Devoir de Philosophie

La raison a-t-elle toujours raison ?

Publié le 31/07/2005

Extrait du document

Un raisonnement valide et des prémisses erronées peuvent conduire à une conclusion fausse. La raison est une forme qui a besoin d'une matière, d'un contenu pour pouvoir travailler. Or, ce contenu provient de l'expérience et l'expérience peut être trompeuse. C'est pourquoi la raison n'est pas absolument garante de la véracité d'une idée. La seule manière de ne pas se fourvoyer est de partir de prémisses indubitables, comme l'est le « cogito ergo sum », « je pense, je suis » cartésien, connu grâce à l'intuition. Wilhelm Leibniz donne une nouvelle définition du substantif « raison », certes inappropriée à l'usage que l'on en fait aujourd'hui, mais qui va dans le sens de l'idée précédemment évoquée : « J'entends par raison non pas la faculté de raisonner, qui peut être bien et mal employée, mais l'enchaînement des vérités qui ne peut produire que des vérités, et une vérité ne saurait être contraire à une autre. » III. Toute conclusion de raisonnement est douteuse en ce qui concerne sa véracité. L'absolument indubitable se limite au « cogito » et donc toute autre pensée est douteuse. Le crédit que l'on apportera à toute proposition sera fonction de la force de notre croyance en celle-ci.

On entend par raison une des facultés qui caractérisent l'être humain. Il s'agit d'une faculté d'intelligence, de raisonnement, que l'on peut considérer comme la faculté maîtresse de l'homme et que la philosophie a abondamment célébrée. Le sujet joue ici sur l'expression « avoir raison «, qui signifie couramment être dans le vrai, ne pas se tromper – la connaissance commune a en effet tendance à assimiler ce qui est conforme à la raison avec ce qui vrai ou correct. C'est cette connaissance commune qu'il va falloir ici interroger et éventuellement remettre en cause – l'adverbe « toujours « portant le soupçon sur l'extension des capacités de la raison, puisque avoir « toujours « raison c'est avoir raison dans tous les cas, tous les domaines et en tout temps.

La raison a-t-elle des limites quant à son adéquation à la vérité ? Y a-t-il en l'homme des instances qui pourraient avoir davantage « raison « que la raison ? Si oui, pourquoi et lesquelles ? Si non, qu'est-ce qui fait de la raison l'instance maîtresse ?

On peut être partage entre l'idée d'une toute-puissance de la raison, toute-puissance qu'on lui accorde en raison de sa fiabilité, de sa constance, de la garantie qu'elle donne de pouvoir s'en remettre à une méthode sans rien laisser au hasard ou à l'intuition, et entre l'idée d'une incapacité de la raison à saisir certaines choses – que l'on pense par exemple au cliché courant de l' « esprit trop cartésien «, ou à l'opposition bergsonienne entre intelligence et intuition.

Il y a alors trois manières de répondre au sujet : ou bien l'on adopte une position extrême en disant que la raison, bien qu'elle garantisse une certaine fiabilité et une certaine constance des données qu'elle permet d'acquérir, n'est qu'un pis-aller, qu'elle n'est que la manière humaine d'appréhender le monde mais qu'elle est inférieure à d'autres modes de connaissance, que l'on pourrait par exemple, dans une perspective théologique, appréhender par la foi (interroger par exemple la notion de Révélation) ; ou bien l'on distingue plusieurs domaines d'investigation et l'on attribue à la raison des domaines dans lesquels elle a en effet « toujours raison « (on pourra donner l'exemple des méthodes scientifiques, qui se doivent de toujours s'en remettre à la raison, en les opposant à l'exemple de l'appréhension rousseauiste des passions ou de la distinction bergsonienne entre intelligence et intuition) ; ou bien l'on accorde une toute-puissance totale et permanente à la raison, en la prenant comme la seule instance qui puisse garantir à l'homme la justesse de ses positions – on pourra alors se référer à des rationalismes matérialistes, tels que le stoïcisme.

 

« Introduction La Raison est une faculté typiquement humaine mais n'a-t-elle qu'un rôle positif ? Atteint-elle nécessairement deslimites ? Y-t-il des choses qui lui échappent et, si c'est le cas, comment peut-elle le savoir ? C'est ce que j'établiraiici en posant tout d'abord l'idéal de liberté que les hommes se sont donné puis je montrerai l'incapacité, danscertains domaines de la culture, de la Raison, à agir seule.

Enfin je verrai le rôle positif de la Raison et sa fonction demoyen pour parvenir à l'objectif de tout homme qu'est la liberté.

Thèse « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».

Tel est le premier article de la Déclaration desDroits de l'Homme et du Citoyen.

Il pose ainsi un principe fondamental, un enjeu majeur, un objectif dans la vie detout homme : la liberté.

Ce but à atteindre qu'est la liberté, est une conduite idéale.

