà pourquoi on les nomme des choses ; au contraire, les êtresraisonnables sont appelés des personnes, parce que leur nature les désigne déjà comme des fins en soi, c'est-à-direcomme quelque chose qui ne peut être employé simplement comme moyen, quelque chose qui par suite limited'autant toute faculté d'agir comme bon nous semble (et qui est un objet de respect).

» On voit que poser l'hommecomme une fin en soi, c'est considérer chaque homme comme une personne, c'est-à-dire comme une valeur absolueet non comme une fin relative renvoyant à une autre fin pour laquelle elle ne serait que moyen et qui la fonderait.Ainsi l'être raisonnable s'identifie avec la raison et ne doit pas plus que la raison être subordonné à une conditionétrangère : c'est à ce titre qu'il est une personne.

On comprend par là que la personne se distingue de tout ce qui,sous le nom de besoin ou d'inclinations, constitue notre simple individualité.

De là Kant tire aussitôt la maxime del'impératif moral qui doit commander toute notre conduite, aussi bien individuelle que collective, qui prescrit à la foisle respect de soi et le respect des autres : Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans tapersonne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement commeun moyen.

La division sociale du travail implique que chaque homme exerce une fonction utile au sein de la société.La vie sociale est fondée sur cette réciprocité des services et en ce sens tout homme est moyen pour les autreshommes.

Par exemple, le médecin, appelé la nuit au chevet d'un malade, n'a pas le droit de refuser son secours,mais il ne devient pas pour autant l'esclave du patient qui le rétribue.

Sa dignité de personne n'en est nullementaffectée et il doit en être ainsi pour tout métier, toute fonction, tout travail.

On n'a pas le droit moral d'imposer à unhomme une tâche qui puisse aliéner sa valeur d'homme.

On n'a pas le droit moral de se servir d'un être humain pourson plaisir ou son intérêt de manière telle qu'on l'abaisse ou l'avilisse, ce qui est aussi s'abaisser ou s'avilir soi-même.On n'a pas le droit moral de se traiter soi-même comme une chose, ce qui définit le vice sous toutes ses formes.C'est manquer au respect de soi, de même que toute forme d'injustice ou d'oppression est un manquement aurespect des autres.On aperçoit que ce qu'il est convenu d'appeler la civilisation occidentale vit sur cette éthique de la personne dontKant a jeté les bases, qu'ont reprise ou développée la Déclaration des droits de 1789 et la Déclaration des droitsuniversels de l'homme de 1948 et qu'il reste à réaliser pleinement dans les faits et les institutions.

Respect et dignitéde la personne humaine, valeur absolue de la personne, ce sont des expressions devenues familières mais que Kanta su le premier amener à la clarté de la conscience.

La personne, c'est l'être raisonnable, c'est l'être libre.

Et cetteliberté qui le fait libre n'est pas caprice, fantaisie, arbitraire, elle est autonomie.

Autonomie, c'est-à-dire à la foisobéissance et commandement.

Obéissance de ce qui en nous est sentiments, impulsions, inclinations.Commandement de la raison, non que tout sentiment doive être étouffé par elle, mais qu'il doive se subordonner àelle parce que soi-même et les autres pouvons être les victimes de nos passions incontrôlées.

Ainsi l'être raisonnablen'obéit qu'à lui-même et il ne se soumet qu'à sa propre législation.Il suit de là que tout être raisonnable ne pouvant agir en tant que raisonnable que de la même manière dans unesituation donnée, s'il agit conformément au commandement de la raison, ma propre législation vaut commelégislation universelle.

Par conséquent, si les êtres raisonnables sont tous sujets de la loi selon laquelle chacun d'euxne doit jamais se traiter soi-même ni les autres simplement comme des moyens, mais toujours en même tempscomme des fins en soi, il dérive de là la possibilité d'une liaison systématique des êtres raisonnables par des loisobjectives communes.

Ce monde idéal où les hommes à la fois législateurs et sujets de la législation se traitentréciproquement comme des fins en soi, c'est ce que Kant appelle le régime des fins.Tel est le fondement « de la dignité d'un être raisonnable qui n'obéit à d'autre loi qu'à celle qu'il institue en mêmetemps lui-même ».

Dans le règne des fins, tout a un prix ou une dignité.

Ce qui a un prix, soit marchand serapportant aux inclinations et aux besoins généraux de l'homme, soit un prix de sentiment correspondant à uncertain goût, peut toujours être remplacé par quelque chose d'équivalent.

En revanche, ce qui a une dignité n'a passeulement une valeur relative et échangeable, c'est-à-dire un prix, mais une valeur intrinsèque.

C'est parce quel'être raisonnable ou la personne — pour Kant c'est tout un — a la faculté de participer à l'établissement d'unelégislation universelle qu'il possède « une dignité, c'est-à-dire une valeur inconditionnée, incomparable, que traduit lemot de respect, le seul qui fournisse l'expression convenable de l'estime qu'un être raisonnable en doit faire.L'autonomie est donc le principe de la dignité de la nature humaine et de toute nature raisonnable.

». »

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