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En Quoi Le Théatre Est-il Un Genre Différent De La Litterature Traditionnelle

Publié le 17/01/2011

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Introduction :

 

Par définition, le naturalisme est une théorie esthétique selon laquelle l’art doit s’en tenir à la reproduction de la nature. La description semble souvent interrompre le récit de manière arbitraire. Elle parvient pourtant à être l’outil indispensable de l’investigation naturaliste du milieu. La description dans le roman naturaliste revêt une toute autre importance que celle des autres romans. Le XIXème siècle est à la science et de nombreux romans de ce siècle ne sont plus vraiment des romans mais des « clinique de passions «. Emile Zola, romancier naturaliste, pense que « la description est une « nécessité de savant « et non « un exercice de peintre «. Dans quelle mesure la description n’est-elle entrevue que comme étant « nécessité « et non comme une fantaisie artistique ?

C’est ce que nous verrons en analysant cette nécessité de savant que peut constituer la description. Puis, nous verrons que le roman naturaliste est descriptif par excellence car son titre est souvent allégorique et qu’il renferme de nombreux motifs. Enfin, nous allons considérer que la description demeure, malgré la volonté du romancier naturaliste, un élément artistique.

 

I - REPRESENTATION DU REEL PAR LA CREATION ROMANESQUE 

 

     1) Représentation du réel par le Roman

 

      En effet, le roman est un genre plus apte que d’autres à représenter le réel, Dans L’assommoir, Emile Zola entreprend de traverser tous les milieux de la société du Second Empire, et, pour chacun d'eux, amasse une documentation colossale. Il parcourt le quartier de la Goutte d'Or en quête d'un langage populaire authentique. L'assommoir, oeuvre très critiquée lors de sa parution, incarne une description réaliste du monde ouvrier du XIX ème siècle. Son auteur, Emile Zola, soucieux de faire connaître la situation difficile de la classe ouvrière de son époque, s'est attaché à dépeindre la vie d'une famille ouvrière tant dans son travail que sa vie quotidienne. La description n'est pas uniquement le meilleur moyen de passer en revue les détails qui expliquent les personnages. Elle est surtout un moteur pour la narration, elle lui permet de prendre tout son sens à travers les détails évoqués. Dans La Curée par exemple, on peut mettre en parallèle les deux descriptions de l'Ile Saint-Louis, où vit le père de Renée, et la maison Saccard.

 

     2) Itinéraire des héros dans la longueur d’un roman

 

      De plus, la longueur d’un roman permet de développer dans la durée l’itinéraire des héros. Le roman d'apprentissage est un genre littéraire romanesque né en Allemagne au XVIIIe siècle. Il a pour thème le cheminement évolutif d'un héros, souvent jeune, jusqu'à ce qu'il atteigne l'idéal de l'homme accompli et cultivé. Le héros découvre en général un domaine particulier dans lequel il progresse. Mais en réalité, c'est une conception de la vie en elle-même qu'il se forge progressivement. Dans Bel Ami de Maupassant, Bel-Ami est donc le héros du roman, un homme avisé qui comprend assez vite, comment fonctionnent les rouages de la société. Le charme, les circonstances, l’opportunisme, l’arrivisme bientôt, aiguisent sa cupidité. Les épisodes se succèdent pour évoquer l’ascension sociale du héros, qui trompe et séduit hommes et femmes à tour de bras.

 

     3) Enquêtes journalistiques dans les romans

 

      En outre, des écrivains font des enquêtes journalistiques transposées dans leurs romans.  Dans la Curée, on démontre un point historique de son époque. Celui des travaux d'Haussmann, au cœur de Paris. Les transformations de Paris sous le Second Empire ou travaux haussmanniens constituent une modernisation d'ensemble de la capitale française menée à bien de 1852 à 1870 par Napoléon III et le préfet Haussmann. De chapitre en chapitre, une véritable de galerie de portraits de la société impériale y défile. Ces personnages secondaires servent à dénoncer le régime, son fonctionnement pervers rongé par la corruption. Tous ces hommes et femmes de grande noblesse ne sont pour Zola que des profiteurs du régime.

      II – LE ROMAN N’EST PAS UNE IMITATION DE LA VIE

 

     1) Choisir et composer et ne pas copier le réel

 

      D’abord, parce que copier le réel est impossible et serait ennuyeux, il faut choisir et composer. La préface de l'oeuvre de Maupassant Pierre et Jean, est un manifeste, c'est-à-dire un texte dans lequel l'auteur revendique un choix esthétique. Dans ce manifeste, l'auteur pose la question de la place du romancier, il s'interroge et se demande, ce qu'est après tout un écrivain. Ainsi, il affirme que le romancier, doit se montrer libre, il n'est pas forcément obligé de suivre un mouvement littéraire spécifique, puis respecter toutes les normes mises en place par ce mouvement, mais qu'au contraire il peut avoir des choix esthétiques.

 

D'autre part, "Pierre et Jean" semble appartenir à deux mouvements littéraires : le réalisme et le naturalisme. Le bon nombre de descriptions et de précisions (produisant l'effet de réel permettant de d'apporter du crédit à l'histoire) permettent effectivement, d'affirmer, que l'auteur avait la volonté de raconter "la vérité, rien que la vérité et toute la vérité", mais les différentes remises en question, les différents chantier de réflexion, que les deux frères Pierre et Jean se proposent, montrent tout de même qu'il y a des choix esthétiques propres au naturalisme, dans ce roman.

