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A quoi sert la technique ?

Publié le 02/01/2004

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technique

■    Mots clés •    quoi : ce pronom relatif désigne une chose : À quelle chose sert la technique ? •    servir : du latin servire, « être esclave «, « être soumis ou dévoué à « ; agir, aider, contribuer à, participer. •    technique : du grec teknê : c'est un savoir-faire propre à l'homme qui fabrique ce que la nature ne lui fournit pas.

 

  • La question porte sur la technique en général, càd sur l'ensemble des moyens, qu'ils soient matériels ou logistiques, dont l'homme est susceptible de se doter pour effectuer les tâches qu'il lui revient d'accomplir.
  •  Il s'agit de savoir à quoi la technique, ainsi entendue dans toute la généralité de l'acception du mot qui la désigne, elle sert, autrement dit de savoir non seulement quels usages en sont faits mais, au fondement de ses usages, quelles fonctions peuvent lui être reconnues.
  •  S'il va de soi que la technique est sensée servir à quelque chose, par contre ses fonctions a priori multiples restent à définir; aussi convient-il effectivement de se demander à quoi elle sert.
  •  En sachant ce à quoi sert la technique, on devrait être en mesure non seulement d'en apprécier toute la valeur mais aussi de discerner quel est le bon usage que l'on devrait en faire !
technique

« mesure, l'homme s'extrait de la nature en perfectionnant et en créant de nouveaux outils.

Le développement dumachinisme est plus important pour la libération du prolétariat que les rêveries du socialisme utopique (Marx).

Latechnique est ainsi indissociable de l'histoire de la maîtrise croissante de l'homme sur son environnement. c.

La technique est un facteur de civilisationDans le Discours de la méthode (6' partie), Descartes annonce la possibilité d'une technique libératrice.

Celle-ci doitlibérer :– de la souffrance du travail, grâce aux inventions ;– de la maladie, grâce aux techniques qui vont permettre de rester en bonne santé (développement de la médecine);– de la nature en général, dont l'homme va devenir le « maître et possesseur ».Ainsi, la technique est facteur de la civilisation. Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de lascience, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrine d' Aristote . Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir surl'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçuecomme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrises'introduit au cœur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes lescommodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé […] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peut s'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, unsavoir-faire, une routine, elle devient une science appliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme on agit ou on transforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert àl'action de l'homme, dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui luiappartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »). Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait la métaphysique cartésienne, en établissant une différence radicale de natureentre corps & esprit.

Ce qui relève du corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux à desmachines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, à tomber. Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la nature ne concerne pas que la. »

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