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La raison peut-elle rendre compte du réel ?

Publié le 11/04/2009

Extrait du document

-          Le sujet pose le problème de l’infaillibilité de la raison. La raison est-elle toujours un mode de connaissance exact ou peut-elle être source d’illusion ? La raison peut-elle nous tromper ? Il semble de prime abord que la raison, contrairement à la sensation ou à l’imagination par exemple, ne puisse nous tromper. Une connaissance fondée en raison serait alors vraie de ce seul fait qu’elle est fondée  en raison. La raison serait alors norme du vrai et du faux.

-          Dès lors, douter de la raison serait en réalité le fruit de l’ignorance : ne connaissant pas les modalités de la raison et son critère de vérité nécessaire, nous en viendrions à douter de la raison et de son pouvoir de dire le vrai. Il y aurait des raisons de douter de la raison mais ce raison seraient elles mêmes de fausses raisons, issues d’une ignorance totale du sujet.

-          Mais la raison est-elle vraiment un critère infaillible de vérité ? Ne dit on pas en effet que certaine choses sont impensables pour la raison ? Or, la raison semble vouloir chercher à tout comprendre, dès lors, comment être sûre de ce qu’elle nous fait connaître ? La raison, en voulant s’appliquer à des domaines qui lui sont étrangers, deviendrait alors source d’illusion. La raison semble alors avoir des champs d’application restreints et déterminés dans lesquelles elle permet une connaissance mais une fois ces domaines d’application dépassés, elle semble alors pouvoir donner des raisons qui nous amèneraient à douter d’elle. Mais faudra t-il alors une instance supérieure à la raison pour douter de la raison ?

-          On aurait raison de douter de la raison en ce sens où ce doute, qui reste un moment transitoire  dans la quête de la vérité, permet d’accéder par la suite à la connaissance vraie et certaine. Mais les raisons de douter de la raison seraient elles-mêmes réfléchies, au sens où elles viseraient à la certitude concernant la connaissance. Il serait ainsi raisonnable de douter de la raison, et ce pour avoir des connaissances claires et distinctes des choses, c’est-à-dire pour connaître avec évidence. C’est donc la raison elle-même qui serait la cause du doute sur elle-même : elle serait un tribunal pour elle-même afin de s’assurer de l’exactitude de ses connaissances.

 

Problématique

 

La raison est-elle une puissance infaillible de connaissance du vrai, ou peut-elle être source d’illusion donnant alors des raisons de douter d’elle-même, voire se faisant elle-même la source de ce doute, dont le but est la possession de la vérité ? C’est donc bien le statut de la raison elle-même qui est ici à la question ainsi que sa prétention à rendre compte adéquatement du réel.

I.                   La toute puissance de la raison en matière de connaissance

II.                La raison comme source possible d’illusion

III.             La Raison est plutôt une construction qu’une explication du réel : la raison est réalisante

« connaissance du vrai, et, dans la mesure où la vérité de la raison se sait vraie, se reconnaît comme telle, la raison est toutepuissance du vraie, critère infaillible de vérité dont on ne peut douter.

En effet, c'est l'imagination, source d'opinionseulement, et donc potentiellement source d'erreur, qui est et doit être objet de doute pour Spinoza, mais une fois entrédans le second genre de connaissance, l'homme sait sa raison source du vrai et est capable de discerner le vrai du faux.Spinoza pose donc une équation entre raison et vérité, qui empêche de douter de la raison.En effet, Spinoza, dès le livre I, et plus particulièrement l'appendice au livre I, énonce l'idée selon laquelle la vérité, c'est-à-dire le lieu même de la raison, peut se reconnaître aisément à ceci qu'elle convainc tout la monde là où l'imagination partageles avis.

En effet, l'imagination étant source d'erreur voire d'illusion, divise les hommes à son propos ; ainsi un homme peutjuger telle chose comme étant ordonnée et un autre peut dire de la même chose qu'elle est en désordre, et ceci parce quec'est par le premier genre de connaissance qu'est l'imagination qu'ils jugent.

Ainsi ce premier genre en reste à la simpleopinion qui est particulière.

La raison quant à elle fournit une connaissance qui se sait vraie et dont le critère dereconnaissance extérieur peut être l'universalité.

En effet, la raison fournit une connaissance qui peut être dite universelle ausens où elle réunit tous les hommes qui partagent la même connaissance.

