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A quoi sert la culture ?

Publié le 11/08/2005

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culture
  Kant, Critique de la faculté de juger, §83, traduction Alain Renaut. « Si, désormais, il faut trouver en l'homme lui-même ce qui doit être, en tant que fin, accompli par sa connexion avec la nature, il peut seulement d'agir d'un bien ou d'une fin telle qu'elle puisse elle-même être réalisée par la nature dans sa bienfaisance, ou bien l'aptitude à toutes sortes de fins pour lesquelles la nature (extérieurement et intérieurement) pourrait être utilisée par l'homme. La première fin de la nature serait le bonheur, la seconde la culture de l'homme. »   Kant montre ensuite que pourquoi cette fin ne peut pas être le bonheur, avant de conclure : « En ce sens, seule la culture peut être la fin dernière que l'on a des raisons d'attribuer à la nature vis-à-vis de l'espèce humaine (...). »   Remplir sa vocation d'homme, être humain, c'est donc pouvoir se donner à soi-même des fins, c'est développer la culture de l'habileté.   Mais cela ne suffit pas : fait aussi partie de la culture le fait d'être capable de choisir des fins bonnes. Texte : Kant, Critique de la faculté de juger, §83, traduction Alain Renaut. « Mais toute culture n'est pas suffisante pour que se trouve réalisée cette fin dernière de la nature. La culture de l'habileté est sans doute la principale condition subjective de l'aptitude à réaliser des fins e général, mais elle n'est pourtant pas suffisante pour faire progresser la volonté dans la détermination et le choix de ses fins, laquelle volonté, pourtant, appartient essentiellement à l'ensemble de ce qui se définit comme une aptitude à des fins.

Analyse du sujet : l  Dans ce type de sujet, il faut faire attention à ne pas répondre en énumérant tout ce à quoi peut servir la culture. Le but étant de problématiser la question. l  Le sujet, tel qu'il est posé, suppose que la culture sert bien à quelque chose, mais qu'on se demande à quoi. C'est un présupposé qu'on est en droit de remettre en cause. On peut alors se demander « À quoi la culture peut-elle bien servir ? « ou « À quoi bon la culture ? «. l  Pour se demander à quoi sert la culture, il faut faire varier les différents sens que peut prendre le mot culture. l  Le problème de l'utilité est lié au problème des fins qu'on se donne. Si, par exemple, on considère que la fin suprême pour l'homme est le bonheur, on pourra se demander à quoi peut bien servir la culture dans le cas où elle ne contribuerait pas au bonheur. Problématisation : Nietzsche ouvre la Seconde considération intempestive en expliquant que nous envions le bonheur des animaux qui n'ont pas de mémoire, pas de culture. La culture ne semble, en effet, pas rendre heureux. Les animaux peuvent survivre sans culture, ils semblent même pouvoir vivre, sinon plus heureux (car il est difficile de parler de bonheur à propos des animaux), du moins plus sereinement. Dans ces conditions, à quoi peut bien servir la culture ?

 

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« Texte : Spinoza, Traité théologico-politique , chapitre V, traduction Charles Appuhn. « Ce n'est pas seulement parce qu'elle protège contre les ennemis,que la Société est très utile et même nécessaire au plus hautpoint, c'est aussi parce qu'elle permet de réunir un grand nombrede commodités ; car, si les hommes ne voulaient pas s'entraider,l'habileté technique et le temps leur ferait également défaut pourentretenir leur vie et la conserver autant qu'il est possible.

Nuln'aurait, dis-je, le temps ni les forces nécessaires s'il lui fallaitlabourer, semer, moissonner, moudre, cuire, tisser coudre eteffectuer bien d'autres travaux utiles à l'entretien de la vie ; pourne rien dire des arts et des sciences, qui sont aussi suprêmementnécessaires à la perfection de la nature humaine et de sabéatitude.

Nous voyons en effet ceux qui vivent en barbares, sanscivilisation, mener une vie misérable et presque animale, etcependant, le peu qu'ils ont, tout misérable et grossier, ils ne se leprocurent pas sans se prêter mutuellement une assistance quellequ'elle soit.

» Qu'entend-on alors par « culture » ? Il s'agit de croyances et devaleurs mises en commun dans un groupe social. b) La culture est la mise en commun de croyances et de valeurs communes. Texte : Durkheim, Règles de la méthode sociologique , chapitre I. « Quand on regarde les faits tels qu'ils sont et tels qu'ils ont toujours été, il saute aux yeux que touteéducation consiste dans un effort continu pour imposer à l'enfant des manières de voir, de sentir et d'agirauxquelles il ne serait pas spontanément arrivé.

Dès les premiers temps de sa vie, nous le contraignons àmanger, à boire, à dormir à des heures régulières, nous le contraignons à la propreté, au calme, àl'obéissance ; plus tard, nous le contraignons pour qu'il apprenne à tenir compte d'autrui, à respecter lesusages, les convenances, nous le contraignons au travail, etc., etc.

Si, avec le temps, cette contraintecesse d'être sentie, c'est qu'elle donne peu à peu naissance à des habitudes, à des tendances internesqui la rendent inutile, mais qui ne la remplacent que parce qu'elle en dérivent.

» Ces valeurs communes permettent de vivre ensemble sans être dans un état de guerre ou de suspicionpermanents. Transition : La nature ne semble cependant pas viser la paix entre les hommes : la culture, lorsqu'elle n'est pas partagée partous les groupes humains, peut au contraire être source de conflits (voir les guerres de religion, par exemple).

Lesconflits inter-individuels sont alors reconduits au niveau international.

Dans ces conditions, à quoi sert la culture, sice n'est pas à assurer la paix entre les hommes ? La culture relève-t-elle de l'utilité, est-ce une question pertinente? Un beau tableau doit-il servir à quelque chose ? 2.

La culture est une fin en soi, elle n'a pas à servir à autre chose. a) La culture est la capacité à se donner des fins de manière autonome, c'est-à-dire des fins indépendantes de la nature. Kant, Critique de la faculté de juger , §83, traduction Alain Renaut. « Si, désormais, il faut trouver en l'homme lui-même ce qui doit être, en tant que fin, accompli par saconnexion avec la nature, il peut seulement d'agir d'un bien ou d'une fin telle qu'elle puisse elle-mêmeêtre réalisée par la nature dans sa bienfaisance, ou bien l'aptitude à toutes sortes de fins pour lesquellesla nature (extérieurement et intérieurement) pourrait être utilisée par l'homme.

La première fin de lanature serait le bonheur , la seconde la culture de l'homme.

» Kant montre ensuite que pourquoi cette fin ne peut pas être le bonheur, avant de conclure : « En ce sens, seule la culture peut être la fin dernière que l'on a des raisons d'attribuer à la nature vis-à-vis de l'espèce humaine (...).

» Remplir sa vocation d'homme, être humain, c'est donc pouvoir se donner à soi-même des fins, c'estdévelopper la culture de l'habileté. Mais cela ne suffit pas : fait aussi partie de la culture le fait d'être capable de choisir des fins bonnes. Texte : Kant, Critique de la faculté de juger , §83, traduction Alain Renaut.. »

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