Devoir de Philosophie

En quoi rompre avec l'opinion fait-il progresser la vérité ?

Publié le 27/07/2004

Extrait du document

Est-ce là le point de départ de la philosophie ? Est juste tout ce qui paraît tel à chacun. Et comment est-il possible que les opinions qui se contredisent soient justes ? Par conséquent, non pas toutes. Mais celles qui nous paraissent à nous justes ? Pourquoi à nous plutôt qu'aux Syriens, plutôt qu'aux Égyptiens ? Plutôt que celles qui paraissent telles à moi ou à un tel ? Pas plus les unes que les autres. Donc l'opinion de chacun n'est pas suffisante pour déterminer la vérité. «Platon, Le Banquet« Diotime - T'imagines-tu [.

L’opinion, en philosophie, a, depuis Platon, un sens précis : elle est un jugement que l’on prononce sur un sujet sans l’avoir vraiment fondé en raison, mais tout en lui donnant l’apparence d’un jugement valable – et c’est là que réside son danger ; souvent, ce jugement correspond à celui communément partagé par la foule – les gens que Platon nomme oi polloi, les nombreux. L’expression courante « donner son opinion «, « avoir une opinion sur tel ou tel sujet «, rejoint cette définition platonicienne : l’opinion désigne un simple avis que l’on exprime de manière rapide, sans forcément avoir fait l’effort de le penser réellement. Rompre avec l’opinion, c’est refuser d’émettre ou d’accepter de pareils jugements, au profit d’un réel effort de pensée. Cette rupture est ici liée avec l’idée de progression de la vérité : cela sous-entend que l’opinion n’a pas de trait commun avec la vérité, qu’elle lui est même un obstacle. La formulation du sujet présuppose en effet cette opposition entre opinion et vérité comme acquise, puisqu’elle se contente de demander les modalités de manifestation d’une réalité (c’est ce qu’implique la question « en quoi ? «), sans remettre en question la justesse de cette position. L’expression « faire progresser la vérité «, enfin, envisage la vérité comme une construction en progrès (et non comme une révélation, par exemple), et place le sujet dans cet horizon précis de la recherche et de l’élaboration des discours vrais. En ce sens, le sujet a une portée épistémologique.

« Introduction : L'opinion est une connaissance vague qui se distingue de la science en tant qu'elle est la recherche de lavérité.

L'opinion porte donc une interrogation sur le critère de vérité que l'on pourrait avoir sur soi.

En effet, nousopposons souvent la connaissance acquise par la science et le raisonnement ayant une valeur sûre et l'opinion quine constitue pas une connaissance rationnelle vérifiable.

Dès lors l'opinion serait le jouet de l'imagination, despassions.

Du point de vue de la connaissance de soi alors l'opinion ferait place à l'orgueil etc.

L'opinion serait doncpeu fiable et c'est en ce sens que l'on pourrait la considérer comme un obstacle dans la mesure où elle serait uneréticence à un regard objectif sur soi.

En ce sens, si l'opinion s'oppose à la vérité il faut donc rompre avec elle afinde permettre l'accès à la vérité (1 ère partie), dans ce cas, l'opinion n'est qu'une forme de l'ignorance (2 nd partie), néanmoins il serait vain de vouloir détruire toute opinion, peut-être même que nous croyance en la vérité réside del'opinion (3 ème partie). I – L'obstacle de l'opinion a) La vérité se comprend dans un discours relatif à la science.

Or comme le note Platon dans le Théétète : nous sommes à la recherche de l'Etre, c'est-à-dire du logos.

L'Etre est l'objet de la science ; ce sur quoi un discours devérité est possible.

Dans l'ascension dialectique de la science l'objet est donc la recherche de l'Etre.

Il s'agit doncd'énoncer les vérités sur le monde, des vérités en soi, qui ne soient pas des images de la réalité elle-même.

En cesens la science, et la vérité se comprennent dans une étiologie, c'est-à-dire un recherche des causes, c'est-à-dired'une remontée au sein des idées.

C'est pourquoi le Théétète apparaît comme un dialogue aporétique puisque Socrate refuse de définir la science comme l'opinion, la sensation ou encore l'opinion droite.

En effet, la vérité etl'opinion sont donc radicalement différentes.

Et c'est bien ce que l'on peut voir chez Platon avec le cas de la ligne dans La République VI, 509d - 511e .

L'enjeu général de ce passage est de classifier les différents niveaux ontologiques de l'être ou de la réalité et de les faire correspondre avec différents modes de connaissance.

La« parabole » de la ligne permet de schématiser cet argument et de nous orienter (comme une sorte de vecteur)vers la connaissance la plus claire, à savoir celle qui nous fait remonter à l'Idée.

L'opinion est une croyance et en cesens elle est de l'ordre du visible tandis que la science est de l'ordre de l'intelligible.

Si la vérité ne peut pas être unecroyance c'est bien parce que la croyance manque cruellement d'une assise ontologique.

Bien plus faire de la véritéune croyance, ce serait faire du philosophe un homme d'opinion ou un sophiste.

En effet, le sophiste est bien unproducteur d'image qui pense trouver la vérité dans celle-ci or cela est impossible.

Au demeurant c'est ce que l'onpeut observer dans l'ascension de la caverne de Platon .

Plus exactement, au travers de cette allégorie, cet dialectique ascendante nous montre le chemin que nous parcourons lors de la recherche de la vérité.

Il s'agit de sedéprendre de l'illusion des phénomènes pour regarder la vérité, le bien en soi qui sera symboliser par le soleil.

Etcette distinction entre la science et l'opinion se retrouve dans le mythe de la caverne.

En effet, les personnesenchaînées et voyant les ombres portées sur la paroi de la caverne sont dans l'ordre de l'opinion et ce n'estqu'après s'être sorti de ces chaînes afin de remonter à la surface donc métaphoriquement vers l'Idée que la sciencepeut advenir.

Science, vérité et opinion et croyance sont donc dans deux ordres de réalité différente l'une le mondede l'apparence et l'autre le monde de l'Idée, des intelligibles, celui de la pensée. b) La vérité est un acte de création de soi-même à travers cette conversion du regard : l'époché.

Pour comprendrecette conversion il faut examiner « la situation qui résulterait de la libérations de leurs liens et de la guérison de leurégarement, dans l'éventualité où, dans le cours des choses, il leur arriverait ce qui suit.

Chaque fois que l'un d'entreeux serait détaché et contraint de se lever subitement, de retourner la tête, de marcher et de regarder vers lalumière, à chacun de ces mouvements il souffrirait, et l'éblouissement le rendrait incapable de distinguer les chosesdot il voyait auparavant les ombres.

» En effet, l'allégorie de la caverne au livre VII de la République de Platon précise : « Représente-toi des hommes dans une sorte de caverne.

Cette habitation possède une entrée disposéeen longueur, remontant de bas en haut tout le long de la caverne vers la lumière.

Les hommes sont dans cettegrotte depuis l'enfance, les jambes et le cou ligotés de telle sorte qu'ils restent sur place et ne peuvent regarderque ce qui se trouve devant eux, incapables de tourner la tête à cause de leurs liens.

Représente-toi la lumière d'unfeu qui brûle sur une hauteur loin derrière eux et, entre le feu et les hommes enchaînés, un chemin sur la hauteur, lelong duquel tu peux voir l'élévation d'un petit mur, du genre de ces cloisons qu'on trouve chez les montreurs de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles