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En quoi suis-je concerné par la liberté des autres ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

On ne peut parler de liberté véritable que dans la mesure où une autre personne, une autre volonté rentre en jeu.   Seule une volonté soumise à l'objectivation dans des ?uvres est capable de se reconnaître elle-même comme l'auteur responsable de ses actes. C'est ici le second seuil dans la dialectique de la liberté réalisée : la liberté n'est plus seulement actualisée dans des choses, en tant que choses possédées, mais dans des ?uvres et dans des actions qui la représentent dans le monde. Par-delà la simple intention, la volonté doit passer par l'épreuve du succès et de l'échec et lier son sort à quelque phase de l'histoire. Il n'est pas de projet effectif sans cette épreuve de la réalité, sans ce jugement exercé par les autres hommes, et finalement sans le jugement du « tribunal du monde ». La liberté apparaît alors comme une dialectique tendue entre une exigence infinie, qui reflète son pouvoir illimité d'auto- affirmation, et la tâche d'auto- réalisation dans une réalité finie. La dialectique du maître et de l?esclave est du même ressort. Cette dialectique répond à cette simple question : que vaut ma liberté si elle n?est pas reconnu par un tiers, par autrui. On peut dire de la sorte qu?on est libre que vis-à-vis d?autrui, que de ce fait autrui avec sa liberté me concerne car il est nécessaire à ce que ma liberté advienne.   2) La place de l?autre dans ma liberté.

« 2,20 m de la pelouse, comme exerçant une certaine pression sur le sol, etc. ».

Autrement dit ce ne serait pour moi qu'un objet comme les autres, qui s'ajouterait aux autres : « Cela signifie que je pourrais le faire disparaître sans que les relations des autres objets entre eux soient notablement modifiées.

En un mot, aucune relation neuve n'apparaîtrait par lui entre ces choses de mon univers… » Le saisir comme homme, qu'est-ce que cela signifie, sinon saisir une « relation non additive » des objets à lui, une nouvelle organisation des choses de mon univers autour de cet objet privilégié ? Autrement dit, avec l'apparitiond'autrui dans mon champ de vision, une spatialité se déploie qui n'est pas ma spatialité, un autre centre du mondeapparaît et du même coup un autre sens du monde.

Les relations que j'appréhendais entre les objets de mon universse désintègrent : « L'apparition d'autrui dans le monde correspond donc à un glissement figé de tout l'univers, à une décentration du monde qui mine par en dessous la centralisation que j'opère dans le même temps. » Cette décentration du monde fait de moi un sujet glissant.

La désagrégation « gagne de proche en proche » tout mon univers.

Autrui tend à me « voler le monde ».

Si autrui n'existait que sur le mode d' « être-vu-par-moi », je pourrais, en m'efforçant de le saisir seulement comme objet, le réintégrer dans ma propre vision du monde.

Maisautrui me voit.

J'existe sur le mode d' « être-vu-par-autrui ». Second moment : être vu. « Imaginons que j'en sois venu à coller mon oreille contre une porte, à regarder par le trou d'une serrure.

Je suis seulet sur le plan de la conscience non-thétique de moi. » Je suis seul & j'existe sur le plan de la conscience non-thétique ou immédiate de moi, cela signifie que mon attituden'a aucun « dehors », que je n'ai pas conscience de « moi » comme objet et qu'il n'y a donc rien à quoi je puisse rapporter mes actes pour les qualifier , les juger.

Je suis mes actes et « ils portent en eux-mêmes leur totale justification ». « Or voici que j'ai entendu des pas dans le corridor : on me regarde. » Qu'est-ce que cela signifie , sinon que le regard d'autrui me fige.

J'étais liberté pure, conscience allégée de touteimage, me voici devenu quelqu'un, un objet du regard.

Je me vois parce qu'on me voit : mon « moi » fait irruption. En même temps j'en viens à exister sur le même plan que les objets.

Je suis objet d'un regard.

Autrui surgit et j'ai un« dehors », une apparence externe.

J'ai une nature qui ne m'appartient pas.

Ce que je suis pour autrui (vicieux,jaloux…), je ne suis plus libre de l'être.

Je suis engagé dans un autre être.

Plus jamais je ne pourrai échapper àl'image qu'autrui me tend de moi-même.

Autrement dit, j'existe sur le mode d' « être-pour-autrui ». « Ma chute originelle, c'est l'existence d'autrui… » Cela signifie donc que tout se passe comme si autrui me faisait m'écrouler au milieu des choses.

C'est ce que je découvre dans la honte qui n'est, au fond, que « l'appréhension de moi-même comme nature ».

Chute originelle qui fait songer au péché originel.

Je suis découvert, presque nu devant le regard tout-puissant de l'Autre, regard qui me dépouille de ma transcendance. Face à autrui, je ne peux plus qu'être « projet de récupération de mon être ».

Si autrui me regarde, je le regarde aussi.

S'il tend à me chosifier, je peux faire de même.

Mon projet de récupérer mon être ne peut se réaliser que si jem'empare de cette liberté d'autrui et que je la réduis à être liberté soumise à ma liberté.

Et, en effet, tout estcombat, même l'amour.

Quel est, en effet, le désir de tout être amoureux ? N'est-ce pas d'abord de posséder l'êtreaimé, d'en faire sa chose ? Le combat se poursuit même dans les moments les plus doux, jusque dans le désir, lacaresse.

Le désir est une tentative pour déshabiller le corps de ses mouvements comme de ses vêtements et lefaire exister comme pure chair.

Le désir, cette tentative d'incarnation d'autrui, s'exprime par la caresse : « En caressant autrui, je fais naître sa chair, par ma caresse, sous mes doigts.

La caresse est l'ensemble des cérémoniesqui incarnent Autrui. » Qu'est-ce que cela veut dire, sinon que la caresse, ce n'est pas le simple « contact de deux épidermes », mais une façon, pour moi, d'empâter l'être désiré dans sa chair : « Mon but est de le faire s'incarner à ses propres yeux comme chair, il faut que je l'entraîne sur le terrain de la facticité pure, il faut qu'il se résume pour lui-même à n'êtreque chair… » Devenu corps, chair, présence offerte, sous mes doigts, par ma caresse, autrui ne me transcende plus.

Je suisrassuré : autrui est ma chose, il ne sera plus que ceci, cad chair. Si Sartre nous fait sentir toute cette « part du diable » qu'il peut y avoir dans nos rapports avec autrui – qui, comme sa pièce de théâtre « Huis clos » tend à montrer, sont souvent « tordus » - notons cependant que la vision sartrienne n'est pas entièrement négative.

Sartre , à la suite de Hegel , reconnaît que j'ai besoin de la médiation d'autrui pour obtenir quelque vérité sur moi.

Des sentiments comme la honte ou la pudeur ne medécouvrent-ils pas des aspects essentiels de mon être que j'ignorais sans autrui ? Avoir honte, n'est-ce pasreconnaître que je suis tel qu'autrui me voit ? Que cette image qu'autrui me tend de moi-même n'est pas une vaineimage ? Autrui est, ainsi, un médiateur indispensable entre moi & moi-même.

Il me fait passer d'une « conscience non-positionnelle de soi » à « une conscience réflexive ».

Autrement dit il me fait accéder à une véritable conscience de moi-même.

D'où la formule : « Je suis un être Pour-soi, qui n'est Pour-soi que par un autre. » Enfin si la relation à autrui est conflictuelle, c'est parce que le projet originel de tout être humain, c'estd'être cause de soi, de coïncider totalement avec lui-même, tel Dieu.

Or, ce projet d'être Dieu est, comme le dit. »

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