La raison pure est pratique par elle seule et donne à l'homme une loi universelle que nous nommons la loi morale. Fondements de la métaphysique des moeurs Kant, Emmanuel. Commentez cette citation.

« s'attache à définir la loi morale en réponse à la réponse« Que dois-je faire ? ».

Répondre à cette question c'est s'interroger sur la question du devoir : qu'est-ce que faire son devoir? Nous avons pu voir avec la citation de Rousseau les difficultés que posait la question de la conscience morale.

Ainsi, selon la formule de Kant, nous pouvons remarquer que le premier point consiste à bien présenter la question morale sous le jour de l'action : « Agis.

>> Faire son devoir n'est donc pas affaire de beaux discours mais avant tout d'actes.

Cela dit, tout acte n'est pas moral, pour l'être, la maxime qui le guide doit pouvoir être érigé en loi universelle de la nature.

Qu'est-ce à dire ? Simplement que la règle qui guide notre action doit avoir une valeur universelle c'est-à-dire valoir pour tous.

Me demander ce que je dois faire, c'est me demander ce que ferait mon voisin à ma place.

Toutefois, mon voisin, même s'il n'a pas la même éducation que moi, est lui aussi déterminé culturellement, socialement...

Il s'agit donc de se demander ce que ferait n'importe quel individu de mon pays par exemple.

Mais, ces autres individus sont aussi déterminés culturellement, histo­ riquement...

S'élever à l'universalité, c'est donc se demander ce que n'importe qui en dehors de toute détermination histo­ rique et culturelle ferait à ma place, ce que n'importe quel homme ferait.

Dire, ce que n'importe quel homme ferait signifie ce que n'importe quel homme, en tant qu'il est homme comme je le suis et comme n'importe qui l'est, ferait.

Pour que cela soit possible, il faut alors que ce qui guide mon action relève d'une faculté commune à tous et qui fait de nous des hommes en dehors de toute déter­ mination individuelle.

Cette faculté est la raison.

Il s'agit donc essentiellement ici de distinguer deux termes que nous pouvons avoir tendance à confondre : universalité et unanimité.

L'una­ nimité est un accord de tous, mais tout le monde peut être d'accord et avoir tort.

On a déjà vu l'humanité s'entendre sur des erreurs.

L'universalité désigne ce qui s'étend à tout l'univers mais comme valeur.

Le vrai a une valeur universelle, même s'il ne fait pas nécessairement l'unanimité.. »