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Est-il raisonnable de critiquer le progrès technique ?

Publié le 19/01/2004

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technique

Mais les pouvoirs accrus acquis par l'homme du fait de sa puissance technique lui donnent aujourd'hui la possibilité de faire du mal à un être qui est fort éloigné de lui et à l'égard duquel ne peut se poser la question de la réciprocité: un homme qui n'existe pas encore, celui des générations à venir. Ainsi, selon Hans Jonas, devrions-nous repenser notre éthique de façon à l'adapter aux conditions présentes. Il propose ainsi un nouvel impératif catégorique qui prendrait en compte notre responsabilité à l'égard des hommes à venir. Un impératif adapté au nouveau type de l'agir humain et qui s'adresse au nouveau type de sujets de l'agir s'énoncerait à peu près ainsi: « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur Terre «; ou pour l'exprimer négativement : « Agis de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future d'une telle vie. « Sans doute est-ce dans ces termes que l'on pourrait raisonnablement limiter les effets de notre puissance technique. Conclusion Il semble déraisonnable de désapprouver le progrès technique en tant que tel. Car il n'est en lui-même ni bon ni mauvais, et témoigne dans tous les cas d'une créativité. C'est sur les conditions de son utilisation légitime qu'il faut réfléchir. En ce sens : « L'observation de la civilisation technicienne, malgré tant de misères physiques et morales, d'échecs et de dangers terrifiants, conduit à dire résolument : Oui ! à la technique, mais à la technique dominée par l'homme « (Friedmann, « La grande aventure «, in Sept Études sur l'homme et la technique). L'homme n'est jamais plus humain ou raisonnable que lorsqu'il décide de limiter le pouvoir par le devoir, ses possibilités techniques par l'exigence éthique.

technique

« respect de la vie et de ses conditions est un enjeu très important en ce début de millénaire.

Dans Le PrincipeResponsabilité, Hans Jonas propose à ce sujet une analyse intéressante des nouveaux rapports entre l'homme et la nature.

Selon cet auteur, les progrès techniques accomplis par l'homme au cours de ces dernières décennies ontconsidérablement élargi le champ de la responsabilité humaine et nous obligent à reformuler les termes de notreéthique.

Les morales du passé étaient fondées sur la proximité et la réciprocité.

Elles conseillaient à l'homme de nepas nuire à son prochain ou de faire avec celui-ci comme on ferait envers soi-même.

Mais les pouvoirs accrus acquispar l'homme du fait de sa puissance technique lui donnent aujourd'hui la possibilité de faire du mal à un être qui estfort éloigné de lui et à l'égard duquel ne peut se poser la question de la réciprocité: un homme qui n'existe pasencore, celui des générations à venir.

Ainsi, selon Hans Jonas , devrions-nous repenser notre éthique de façon à l'adapter aux conditions présentes.

Il propose ainsi un nouvel impératif catégorique qui prendrait en compte notreresponsabilité à l'égard des hommes à venir.

Un impératif adapté au nouveau type de l'agir humain et qui s'adresseau nouveau type de sujets de l'agir s'énoncerait à peu près ainsi: « Agis de façon que les effets de ton actionsoient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur Terre »; ou pour l'exprimernégativement : « Agis de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité futured'une telle vie.

» Sans doute est-ce dans ces termes que l'on pourrait raisonnablement limiter les effets de notrepuissance technique. Conclusion Il semble déraisonnable de désapprouver le progrès technique en tant que tel.

Car il n'est en lui-même ni bon nimauvais, et témoigne dans tous les cas d'une créativité.

C'est sur les conditions de son utilisation légitime qu'il fautréfléchir.

En ce sens : « L'observation de la civilisation technicienne, malgré tant de misères physiques et morales,d'échecs et de dangers terrifiants, conduit à dire résolument : Oui ! à la technique, mais à la technique dominée parl'homme » (Friedmann, « La grande aventure », in Sept Études sur l'homme et la technique).

L'homme n'est jamaisplus humain ou raisonnable que lorsqu'il décide de limiter le pouvoir par le devoir, ses possibilités techniques parl'exigence éthique. « Ce n'est pas seulement son utilisation, c'est bien la technique elle-même qui est déjà domination (sur la natureet sur les hommes), une domination méthodique, scientifique, calculée et calculante.

» Marcuse, Culture et Société, 1965. « Depuis qu'il a commencé à respirer et à se nourrir jusqu'à l'invention des engins atomiques et thermonucléaires,en passant par la découverte du feu [...], l'homme n'a rien fait d'autre qu'allégrement dissocier des milliards destructures pour les réduire à un état où elles ne sont plus susceptibles d'intégration.

» Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, 1955. « Quand nous considérons la technique comme quelque chose - de neutre, c'est alors que nous lui sommes livrésde la pire façon : car cette conception [...] nous rend complètement aveugles en face de l'essence de la technique.» Heidegger, La Question de la technique, 1953.Si l'homme dit un « oui » inconditionnel à la technique, celle-ci risque de s'emparer de lui et de le viderprogressivement de son être.

Aussi, pour que la technique reste au service de l'homme (et non l'inverse), il faut êtreconscient du danger qu'elle représente et garder à l'égard des objets techniques qui peuplent notre univers uneprudente distance. « Plus le niveau de la technique est élevé, plus les avantages que peuvent apporter des progrès nouveauxdiminuent par rapport aux inconvénients.

» Simone Weil, Oppression et Liberté, 1955.. »

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