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De quoi la vérité libère-t-elle ?

Publié le 27/01/2004

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 La vérité peut se définir, de façon simple, comme ce qui est le critère qui vrai et du faux, c’est-à-dire plus spécifiquement la vérité-correspondance donc l’accord entre l’idée et la chose. Il y a aussi la vérité-cohérence qui insiste sur une nécessité logique, mais l’essentiel de la vérité peut se comprendre comme la propriété objective de la connaissance. Cependant, la question ne porte pas directement sur la définition de la vérité mais bien sur sa valeur et l’usage que l’on peut en faire. La liberté exprime l’absence de servitude, c’est-à-dire une autonomie du sujet non une hétéronomie. Elle implique une conscience de soi. Dès lors quel lien entre la vérité et la liberté ? Et c’est bien en ce sens que se pose la question : de quoi la vérité libère-t-elle ? Le postulat de départ est donc que la vérité aurait une vertu libératrice. Mais de quoi ? Des passions, de l’ignorance, de l’illusion. En effet, en tant que conversion du regard, la vérité semble avoir cette puissance. Mais dès lors que dire de cette volonté de liberté que nous trouvons exacerbée le plus souvent dans les sciences : n’est-elle pas une idole ? Une nouvelle servitude ? Faudrait-il libérée la vérité d’elle ? Mais comment ? Par une autre vérité ? Il y aurait alors un effet paradoxal de la vérité, ce qui engage nécessairement aussi tout discours sur la vérité.

            Si la vérité peut apparaître libératrice (1ère partie), il n’en reste pas moins qu’elle peut à son tour devenir l’objet d’une servitude (2nd partie) ce qui nous amènera à interroger le statut même et la nécessité de cette vérité (3ème partie).

 

  • I – La vérité comme acte libérateur

  • II – Libérer la vérité d’elle-même ou du dogme de la vérité

  • III – Effet paradoxal

 

 

« Introduction : La vérité peut se définir, de façon simple, comme ce qui est le critère qui vrai et du faux, c'est-à-dire plusspécifiquement la vérité-correspondance donc l'accord entre l'idée et la chose.

Il y a aussi la vérité-cohérence quiinsiste sur une nécessité logique, mais l'essentiel de la vérité peut se comprendre comme la propriété objective de laconnaissance.

Cependant, la question ne porte pas directement sur la définition de la vérité mais bien sur sa valeuret l'usage que l'on peut en faire.

La liberté exprime l'absence de servitude, c'est-à-dire une autonomie du sujet nonune hétéronomie.

Elle implique une conscience de soi.

Dès lors quel lien entre la vérité et la liberté ? Et c'est bien ence sens que se pose la question : de quoi la vérité libère-t-elle ? Le postulat de départ est donc que la vérité auraitune vertu libératrice.

Mais de quoi ? Des passions, de l'ignorance, de l'illusion.

En effet, en tant que conversion duregard, la vérité semble avoir cette puissance.

Mais dès lors que dire de cette volonté de liberté que nous trouvonsexacerbée le plus souvent dans les sciences : n'est-elle pas une idole ? Une nouvelle servitude ? Faudrait-il libéréela vérité d'elle ? Mais comment ? Par une autre vérité ? Il y aurait alors un effet paradoxal de la vérité, ce quiengage nécessairement aussi tout discours sur la vérité. Si la vérité peut apparaître libératrice (1 ère partie), il n'en reste pas moins qu'elle peut à son tour devenir l'objet d'une servitude (2 nd partie) ce qui nous amènera à interroger le statut même et la nécessité de cette vérité (3ème partie). I – La vérité comme acte libérateur a) On peut effectivement considérer la vérité comme libératrice.

Au demeurant c'est ce que l'on peut observer dansl'ascension de la caverne de Platon .

Plus exactement, au travers de cette allégorie, cet dialectique ascendante nous montre le chemin que nous parcourons lors de la recherche de la vérité.

Il s'agit de se déprendre de l'illusiondes phénomènes pour regarder la vérité, le bien en soi qui sera symboliser par le soleil.

