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Y a t-il une raison technique ?

Publié le 14/12/2010

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technique

[I. La technique est l'expression de la raison humaine]   

[II. La technique peut se retourner contre la raison]   

[III. Pour être vraiment humaine, la technique doit être limitée par la raison]   

technique

« tant que tel il n'est pas moyen pour autre chose.

Le respect de la vie d'autrui n'a donc pas besoin de quoi que cesoit pour être justifié.

La vie d'autrui est respectable en elle-même sans prendre autre chose en considération.

Demême que le devoir est une fin en soi, qui se passe de toute justification extérieure, le respect de la vie d'autrui estdû sans autre considération. [2.

La technique mal utilisée]Dans les faits, cet impératif peut amener l'homme à contredire l'« impératif catégorique », lui enjoignant deconsidérer son prochain non simplement comme un moyen, mais comme une fin en soi, c'est-à-dire comme un êtreraisonnable et respectable.

Elle peut l'amener à des conduites déraisonnables et irrationnelles, de destructiond'autrui par exemple.

C'est l'un des aspects de ce que Heidegger nomme l'« arraisonnement » : « La techniquearraisonne la nature let l'homme], elle l'arrête et l'inspecte, et elle l'arraisonne, c'est-à-dire la met à la raison, en lamettant au régime de la raison, qui exige de toute chose qu'elle rendre raison, qu'elle donne sa raison.

Au caractèreimpérieux et conquérant de la technique s'opposeront la modicité et la docilité de la " chose " », « chose » à laquellel'homme est réduit dès lors qu'il lui est soumis à titre de moyen (« La question de la technique », in Essais etconférences).Si cela semble souhaitable, est-il alors possible de limiter la technique par la raison, de la normer par le raisonnableet de l'y contenir ?Selon Martin Heidegger dans la question de la technique dans Essais et conférences : « Elle aussi est undévoilement.

C'est seulement lorsque nous arrêtons notre regard sur ce trait fondamental que ce qu'il y a denouveau dans la technique moderne se montre à nous.Le dévoilement, cependant, qui régit la technique moderne ne se déploie pas en une production au sens de lapoiesis.

Le dévoilement qui régit la technique moderne est une provocation par laquelle la nature est mise endemeure de livrer une énergie qui puisse comme telle être extraite et accumulée.

» C'est ce qu'il appellel'arraisonnement du monde.

Cet arraisonnement n'a rien en vérité de technique.

Il fait la différence entre lecommettre et le dévoilement.

Cet arraisonnement entrave le véritable dévoilement qui n'est possible en définitivequ'avec l'art.

La technique provoque la nature, Un paysan par exemple en labourant sa terre ne la provoque pas.

Iln'y a plus d'accord entre l'homme et la terre, il doit la transformer pour en tirer une énergie, une matière qui ne setrouve pas comme telle disponible.

Construire un barrage, une carrière de minerais, une centrale nucléaire est uneprovocation.

Aussi le travail du paysan sera dit proche de la nature, et la technique moderne éloigne l'homme de lanature en vérité puisque l'homme cherche à en outrepasser les limites, à la dépasser, à en retirer quelque chosequ'elle ne donne pas naturellement. La technique peut donc se retourner contre la nature après en être issue et constituer un danger pour elle, et ce enun sens qui n'est pas exclusivement matériel, mais qui est aussi spirituel.

Dans son analyse de la technique,Heidegger, très au-delà de la bonne conscience écologique, met en lumière une certaine relation d'« arraisonnement » : à force de vouloir se rendre « maître et possesseur de la nature », comme le disait Descartes,l'homme met, selon la riche métaphore heideggerienne, la nature « à la raison » : Heidegger parle aussi d'« arraisonnement » , comme si la technique abordait la nature en pirate ; Qu'est-ce à dire ? Dans sa conférencetitrée « La question de la technique », Heidegger part de la question suivante : « quelle est donc l'essence de latechnique moderne pour que celle-(ci puisse s'aviser d'utiliser les sciences exactes de la nature ? » Pour répondre àcette question, il faut inverser le rapport traditionnel entre science et technique.

En apparence, la technique suitles sciences exactes de la nature ; en réalité, la relation est presque inverse : c'est l'application technique quirenforce un certain aspect de ces sciences naturelles : « La physique moderne n'est pas une physiqueexpérimentale parce qu'elle applique à la nature des appareils pour l'interroger, mais inversement : c'est parce que laphysique –et déjà comme pure théorie- met la nature en demeure de se montrer comme un complexe calculable etprévisible de forces que l'expérimentation est commise à l'interroger », ajoute Heidegger.

Et peut-être en effet peut-on aller jusqu'à dire que lorsque la science travaille, elle a déjà en vue les applications techniques, qui peut-êtrealors l'orientent dans ses travaux : c'est bien ce que veut dire Heidegger quand il dit que c'est pour appliquer son« questionnement », sa mise à la question, que la physique est expérimentale.La technique humaine, explique-t-il plus largement, accomplit un destin remontant à la philosophie grecque et aunom duquel elle organise la nature en objet : ce faisant, l'homme viole et épuise un certain « fonds », non pas celuides réserves quantitatives de minéraux, mais celui d'une réserve de dévoilement et d'étonnement.

est-il d'ailleurs sifaux que notre rapport à la nature soit devenu à ce point médiatisé par la technique que nous ayons du mal à voirce qu'est la nature ? Bref, c'est cet enjeu de la technique qui, aux yeux de Heidegger, illustre le mieux l'oubli del'Etre dont il veut se faire le penseur.

Mais, dire que la technique contribue à l'oubli de l'Etre, ce n'est certes pas lerejeter en tant que telle : ce serait un grand contresens que de voir pour autant chez Heidegger une diabolisationou un refus de la technique. « Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement, mais en même temps, nous en libérer,de sorte qu'à tout moment nous conservions nos distances à leur égard.

Nous pouvons faire usage des objetstechniques comme il faut qu'on en use.

Mais nous pouvons, du même coup, les laisser à eux-mêmes comme ne nousatteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre.

Nous pouvons dire « oui » à l'emploiindispensable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire « non », en ce sens que nous lesempêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement vider notre être.

Mais si nous disons ainsià la fois « oui » et « non » aux objets techniques, notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu etincertain ? Tout au contraire.

Notre rapport au monde technique, devient d'une façon merveilleuse, simple etpaisible.

». »

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