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LA RAISON COMME SYSTÈME D'EXIGENCES

Publié le 16/03/2011

Extrait du document

   La notion de principes constituant une donnée primitive de la raison ne peut plus être maintenue. L'intuition rationnelle, à la Platon, à la Descartes, a fait son temps.    Est-ce à dire que l'on verse dans l'empirisme? Parler, avec Bachelard, d'une raison sans contenu propre, c'est être, au fond, empiriste.

« croyance irrésistible naît de l'habitude c'est une façon d'instinct naturel dont il n'y a pas à chercher d'explication. James Mill et Stuart Mill. James Mill : « Quand deux ou plusieurs idées ont été souvent répétées ensemble, et que l'association est devenuetrès forte, elles entrent dans une combinaison si étroite qu'on ne peut plus les distinguer...

Les idées qui se sonttrouvées si souvent jointes que toutes les fois que l'une existe dans l'esprit, les autres existent immédiatement àcôté d'elle, paraissent se combiner, se fondre ensemble pour ainsi dire, et de plusieurs idées n'en former qu'uneseule, complexe en réalité, mais qui semble non moins simple que celles dont elle se compose...

11 y a des idées quipar la fréquence ou la force de l'association sont si étroitement combinées qu'elles ne peuvent plus être séparées...(de là les illusions de la psychologie intuitive : on prend pour des idées simples des ensembles complexes d'idées;des vérités dont les termes ont été peu à peu cimentés par l'expérience pour des données immédiates.

C'est par laloi d'association que s'expliquent la formation de nos idées des objets extérieurs, la faculté de classification, tous lesavantages du langage, la relation d'effet et de cause, les lois logiques.

» Stuart Mill : Théorie de l'association inséparable. « Quand deux phénomènes ont été très souvent trouvés réunis et ne sont jamais, dans aucun cas, présentésséparément, soit dans l'expérience, soit dans la pensée, il se produit entre eux ce qu'on appelle associationinséparable, ou autrement, mais moins justement, indissoluble.

Quand une association a acquis cette sorted'irréparabilité, quand la chaîne qui unit les deux idées a été ainsi fermement rivée, non seulement l'idée évoquée parl'association devient dans la conscience, inséparable de l'idée qui la suggère, mais les faits ou phénomènes quirépondent à ces idées finissent par sembler inséparables dans la réalité : les choses que nous sommes incapables deconcevoir séparées nous semblent incapables d'exister séparées, et notre croyance à leur coexistence, bien qu'ellesoit en réalité un produit de l'expérience, nous paraît intuitive.

» « Si nous croyons les principes a priori, c'est que les associations se sont formées au début de la vie, à une époquedont nous n'avons aucun souvenir.

Si les principes sont universels, c'est que ces associations sont communes àtous les hommes, ou à une grande partie de l'humanité.

La certitude se ramène à une impossibilité de concevoir lecontraire, et cette impossibilité n'est que le résultat d'une habitude créée par la succession régulière desphénomènes.

» Spencer : Leibniz a raison contre Locke, il y a dans l'esprit quelque chose d'inné.

« Si avant toute expérience l'espritn'est qu'une table rase, d'où vient la faculté d'organiser les expériences?.

Les principes sont innés, ruais innés dansl'individu : ils sont transmis par hérédité : l'habitude des pères est la nature des enfants.

» « Les successionspsychologiques habituelles établissent une tendance héréditaire qui, si les conditions restent les mêmes, croît degénération en génération, et nous explique ce qu'on appelle les formes de la pensée.

» Critique de Spencer et de /'empirisme en général. Admettons que la disposition à formuler les principes naissant d'un nombre immense d'expériences renouvelées, il estbanal et somme tout justifié de dire que ce renouvellement ne peut être sans difficulté attribué au hasard : si lafumée succède constamment au feu, la pluie au nuage, peut-on véritablement admettre qu'il n'y a pas une raison àcela, et que ces phénomènes sont sans lien entre eux? Et surtout, un tel renouvellement est-il possible? Peut-onsoutenir que l'expérience abandonnée à elle-même sôit susceptible d'en réaliser les conditions? L'expérience brute,sans organisation, ^e réduirait à un film incohérent de sensations; la plus humble des perceptions suppose uneélaboration, elle donne à l'expérience des cadres que ne peut fournir l'enregistrement pur et simple du donné.

Ce quePoincaré appelle un fait brut : il fait noir, le fil rougit, ne répond nullement en réalité à une impression primitive.

Celasuppose déjà un classement, une organisation complexe des données dites intuitives au sein des cadresconceptuels.

A plus forte raison en est-il ainsi quand il s'agit de faits identiques réductibles en somme à de puresidées, passage du courant, production de l'éclipsé, montée ou chute de la pression. Or, c'est à des exemples de connaissances qui dépassent toutes le niveau des impressions brutes que les empiristesfont appel quand ils parlent d'expériences, de renouvellement des expériences. Certes, ces faits ainsi définis se reproduisent.

On note souvent la présence d'un nuage, l'incandescence d'un fil, lavariation d'une pression, et le renouvellement de couples nuage-pluie, — incandescence-passage du courant, —variation en sens inverse du volume des gaz et de leur pression. Mais ces expériences ne sont plus uniquement des impressions brutes issues du monde extérieur.

Ce sont desconstructions mentales d'où on pourra faire sortir la Raison...

parce qu'on l'y avait mise déjà.

On a intégré àl'expérience la Raison à laquelle on prétendait l'opposer. Enfin, Spencer n'a pas seulement concédé la vérité du point de vue de Leibniz, il a reconnu en outre que la Raison aune idée innée, l'absolu : il est impossible de concevoir que la connaissance n'ait pour objet que des apparencessans concevoir en même temps une réalité dont ces apparences sont les représentations; il y a quelque chose quiconstitue la substance brute de la pensée, un fond, un résidu : c'est l'absolu, que nous ne pouvons pas déterminer,mais que nous ne pouvons pas non plus supprimer.

L'absolu est la substance de la pensée.

Par là, Spencer restitue. »

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