 

     2) Le narrateur n’est pas neutre

 

      Ensuite le narrateur reste rarement neutre, la subjectivité du narrateur peut se manifester par les modalités de l’énonciation : l’interrogation, l’exclamation ou bien la négation polémique. Mais aussi la présence du narrateur se traduit à travers la focalisation, c'est-à-dire le point de vue qu’il adopte pour développer son récit. Le texte peut prendre successivement plusieurs points de vue avec alternance des focalisations, en fonction de chapitres différents ou à l'intérieur d'un même chapitre. La focalisation se centre sur un personnage auquel le lecteur pourra s'identifier. Dans Madame Bovary de Flaubert, au départ la focalisation se fait sur Charles Bovary, avant de passer essentiellement à Emma ; la fin du roman revient sur Charles. Notamment dans Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor, Martin Schulse, Allemand et Max Eisenstein, juif Américain, sont associés et tiennent tous eux une galerie de peinture à  San Francisco. Une forte complicité les unit. Au début des années trente, Martin souhaite rentrer en Allemagne. Ils commencent une correspondance épistolaire le 12 novembre 1932. Elle s’achèvera le 3 mars 1934. Les deux amis s’échangeront près d’une vingtaine de lettres. Dans cet échange de lettre il y a des points de vues opposés sur le nazisme.

 

     3) Les héros hors du commun dans les romans

 

Autre distorsion, les romanciers choisissent des héros dont le caractère, les aventures, le destin sont hors du commun, même dans les œuvres réalistes. Le héros de Stendhal, Julien Sorel dans Le rouge et le Noir est un jeune homme intelligent, beau et ambitieux, il entreprend ainsi son ascension sociale en sortant de sa condition d'enfant du peuple mais en étant confronté aux classes dominantes de la province au moment de la Restauration. Il est à la fois domestique, et en ascension vers un statut de clerc, rêvant plus tard d'accéder au pouvoir social par le Rouge de l'uniforme militaire ou par le Noir du clergé. Mais aussi dans Les Misérables, de Victor Hugo, Jean Valjean un ancien forçat qui a passé dix-neuf ans au bagne pour avoir volé un pain. Il ne connaît plus que la haine jusqu'au jour où la générosité d'un évêque le transforme. Pour changer de vie, Valjean change d'identité et devient peu à peu un industriel, riche et généreux, M. Madeleine. Mais il se retrouve au bagne, s'étant dénoncé pour sauver un vagabond qu'on accuse à sa place. Il réussit à s'évader, retrouve une partie de sa fortune et sauve Cosette, la fille d'une jeune femme qu'il avait protégée auparavant.

 

      III – LES ROMANCIERS SONT DES ILLUSIONNISTES

 

   1) Le roman est un « beau mensonge « -> Création de l’imaginaire

 

   Oui, le roman est d’abord un « beau mensonge «, il compose savamment l’imaginaire.

L'esprit humain est doué de diverses facultés, l'intuition sensible, l'entendement et l'imagination : celle-ci permet aux hommes de se représenter mentalement des objets non présents, autrement dit de les imaginer. Dans La Curée de Zola lors de la description de la serre on a une grande énumération de noms de plante et surtout des expressions descriptives du domaine des impressions. Zola nous parle également des sentiments des amants qu'il arrive à nous communiquer grâce, notamment, au champ lexical de l' amour appliqué au couple mais également au plante de la serre.

 

   2) Le romancier doit séduire le lecteur

 

   D’ailleurs, le romancier doit séduire le lecteur et l’entraîner irrésistiblement vers le dénouement. Le roman noir passionne les foules avec ses personnages stéréotypés et contrastés; la cruauté menace l'innocence dans un décor de château sombre et inquiétant. Le roman de George Orwell, 1984 décrit une Grande-Bretagne postérieure d'une trentaine d'années à une guerre nucléaire entre l'Est et l'Ouest censée avoir eu lieu dans les années 1950, où s'est instauré un régime de type totalitaire fortement inspiré à la fois du stalinisme et de certains éléments du nazisme. La principale figure du roman, Big Brother, est représenté par le visage d'un homme d'environ 45 ans, moustachu, fixant les gens dans les yeux, dans une expression qui se veut à la fois rassurante et sévère. Dans ce roman l’imaginaire s’inspire des principes scientifiques.

 

   3) Les romanciers sont des illusionnistes

 

      Les romanciers sont donc des illusionnistes car ils nous divertissent et nous instruisent tout à la fois. Le roman ne veut pas que raconter des histoires, il veut donner un sens au réel, à diffuser une vision du monde et, avec elle, des modèles de conduite. Le roman, « miroir de la société « permet à l'auteur de s'exprimer, de faire passer son point de vue mais aussi de faire réfléchir son lecteur. Selon Maupassant les romanciers sont des illusionnistes parce qu'un romancier va raconter une histoire souvent ordinaire mais agrémentée d'artifice littéraire ou narratif qui va la rendre extraordinaire. Dans le roman d’Albert Camus, La peste raconte la vie quotidienne des habitants de la ville pendant une épidémie de peste qui frappe la ville et la coupe du monde extérieur.

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