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À quoi sert l'histoire ?

Publié le 01/02/2004

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histoire
L'histoire comporte une part d'aléa, de hasard, d'accident. Que quelque chose soit arrivé, soit " entré dans l'histoire ", n'entraîne pas, ne signifie pas, que cette chose doit être, est de l'ordre de la vérité ou de la morale/du droit. Même si cette affirmation suppose que seul ce que l'histoire juge digne d'être gardé est vrai ou bien, cela suppose quand même que quelque chose s'est produit. Mais qui, ou quoi, a produit ce quelque chose ? Pour une partie de la philosophie ce ne sont pas les hommes qui font l'histoire... « L'histoire est une galerie de tableaux où il y a peu d'originaux et beaucoup de copies. » Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution Il faut donc que l'histoire, non seulement soit une entité réelle, mais aussi, qu'elle soit habilitée à porter des jugements de valeur sur ce qui est arrivé, ou à garder seulement ce qui était bien, voire encore à sanctifier le mal, et le changer en bien. L'histoire aurait alors en elle une norme morale : dire que l'histoire jugera c'est dire que l'histoire nous dira ce qui était vrai ou bien dans le passé. Si l'histoire est capable de juger, c'est qu'elle a en elle de quoi le faire parce qu'elle est identifiée soit à Dieu soit à la Raison. La théologie de l'histoire prétend que Dieu, entité extérieure à l'histoire, jugera les actes des hommes, et non l'histoire à proprement parler.

L’histoire se définit comme le cours des événements humains, pour cerner ce qu'est l'histoire, il convient de se demander ce qu'est un "événement", ce qui fait que des événements sont dits "historiques", ce qui établit entre les événements la nature d’un lien. Mais à quoi peut bien servir l'histoire, autrement dit l'étude du passé ? Quatre-vingts milliards d'hommes et de femmes ont vécu sur la Terre depuis l'apparition des premiers êtres humains. De génération en génération, ces hommes et ces femmes ont lutté pour leur préservation, leur continuation, pour asseoir leur pouvoir, leur domination. Il nous appartient de poursuivre leur effort ou de tirer leçon de leurs erreurs. L'histoire nous aide à entrevoir d'où nous venons et où nous allons.

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« son rôle, non pour que le passé régente le présent et interdise l'avenir, mais pour qu'à travers les âges, dans tous lesens du terme, toutes les générations d'humains puissent se sentir solidaires des générations montantes. Troisième partie : L'histoire, une production des historiens ? L'histoire est-elle une entité réelle, ou bien n'existe-t-elle que dans l'esprit de l'historien ? Si l'historien pouvaitexister, il s'agirait d'un homme qui détiendrait un pouvoir absolu, une vision des phénomènes complètementsynthétique, devrait se situer à la fin des temps c'est-à-dire paradoxalement à la fin de l'histoire.

L'historien estsusceptible de prononcer un jugement de valeur, mais pas un jugement objectif, mais c'est en général au détrimentde la connaissance historique.

Normalement, l'histoire ou l'historien n'a pas à juger car il doit seulement chercher àconnaître.

« Au sens strict des termes, l'histoire ne répond pas à la définition de la science ; elle ne consiste pas en démonstrations abstraites comme les mathématiques ; elle n'est pas vérifiable par l'expérimentation comme lessciences de la nature; enfin, elle n'aboutit pas à des lois qui permettent la prévision.

» Léon E.

Halkin , Éléments de critique historique . L'histoire est inséparable de l'historien.

Tout en procurant une ouverture de l'esprit pour la connaissance deshommes, elle éveille 1e sens positif du doute et de la critique.

Aussi ne s'improvise-t-on pas historien et l'objet de laconnaissance historique ne s'étale-t-il pas comme l'objet de la connaissance physique.

D'où l'impérieuse nécessitéde former des historiens capables de s'investir sérieusement dans le métier d'historien.

« J'entends par histoire une recherche scientifiquement conduite, disons à la rigueur une science, mais complexe : il n'y a pas une histoire, unmétier d'historien, mais des métiers, des histoires, une somme de curiosités, de points de vue, de possibilités...

»Braudel, Écrits sur l'histoir e. Marc Bloch pose la question de la légitimité de l'histoire dans son ouvrage Une apologie pour l'histoire. Conclusion : À quoi sert l'histoire comprise comme l'ensemble des faits humains ? On peut s'interroger sur l'utilité del'historiographie.

Pourquoi a-t-on élaboré une telle discipline ? N'a-t-elle d'intérêt qu'en tant qu'elle pourrait être utile? Peut-on aussi penser que l'histoire comme science humaine pourrait être une connaissance désintéressée ? Lesujet peut également poser le problème du progrès de l'histoire, et d'un sens de l'histoire : l'homme lui trouve-t-il unintérêt par son statut d'être historique, pris dans une époque, dans une chronologie ? Quel est l'apport de l'histoirepour la connaissance, ou pour la conduite de la vie ? « Ce que raconte l'histoire n'est en fait que le long rêve, lesonge lourd et confus de l'humanité », Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation. L'histoire a été diversement appréciée.

A l'historicisme intempérant du XIXe, s'opposent les diatribes de Nietzschepuis de Valéry, le mépris d'Alain et de Bergson.Ces positions extrêmes se justifient par la nocivité des mythes historiques qui ont trop souvent servi d'alibi àl'agressivité et à la rapacité des peuples.

Mais les mythes ne sont-ils pas le produit spontané de la consciencecollective, et le rôle d'une histoire scientifique n'est-il pas, précisément, de dénoncer leur caractère de mythe ?Tâche difficile et sans cesse à reprendre, car, psychologiquement, le mythe sera toujours plus « vrai » que toutrécit critique basé sur des documents sérieux. Y a-t-il des leçons à tirer de l'histoire ? La question est délicate : « science du concret», l'histoire a pour objet desévénements qui, dans leur singularité n'ont aucune chance de jamais se répéter : il ne saurait donc être question,quelque tentation qu'on en aie, d'appliquer tels quels à la solution de problèmes présents des procédés qui ont jadisréussi.

Cependant, à un niveau d'abstraction plus profond, on peut espérer, sous les évolutions apparentes,découvrir des régularités et des permanences instructives.

Mais les conclusions, en ce domaine doivent êtreassorties de la plus grande prudence. L'histoire rend compte de la part énorme de traditions et de survivances irréductibles à la raison que véhicule toute. »

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