La raison est donc puissance du vrai, infaillible,source de la connaissance et de l'action, et qui ne peut être remise en cause dans la mesure où elle est elle-même lapuissance qui distingue le vrai du faux et qui en est le critère.

Tout doute concernant une assertion ou un jugement esttranché par la raison qui ne peut donc pas elle-même être soumise au doute et qui ne le doit pas, étant source du vrai etreconnaissance du faux. II.

La raison comme source possible d'illusion La raison semble alors devoir s'appliquer à un domaine précis et déterminé, et douter de la raison revient donc à dire que laraison ne peut dépasser un certain domaine d'application, c'est donc restreindre sa puissance et sa juridiction.

Aussi laraison marque-t-elle alors la finitude de l'homme et c'est pourquoi, s'appliquant à ce qui outrepasse cette finitude, elledevient potentiellement source d'erreur et objet de doute.

Il semble alors qu'il faille admettre ‘impuissance de la raison às'appliquer à certain domaines.

Héraclite, dans nombre de ses fragments, marque fortement cette impossibilité pour laraison de s'appliquer à tout le « réel ».

En effet, le réel se compose selon lui de l'union des contraires, ce qui semble êtreimpensable du point de vue de la raison, qui mue par des catégories logiques, telles que celle de la non contradiction (A nepeut pas être en même temps A et non A), ne peut penser en même temps les contraires.

Aussi le domaine du devenir, quiest pour Héraclite toute la réalité (tout s'écoule en permanence et « on ne se baigne jamais dans le même fleuve », l'eauayant coulé et n'étant jamais la même d'un instant à l'autre) semble alors impensable comme tel pour la raison qui a besoinde stabilité pour connaître.La raison semble donc avoir un domaine d'application particulier, qu'elle ne peut transcender, dans la mesure où elle neserait plus alors compétente pour dire la vérité en ce domaine.

Elle semble alors pouvoir être source d'illusion, voired'erreur.

En effet, il semble bien que la raison cherche toujours à dépasser le domaine des phénomènes, de la réalité, afind'étendre sa juridiction, et comme telle, il faut semble-t-il douter des contenus de pensée qu'elle apporte, dans la mesure oùils ne relèvent pas de sa compétence.

Ainsi Kant, dans la Critique de la raison pure, énonce l'idée selon laquelle la raisonpossède des limites, au sens où elle ne peut s'appliquer qu'au réel phénoménal.

Cependant, elle cherche toujours à dépasserces limites afin d'étendre sa connaissance et sa juridiction, ce qui fait alors d'elle une puissance d'illusion.

Tout ce quioutrepasse le plan des phénomènes semble alors devoir ressortir au domaine de la foi et par là échapper au domaine de laraison qui doit s'y soumettre.

Aussi Kant, dans l'introduction à la Critique de la raison pure, écrit-il eu égard à la liberté quiappartient au domaine « nouménal », c'est-à-dire au domaine qui outrepasse le plan phénoménal, « Je devais donc abolir lesavoir pour laisser place à la foi ».

Cette phrase est alors l'aveu selon lequel la raison ne peut passer le plan desphénomènes au-delà duquel ses principes logiques sont impuissants à comprendre.

Le domaine logique de la raison doitêtre remplacé par le domaine de la foi.

Au delà de son domaine propre, la raison est alors source d'illusion et objet dedoute.

Il faut alors non seulement douter de la raison, mais la « craindre » au sens où elle nous entraîne dans l'erreur et nouséloigne par là de la connaissance du vrai.Par ailleurs, si l'on se place à l'intérieur d'un système scientifique donné, on vient de le voir, la contradiction doit être exclu :elle est un principe qui doit constituer un garde-fou contre laquelle toute science, pour être cohérente et valide, doit seprémunir.

Mais il en va tout autrement si l'on se place cette fois non plus d'un point de vue qu'on pourrait appeler intrascientifique mais inter scientifique (entre différents systèmes scientifiques donnés, que l'on confronterait).Ainsi, Karl Popper, dans Conjectures et réfutations sur le caractère réfutable de la science comme caractéristique de sascientificité affirme que toute théorie, pour être scientifique, doit être réfutable, c'est-à-dire que son énoncé doit être de tellesorte qu'on puisse le tester, le mettre à l'épreuve de l'expérience.

La différence entre science (expérimentale) et. »

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