Et donc on peut se poser laquestion de la nature de cette liberté et en quoi elle consiste exactement.

Pour être un homme libre (et par hommeon entend un être humain sans distinction de sexe, de race ou de culture), il faut réunir plusieurs conditionsabsolument nécessaires.

Notons d'ailleurs que s'il vient à manquer une seule des composantes de ce comportementd'homme libre, on ne pourra alors plus parler de liberté.

Donc quels sont ces principes indispensables à laconcrétisation de cet idéal d'homme libre ? L'homme qui affirme être libre doit être un individu, il doit donc avoir uneidentité et un caractère qui lui soient propres.

Cet individu doit ensuite être instruit c'est-à-dire qu'il doit avoiracquis des savoirs, il doit avoir la faculté de penser pour comprendre les phénomènes qui l'entourent.

C'est pourquoion peut assurer que l'instruction consiste en la transmission des outils de la pensée.

C'est du moins le cas dansl'idéal de liberté que les hommes se sont donnés et que les philosophes ont défini.

L'homme libre doit aussi êtreéduqué ce qui signifie qu'il doit avoir des valeurs morales que ce soient la Justice, l'égalité, l'équité ou encore lerespect, la liberté, la vérité… C'est son éducation, son instruction et sa raison qui font qu'un homme libre est enmesure d'émettre un jugement pour ainsi pouvoir choisir d'agir et assumer la responsabilité de ses actes dans leursconséquences.

La Raison est donc un principe essentiel dans la réalisation de l'acte libre et se définit commel'ensemble des facultés mentales qui permettent notre conscience et notre compréhension du monde.

Elle a un rôletrès précis dans l'accomplissement de cet idéal de liberté : c'est cette raison qui fait de l'Homme un être logique,l'Homme recherche la vérité et utilise de ce fait sa faculté de raisonner pour comprendre les choses, les démontrer,pour établir une vérité universelle.

Si l'Homme est homme, c'est-à-dire si les êtres humains sont si développés, siavancés par rapport aux autres espèces, c'est parce que les hommes possèdent cette puissance de raisonner ensuivant des règles, des principes et des lois qu'ils se sont volontairement imposés, l'homme communique avec l'Autrepour établir un monde raisonnable.

Ici sous le mot raisonnable on regroupe la faculté de raisonner associée à l'actiondes valeurs morales mais également la prudence.

Comme je l'ai dit précédemment, la Raison est une faculté, ce quiimplique qu'elle s'articule à d'autres facultés telles que sentir, imaginer, se passionner.

Le sujet qui nous ai posé ici :« la Raison a-t-elle toujours raison ? » peut donc se traduire comme suit : Est-ce que la raison peut rendre comptede toutes les autres facultés de l'Homme? Est-elle, dans l'idéal de liberté que les hommes se sont donnés par leurvolonté propre, suffisante à représenter le sens profond, la vérité, dans tous les domaines de la culture ? De lamême façon que Freud préconisait une prise de conscience de l'inconscient, la Raison est une sorte de « science dunon savoir » : savoir, admettre que l'on ne sait pas est un premier pas vers la sagesse.

Le paragraphe qui suit vanous aider à comprendre les limites de la Raison grâce à un autre pouvoir de la Raison : elle est capable de serendre compte par elle-même de ses limites, de ses failles.

Anti-thèse On dit toujours que « rien ne se fait sans raison ».

En revanche la Raison en tant que réflexion, que connaissance,n'intervient pas en tout domaine de la culture, et s'il est vrai qu'une volonté, consciente ou non, a un rôle à jouerdans nos choix quotidiens, on ne peut pas affirmer que ces choix seront toujours faits en conséquence d'uneréflexion et donc que la Raison aura toujours raison.

En effet certains principes, certains domaines, échappenttotalement à la Raison.

C'est notamment le cas de la religion : si beaucoup d'hommes ont considéré comme acquisel'idée d'une puissance supérieure à tout et à toute chose, puissance qu'ils ont appelé Dieu, il n'en reste pas moinsque, bien que certains ont tenté de le faire, cette présence divine n'a encore jamais été établie.

Pourtant leshommes en ont la certitude et n'ont pour ça aucun besoin qu'on leur démontre par a+b l'existence de dieu et c'esten cela que la Raison n'a pas raison du Sacré : les hommes sont persuadés que c'est une vérité universelle pourtantla Raison ne peut le leur prouver.

Si la Raison avait toujours raison elle serait le but et, tout ce dont elle ne permetpas la compréhension, tout ce dont elle ne peut avoir raison, serait peu à peu voué à disparaître.

Mais il ne faut pasnon plus que la Raison soit absente car sans Raison l'Homme se laisserait dominer par ses pulsions, il ne résisteraitpas à sa Nature (ses passions, ses pulsions).

D'autres domaines de la culture se dérobent à la rationalité : la folie. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles