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A quoi reconnaît on qu'un problème est philosophique ?

Publié le 10/08/2005

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La formulation de ce sujet est parfaitement claire : à travers la question de savoir ce qu'est un problème philosophique est posée celle de savoir ce qu'est la  philosophie. Car c'est bien l'idée même d'une spécificité de la philosophie qui fait problème : et le nœud de ce problème, dans la mesure où la philosophie se veut une réflexion rationnelle dans la recherche de la vérité, est celui de la distinction entre la philosophie et la science. Il s'agit en effet d'examiner s'il y a entre la science et la philosophie une manière différente de traiter les mêmes problèmes ou si la science et la philosophie portent sur des problèmes différents qui entraîneraient éventuellement une différence de méthode

Introduction I. Le problème philosophique est un problème qui est approfondi pour lui-même. 1. Le problème philosophique ne se caractérise pas par son objet. 2. Le problème philosophique est un problème abordé de façon réfléchie. 3. Le problème philosophique est un problème approfondi pour lui-même. II. Le problème philosophique est un problème qui doit se maintenir jusque dans sa résolution. 1. Le problème philosophique se caractérise par la contradiction de deux thèses également vraies. 2. La contradiction appelle une résolution. 3. La résolution doit maintenir le problème. III. Comment le problème philosophique peut-il se maintenir dans sa solution ? 1. Les deux thèses contradictoires sont l'expression d'une même vérité... 2. ... ou d'une même erreur. 3. Le problème philosophique est alors celui qui exprime l'être des choses ou les limites de notre esprit. Conclusion

« Avec le grand rationalisme classique inauguré par Descartes, la raison apparaissait comme l'instrument infaillible d'une critique des illusions, généralement imputées aux sens ou àl'imagination.Or, avec Kant, l'illusion est portée au coeur même de la raison.

Le rationalismefait place au criticisme, cad à une critique permanente des moyens de laconnaissance, et à un incessant procès de la raison contre elle-même et sesprétentions abusives.

C'est le sens de l'illusion transcendantale : la raisonprétend connaître au-delà des limites de l'expérience et déterminer deschoses en soi, cad des objets qui ne sont pas donnés dans un phénomènesensible (le Moi, le monde, Dieu).L'illusion n'est plus seulement un déchet à éliminer (Platon, Descartes), maiselle est consubstantielle à l'instrument lui-même, la raison, qui se trouveempêtrée dans ses propres contradictions (antinomies : opposition d'unethèse et de son antithèse).

La « Dialectique transcendantale » est donccette partie de la « Critique de la raison pure » où Kant examine comment laraison se contredit elle-même lorsqu'elle veut connaître au-delà del'expérience.Et il est bien question ici d'illusion, et non d'erreur, car l'illusiontranscendantale est inévitable, incorrigible, à l'inverse de l'erreur.

L'illusiontranscendantale est un besoin structurel de la raison pure, et aucun effortd'attention ne peut y remédier.La connaissance est unification.

Pas de connaissance sans données sensibles; mais les formes a priori de la sensibilité (espace et temps) unifient déjà les données de l'expérience.

Puis cette expérience sensible est unifiée sous les catégories de l ‘entendement.

La raison,enfin, a pour destination d'unifier toute la connaissance en un système sous des idées, le moi, le monde et Dieu.

Cesidées ne sont donc que des formes organisatrices, ou des « principes régulateurs ».

Il y a illusion dès lors que laraison nous induit, par son essence même, à prêter à ces idées une valeur objective, et à vouloir faire de lapsychologie et de la théologie des sciences à part entière, alors que nous n'avons aucune expérience sensible deces objets, et ne pouvons en aucune façon en avoir.La dialectique a pour tâche de nous prémunir contre cette apparence trompeuse qui consiste à prêter une valeurobjective à ces pures formes de la raison.L'illusion de la psychologie rationnelle (ou paralogisme) consiste à transformer le « je pense », forme a priorid'unification de mes connaissances, en un être substantiel, à faire du pur sujet de la pensée un objet de la pensée.L'illusion peut alors se développer en une pseudo-science de la nature, de l'origine et de l'immortalité du moi.L'illusion cosmologique objectivise l'idée du monde comme unité suprême de l'expérience externe.

L'illusion se révèleà travers les quatre antinomies qui permettent, concernant quatre « propriétés » du monde, de soutenir à la fois lathèse et l'antithèse.• Première antinomie : le monde a un commencement dans le temps et il est limité dans l'espace/ le monde n'a pasde commencement dans le temps et n'est pas limité dans l'espace.• Seconde antinomie : tout ce qui existe est composé d'éléments simples / il n'existe rien de simple dans le monde(divisibilité à l'infini).• Troisième antinomie : tout n'est pas soumis au déterminisme, il existe une causalité libre / il n'existe pas decausalité libre.• Quatrième antinomie : il existe un être nécessaire, comme partie ou cause du monde / il n'existe pas d'êtrenécessaire, ni dans le monde, ni en dehors. En l'absence du critère de l'expérience, la raison démontre aussi bien le pourque le contre.

Surgit alors le fantôme du scepticisme.

Mais Kant penseéchapper au scepticisme justement en mettant à nu le sophisme, qui faitglisser d'une idée de la raison à son existence comme chose en soi objective.La raison est à elle-même son propre remède : c'est la démarche critique.Il en va de même, enfin, concernant la théologie rationnelle qui entretientl'illusion de preuves de l'existence de Dieu, preuves que Kant démonte une àune, montrant leur valeur purement spéculative.Avant Kant, Hume avait déjà soumis ces trois idées, le moi, le monde, Dieu, àune critique définitive en en montrant la connaissance illusoire.

Mais Hume, ensceptique, concluait à l'inutilité, voire au caractère néfaste de ces idées pourla science, Kant, au contraire, malgré leur charge d'illusion, leur accorde unrôle positif suprême comme pôle d'unification systématique de la connaissancehumaine.Les idées de la raison n'ont pas de valeur transcendante (objective), maisuniquement une valeur régulatrice et organisatrice dans l'interprétation del'expérience.

Sans elles, pas de système, mais une simple juxtaposition desavoirs locaux (ce qui reproché à l'empirisme).Il reste que l'illusion interne à la raison et l'usage illégitime des facultés qu'elleprovoque naissent d'un désir irrépressible, celui de faire connaître les chosesen soi au-delà des limites de l'expérience (usage transcendantal), ou pire,comme on vient de le voir, de constituer de simples conditions de laconnaissance en objets de cette connaissance (usage transcendant ou constitutif).. »

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