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Raison et passion

Publié le 27/02/2004

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Si, comme nous le dit Platon (428-347 av. J.-C), le « corps est la prison de l'âme «, il devrait logiquement en résulter que l'origine de nos passions repose alors davantage sur l'imagination que sur la raison, avec tout ce qu'une telle substitution suppose : illusions et méprises de toutes sortes dues aux données nécessairement « trompeuses « de nos sens, et supposant par là même à la rigueur logique de la pensée rationnelle et « active «. Du reste, le seul terme de « passion « ne suggère-t-il pas directement une certaine idée de « passivité « ? Mais, d'un autre côté, Hegel (1770-1831) ne nous assure-t-il pas au contraire que « rien de grand dans le monde ne s'est fait sans passion « ? Dès lors, comment pouvons-nous envisager de concilier entre elles des assertions apparemment aussi contradictoires ?

« Document: Pour une vision classique des rapports Raison/Passion nous aurions le tableau suivant: Conduite raisonnable Conduite passionnelle C'est-à-dire sensée Le plus souvent insensée Dans laquelle nous pesons le pour et le contre Dans laquelle on s'auto-justifie Fondée sur la réflexion, la délibération Fondée sur l'impulsion, irréfléchie Conduite mesurée Conduite excessive, sans mesure, portée aux excès Dans laquelle les conséquences de nos actes sont évaluées Dans laquelle nous ne nous occupons pas vraiment de la portée de nos actes Dirigée sous la conduite de la raison Menée sous l'empire grandissant d'un désir Logique de la raison Logique de la passion : L'ordre tracé par la droite raison Le destin du joueur, de l'ambitieux etc. La Pensée nous appartient Une pensée nous tient en laisse Sauvegarde la liberté de jugement Abandonne la liberté de jugement Si, comme nous le dit Platon (428-347 av.

J.-C), le « corps est la prison de l'âme », il devrait logiquement enrésulter que l'origine de nos passions repose alors davantage sur l'imagination que sur la raison, avec tout ce qu'unetelle substitution suppose : illusions et méprises de toutes sortes dues aux données nécessairement « trompeuses »de nos sens, et supposant par là même à la rigueur logique de la pensée rationnelle et « active ».

Du reste, le seulterme de « passion » ne suggère-t-il pas directement une certaine idée de « passivité » ? Mais, d'un autre côté,Hegel (1770-1831) ne nous assure-t-il pas au contraire que « rien de grand dans le monde ne s'est fait sans passion» ? Dès lors, comment pouvons-nous envisager de concilier entre elles des assertions apparemment aussicontradictoires ? LE PROBLÈME DE LA PASSION « AMOUREUSE » En un sens, on peut dire que la passion trouve chez l'homme l'une de ses expressions les plus achevées dans ce qu'ilest convenu d'appeler la passion « amoureuse ».Celle-ci peut revêtir à son tour bien des aspects qui tous, sont intéressants à analyser au point de vue qui nousoccupe présentement, c'est-à-dire dans le rapport qu'ils entretiennent avec l'ordre de la raison en tant que telle.C'est ainsi que, dans un passage de son essai intitulé «De l'Amour », l'écrivain Stendhal nous fournit l'occasion d'uneanalyse philosophique intéressante de ce cas particulier de la passion amoureuse que l'on nomme ordinairement le «coup de foudre ».

Au moyen d'une description psychologique fort subtile de ce phénomène assez courant, Stendhalnous fait comprendre qu'en fait, le « coup de foudre » ne peut être véritablement assimilé à une méprise qu'en tantqu'il se trompe sur la nature de son objet beaucoup plus que sur lui-même ; en effet, le « coup de foudre » tend àprêter spontanément à autrui des qualités que ce dernier ne possède nullement en dehors de notre propreimagination.

L'erreur consiste donc ici à conférer à l'autre une perfection tout illusoire parce que conçueprécisément en dehors de tout contrôle de notre raison.Mais, d'un autre côté, et dès que l'on accepte d'examiner les choses de plus près, ne pourrait-on pas dire égalementque c'est notre propre idéal de perfection que nous projetons ainsi sur autrui, et que par conséquent, seulel'ignorance du fait que c'est au plus profond de nous-mêmes que réside en réalité un tel « idéal », en même tempsque l'impatience irrationnelle où nous sommes de voir celui-ci « s'incarner », sont à mettre au compte d'un fauxjugement ? L'AMOUR « FOU » EST-IL RAISONNABLE ?. »

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