L'ignorance est obscurité,c'est pourquoi la recherche de la vérité est périlleuse, difficile mais libératrice.

La vérité trouvée est libératrice entant qu'elle est œuvre de nous-même c'est-à-dire un acte de création de soi-même à travers cette conversion duregard : l'époché.

Pour comprendre cette conversion il faut examiner « la situation qui résulterait de la libérations deleurs liens et de la guérison de leur égarement, dans l'éventualité où, dans le cours des choses, il leur arriverait cequi suit.

Chaque fois que l'un d'entre eux serait détaché et contraint de se lever subitement, de retourner la tête,de marcher et de regarder vers la lumière, à chacun de ces mouvements il souffrirait, et l'éblouissement le rendraitincapable de distinguer les choses dot il voyait auparavant les ombres.

» En effet, l'allégorie de la caverne au livreVII de la République précise : « Représente-toi des hommes dans une sorte de caverne.

Cette habitation possède une entrée disposée en longueur, remontant de bas en haut tout le long de la caverne vers la lumière.

Les hommessont dans cette grotte depuis l'enfance, les jambes et le cou ligotés de telle sorte qu'ils restent sur place et nepeuvent regarder que ce qui se trouve devant eux, incapables de tourner la tête à cause de leurs liens.

Représente-toi la lumière d'un feu qui brûle sur une hauteur loin derrière eux et, entre le feu et les hommes enchaînés, unchemin sur la hauteur, le long duquel tu peux voir l'élévation d'un petit mur, du genre de ces cloisons qu'on trouvechez les montreurs de marionnettes et qu'ils érigent pour les séparer des gens.

Par-dessus ces cloisons, ils montrentleurs merveilles.

» b) Cette libération offerte par la vérité se trouve effectivement dans son cheminement qui passé alors parl'étonnement, le doute.

En effet, il s'agit de deux postures nous invitant à remettre en cause nos croyances.

C'esten ce sens alors que l'on peut comprendre la valeur du doute cartésien : de ce doute hyperbolique.

En effet, dansles Méditations métaphysiques, Descartes nous dit : « Maintenant donc que mon esprit est libre de tous soins, etque je me suis procuré un repos assuré dans une paisible solitude, je m'appliquerai sérieusement et avec liberté àdétruire généralement toutes mes anciennes opinions […] mais parce que la ruine des fondements entraînenécessairement avec soi tout le reste de l'édifice, je m'attaquerai d'abord aux principes sur lesquels toutes mesanciennes opinions étaient appuyées.

» c) Effectivement, si la vérité peut être libératrice c'est qu'elle se définit comme « la propriété objective de laconnaissance » ( Kant , Logique ).

Or la connaissance, comme peut l'être la philosophie en tant que science, est l'usage des concepts de l'entendement positivement.

Il s'agit alors de faire usage de son entendement.

dès lors, lavérité combat l'ignorance et l'obscurantisme et permet par l'usage de l'entendement de sortir l'homme de son étatde tutelle d'en faire un homme alerte au monde qui l'entoure et conscience de lui-même, c'est-à-dire libre tel que ledéveloppe Kant dans son article programmatique Qu'est-ce que les Lumières ? avec son fameux appel : « Sapere Aude » : « Qu'est-ce que les Lumières ? La sortie de l'homme de sa minorité dont il est lui-même responsable.Minorité, c'est-à-dire incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d'autrui,minorité dont il est lui-même responsable (faute) puisque la cause en réside non dans un défaut de l'entendementmais dans un manque de décision et de courage de s'en servir sans la direction d'autrui.

Sapere aude ! (Ose penser)Aie le courage de te servir de ton propre entendement.

Voilà la devise des Lumières.

[…] La paresse et la lâchetésont les causes qui expliquent qu'un si grand nombre d'hommes, après que la nature les a affranchi depuis longtempsd'une (de toute) direction étrangère, reste cependant volontiers, leur vie durant, mineurs, et qu'il soit facile àd'autres de se poser en tuteur des premiers.

Il est si aisé d'être mineur ! ». »

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